Gouvernance: le President Alpha Conde a-t-il bradé le secteur stratégique de l’énergie en Guinée ?

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Cette question a été abordée par Cellou Dalein Diallo, invité de la radio Espace FM dans son émission « Les Grandes Gueules ». Au cours de cette émission, l’opposant guinéen a fait des revelations fracassantes sur le « clientélisme » et le « népotisme » qui, selon lui, ont entouré l’octroi des marches dans le secteur de l’électricité et la gestion finacière scandaleuse qui a suivi. Lisez!…

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« Dans le secteur de l’énergie, depuis l’élection de M. Alpha Condé, il n’y a pas eu d’appel d’offres. C’est dans ce contexte que le barrage de Kaléta sera réalisé au double de son prix. On a emprunté 400 millions de dollars auprès d’Eximbank, plus 150 millions des 700 millions de dollars de Rio Tinto pour réaliser ce barrage.  

Tout au début, M. Alpha Condé était pressé de mettre fin aux délestages électriques à Conakry parce qu’il venait de recevoir les 700 millions dollars de Rio Tinto. C’est pourquoi, il avait donné un délai de six mois pour fournir l’électricité aux citoyens.

Son fils a envoyé la société brésilienne Asperbras au capital de 100 mille dollars. Sans appel d’offres, ni cahier de charge, celle-ci rafle un marché de 144 millions de dollars contre l’engagement de donner 100 MW en 180 jours.

Ce contrat en main, il ne s’est pas préoccupé de savoir si cette société avait la capacité technique et la surface financière de réaliser ce projet. Or, 144 millions dollars pour 100 MW, c’est trop cher. Mais comme c’est le fils, tout le monde s’est attelé à la signature du contrat.

  Le 5 avril, on devait lancer les centrales mais il n’y a eu aucune possibilité. On a donné une prolongation jusqu’en septembre, six mois encore, il n’y avait rien.

Mais entre temps, ils ont fait venir Agreeko sans appel d’offres. Donc, un marché de gré à gré. Le contrat est signé mais on doit payer le carburant, louer les groupes en raison de 277 mille dollars par semestre et acheter l’énergie. Agreeko s’est installé, 30 millions de dollars, 75 millions de litres de carburant payés par l’Etat. Le tout a finalement coûté au contribuable 30 millions dollars.

Quand Kaléta a été annoncé, en fin 2014, on a K-Energy pour 50 MW sans appel d’offres pour deux ans. Là aussi, le gouvernement s’engage non seulement à payer le carburant, alors que Kaléta devait être lancé en juin 2015, on a donné le marché à K-Energy. Conséquence, la population n’a pas eu l’énergie à bonne date, le contribuable a continué à payer des prix exorbitants.

Kaléta est là mais le gouvernement n’a pas cherché à savoir à quel prix il allait satisfaire cette demande.

(..) Ce n’est pas Ebola, ni un manque de ressources mais la mauvaise gestion.

Qu’est-ce qui s’est passé finalement ? Les groupes sont fabriqués mais les centrales ne sont pas mises en place par Asperbras.

Le gouvernement a l’obligation de donner le courant à un prix accessible. Cependant, il ne faut pas en profiter pour enrichir les membres du clan présidentiel parce qu’on veut réaliser un vœu légitime des populations.

Maintenant, pour AOM, cette fois-ci, c’est l’ami, et non le fils, qui a envoyé la société. Il a promis de lui donner les groupes pour finaliser l’installation, créer les centrales et vendre l’énergie à EDG. C’est ainsi que le contrat a été donné aux amis mauritaniens du président, qui ont reçus les groupes d’Asperbras, achetés à 100 millions dollars.

Là aussi, on établit un contrat, l’Etat fournit le carburant, paie la location des groupes. Eux, facturent l’électricité à EDG mais au même moment, on avait venir un professionnel, Veolia, pour gérer le secteur.

Conséquence, EDG est dépecée. D’un coté, vous avez AOM, qui gère les groupes acquis par la Guinée, de l’autre, vous avez Tombo 3. Vous avez un ami politique du président, cette fois-ci, la Guinée avait introduit la BID pour réparer les groupes de Tombo 3. La BID était prête à décaisser 15 millions dollars pour cette réparation.

Maintenant, il y a l’ami politique, à qui le président a voulu donner la SOTELGUI. Mais le président a désisté parce qu’un autre qui a contribué plus lors de la campagne électorale est venu. On a dit à cet ami politique de prendre la centrale de Tombo 3, pour la réparer et vendre l’énergie à EDG.

Finalement, EDG est dépecée entre les amis mauritaniens, qui ont les trois groupes et l’ami politique, qui a promis de réparer Tombo 3 à 40 millions dollars afin de produire et vendre l’électricité à EDG. Pourtant, on a fait un professionnel, Veolia, pour gérer le secteur.

La conséquence est que Veolia ne pourra pas contrôler les prix.”

 

Gbassikolo.com

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