Guinée : le Ministre Gassama Diaby menace de traduire son homologue Bantama Sow devant les tribunaux, «éventuellement » devant la CPI pour « propos haineux et violents »…

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Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre le Ministre Bantama Sow, en mission à Faranah, region où les violences postélectorales ont déjà fait plusieurs morts, dont des nourrissons, appeler les militants de son parti à la « riposte  en cas de provocation » et si « l’Etat ne prend pas ses responsabilités ».

La réaction du Ministre de l’unité Nationale et de la Citoyenneté ne s’est pas fait attendre. Avec un ton calme mais ferme, Gassama Diaby a juré de traduire devant la justice son collègue des sports, de la culture et du patrimoine, Sanoussy Bantama Sow. Et ce n’est pas tout, il promet d’inscrire les propos d’incitation à violence de M. Sow dans le fichier de signalement destiné à l’information auprès de la CPI, pour ses besoins ultérieurs si nécéssaire. C’était lors d’une tournée de sensibilisation à Dabola. Lisez plutôt !

« Ces propos sont graves, encore plus graves de la part d’un représentant de l’Etat. Ces propos sont injustifiables et inacceptables, quand on sait à quel point la violence dans notre pays créé tant de victimes, de tristesses et de douleurs dans les familles et dans le pays. Avec leur cortège de frustrations et de sentiments d’injustices.

Dès lors, le mécanisme de veille et de surveillance annoncé au nom du chef de l’Etat et du gouvernement au peuple, et dans les partis politiques, s’appliquera à l’auteur de cette vidéo qui circule dans les médias et sur les réseaux sociaux. Je veux parler des propos du ministre des sports et de la culture Bantama sow. Ces propos sont graves, antirépublicains et inacceptables.

Non seulement la justice sera immédiatement saisie par le pool d’avocats, mais aussi l’inscription sur le fichier de signalement destiné à l’information auprès de la CPI, pour ses besoins ultérieurs si nécessaire, est automatique et inévitable. Et ça sera fait! Je l’ai dit et je le redis, nous ne laisserons à personne d’opposer par des propos et des actes des Guinéens, des frères et des sœurs. Nous ne laisserons plus rien passer de ce genre de propos et d’attitudes, quelque soit l’auteur ou les auteurs. Personne n’est au-dessus des lois, personne,  qu’on soit membre du gouvernement ou pas, responsable public ou politique, simple citoyen ou agent de sécurité.

En tout état de cause, si on veut sauver ce pays, donner tout son sens aux lois et à l’Etat de droit, et bâtir une société de justice et une nation guinéenne paisible, juste et égalitaire, il faut mettre fin immédiatement et fermement à l’impunité et aux injustices que cela occasionne. Je prie et j’invite l’ensemble de nos concitoyens de quelque bord qu’il soit, à ne jamais soutenir, ni justifier ni défendre ces propos ni leurs auteurs.

Au nom de notre patrie commune, de notre nation commune et de notre peuple commun, je les invite à l’esprit de responsabilité, de vérité, de justice et de patriotisme. Personne ni rien ne méritent d’être mieux et plus défendus que la Guinée et la Nation. Oui je le rappelle la Nation est  plus grande que nous, nos partis politiques et toutes nos autres appartenances et intérêts singuliers, et elle mérite plus d’attentions, de protection et de défenses de ses valeurs.

Enfin j’invite l’ensemble de nos compatriotes, qu’ils soient en Guinée ou vivant à l’étranger de s’abstenir de tenir des propos haineux, violents et discriminants, pour sauver la Guinée et notre nation. Je redis ici, que les auteurs de ces propos seront poursuivis et fichés, qu’ils résident en Guinée ou à l’étranger. Quelques soient les auteurs. 

Nous devons cela à la Guinée et au peuple de Guinée dans son intégralité et dans sa totale dignité. Ce qui reste et demeure, c’est la nation guinéenne, ce trésor qui nous ait chère à tous et à toutes. Personne n’a le droit d’inviter des guinéens à s’en prendre à d’autres guinéens.  Cela est moralement et juridiquement inadmissible. S’il y a des problèmes et des victimes c’est à la justice de s’en occuper. Et  il revient à la justice de s’en occuper. Et il revient à la justice de prendre et d’assumer sa responsabilité devant le peuple et pour le peuple. Je les y invite au nom de la République et de ses valeurs », a réagi le ministre Diaby.

Gbassikolo.com

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BOFFAKA
BOFFAKA
26 février 2018 11:26

Gassama Diaby et son homologue Sow font du cinéma, chacun joue son rôle. les ignorants ne peuvent pas comprendre ce jeu et dieu sait qu’ils sont nombreux en Guinée. Bantama Sow et Gassama Diaby sont des démagogues chacun à sa manière cherche à aménager une porte de sortie du système qu’ils ont religieusement servi. Comment le guinéen est incapable de comprendre cela, les deux Gassama et Bantama sont dans l’école de Tibou KAMARA l’homme qui accompagne et conseille tous les crimes de sang et économiques dont la guinée est victime. Tu n’entend plus Tibou KAMARA à la une de la… Lire la suite

Oumar Mâci Bah
Oumar Mâci Bah
23 février 2018 22:48

Même si c’est bizarre qu’un ministre veuille traduire un collègue ministre devant les tribunaux, Bantama est un extrémiste qui rappelle à bien des égards un certain Blé Goudé. Je ne pense pas qu’Alpha Condé puisse se permettre de le garder longtemps dans le gouvernement. Il en a d’ailleurs déjà été une fois éjecté.

K. Ba
K. Ba
22 février 2018 20:51

Pourquoi Gassama ne demande pas que la CPI organise les procès des accusés de viols et d’assassinats le plus rapidement possible ? Oh ! J’oubliais. C’est tellement plus chic de faire des menaces d’inscription « dans le fichier de signalement destiné à l’information auprès de la CPI, pour ses besoins ultérieurs si nécessaire ».
On se demande si Gassama nous prend pour des cons ou si c’est lui qui est con ! Pauvre Guinée. A dire que c’est lui qu’on célèbre comme intelligent dans cette clique de pyromanes qui gouverne notre pays!
Wa Salam
K. Ba

Laure Karcher
Laure Karcher
22 février 2018 20:36

Je suis d’accord que l’Etat doit faire le maximum pour assurer la justice et un traitement équitable à tous ses citoyens. Je trouve excellente cette initiative d’un Comité pour surveiller les propos injurieux ou attentatoires à la cohésion sociale, et de sanctionner les coupables, tout en respectant la liberté d’expression. Mais…La seule chose que je n’aime pas dans cette déclaration du Ministre Gassama, c’est cette idée de « signalement » à la CPI. La CPI n’est pas le gouvernement du peuple souverain de Guinée. Aucun gouvernement au monde (du moins responsable) ne s’est soumis à la CPI, qui est juste une organisation… Lire la suite