La Jeunesse face à l’ethnocentrisme en Guinée !

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GBK Une contribution de Cissé Oumar de Bma/à la table ronde organisée à Paris, par CADEV-Guinée, le 15 Septembre 2013.

L’ethnocentrisme est un trait universel de toute l’Humanité (les Flamands et les Wallons de Belgique ne me démentiraient pas), avec des formes diversifiées (religieux par exemple au proche et au moyen orient), mais sa forme guinéenne est très particulière… !

{jcomments on}Je  relève sur l’Internet que l’ethnocentrisme est la « tendance, plus ou moins consciente, à privilégier les valeurs et les formes culturelles du groupe ethnique auquel on appartient ».  Une autre définition restreint l'ethnocentrisme à un « Comportement social, et une attitude inconsciemment motivée »,  qui amènent en particulier à « surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples ».

L'ethnocentrisme peut se trouver aggravé par la pensée raciale, et finit tôt ou tard par précipiter le pays dans la guerre civile et le chaos. Le mot ethnocentrisme évoque pêle-mêle d’autres mots comme :

L’ethnisme (théorie politique), l’ethniciste (nationalisme ethnique), le régionalisme (communautarisme identitaire ou non), le nationalisme, etc. en n’oubliant pas que les partis ethniques, et non ‘’ethnistes’’ ou ‘’ethnicistes’’ foisonnent sur la Planète (monde libéral ou socialiste…), notamment en Europe et en Asie. Parmi les nombreuses théories pouvant se référer à l’ETHNOCENTRISME, nous trouvons même le colonialisme. Laissons aux sociologues et aux  anthropologues, le soin de nous développer toutes ces notions…

En Afrique de l’Ouest,  dans le voisinage immédiat de la Guinée, je connais peu le Sénégal, et assez peu le Mali… etc., mais en Côte d’Ivoire, il existait bel et bien, dans les années 60 et 70, des ‘’ressentiments’’ (pour mille raisons), entre certaines ethnies (bétés, baoulés… ), et plus tard, après l’ère Houphouët (dont on ne parle jamais à propos de certains évènements terribles, comme ceux de GAGNOA), les aborigènes ‘’musulmans’’ du Nord, et les populations non autochtones sédentarisées, avaient frôlé l’ostracisme à cause des mesures politiciennes d’un certain Bédié, dont le souci était de se préserver le fauteuil présidentiel par la disqualification de tous ses  potentiels concurrents.

L’ethnocentrisme exacerbé en République de Guinée (sous sa forme actuelle), a commencé juste après Avril 84, à l’avènement du régime militaire, sous lequel on se fichait de la Vérité puisque les officiers condamnaient le régime précédent en faisant vœu de ‘’chasteté’’, au moment même où ils pillaient deux cents millions de dollars,  et plusieurs centaines de kilos d’Or restés intacts de 1958 à 1984, dans les caves de la banque centrale…  L’un des officiers exécuteurs des anciens dignitaires emprisonnés et torturés à Kindia, n’avait-il pas déclaré, après son forfait, qu’il avait vengé ses parents ? Contre QUI au fait ?

La haine méchante et surtout le MENSONGE, y sont devenus  STRATEGIQUES et c’est pourquoi, on clame partout depuis 2011, et systématiquement sur toutes sortes de médias, que le RPG-AEC et le régime du Professeur, ont instauré une dictature féroce avec viols  quotidiens et assassinats ciblés, en plein XXIème siècle, comme si le pays vivait en autarcie. Oublient-ils que des diplomates de près de deux cents pays, vivent permanemment en Guinée où grouillent également des centaines de milliers d’Ouest africains et d’étrangers venus du monde entier ?  

 Amnesty International (et d’autres ONG ethniques), instrumentalisé, proclame que Sékou Touré a tué 50 000 guinéens au CAMP BOIRO; Il s’agit là d’un exemple dramatiquement célèbre de mensonge et de manipulation car, il  y avait eu beaucoup moins puisqu’après la mort du Président en Avril 1984,  le CMRN avait mis en place une ‘’Commission  Livre-Blanc’’ sur les Morts pour raison ‘’Politique’’ en Guinée de 1958 à 1984. La dite Commission avait reçu TOUTES les Archives du pays : celles de Sékou Touré et celles des Services de Sécurité et du Camp Boiro, entre autres et le rapport produit, qui ne fut jamais publié, faisait état de Cent Dix-Sept (117) Morts en tout, de 1958 à 1984, (condamnés à mort, exécutés conformément aux Arrêts des Tribunaux d’Exception), avec tous  ceux qui sont morts en détention sans avoir été jugés.

Cent dix sept (117) donc, au lieu de 50 000 ; L’’on’’ refuse pourtant de clarifier ce Contentieux Humain très grave (Comme les AUDITS) ; peut-être pour permettre aux Ennemis de l’Indépendance et de la Souveraineté Réelle, de nourrir la Haine destructrice de la Guinée de Sékou Touré qui était complètement aux antipodes de l’ethnocentrisme car par exemple, ses plus proches collaborateurs furent de tous les temps Diallo Saïfoulaye et Béavogui Lansana et le  monde entier savait également que le PDG-RDA n’était pas ethnique, mais politique parce que ses principaux militants (avant et après 1958), étaient majoritairement Soussous et forestiers. Les anciens  peuvent le confirmer et ils diront aussi qu’aucun gouvernement, ni instance guinéenne, n’était ethnique dans sa composition sous la première République.

On ne peut pas accuser d’avantage le Pr Alpha car, à moins d’être de mauvaise foi, la liste des membres du gouvernement actuel est publique.

Alpha Condé est guinéen et ceux qui affirment le contraire, confortent également l’ethnocentrisme./ Il n’est pas plus malinké que OBAMA n’est Kényan. L’actuel locataire de la Maison Blanche est tout simplement exclusivement américain, certes d’origine africaine.  Prouver que Alpha est plus soussou, que qui que ce soit d’autre en Guinée, est un jeu d’enfant ; il est par conséquent pur guinéen à 100%, tout comme je ne suis pas ivoirien, parce que Feu mon Père était né à Odienné et y avait passé son enfance et son adolescence.

Je répète avec insistance qu’en Guinée, on se fiche de la Vérité depuis que le mensonge est devenu STRATEGIQUE sous le 2ème régime, les choses ayant empiré après l’avènement du multipartisme,  avec la création  anarchique de partis politiques non pas en fonction de programmes politiques, économiques et sociaux, mais par adhésions ethniques ! 

Ceux qui accusent le premier Président d’ethnocentrisme sont soit malhonnêtes et menteurs, soit des amnésiques de mauvaise foi, ou plus simplement des jeunes (n’ayant pas connu la première République), gravement soumis aux intoxications par toutes les horribles légendes débitées depuis des lustres par ceux qui procèdent par prosélytisme. 

Rappelons par exemple que :

–      sur les quatre pendus du pont du 8 Novembre, en 1970, il y avait Magassouba Moriba et Keïta Kara (deux éminents cadres d’ethnie malinké).

–      A l’annonce de la mort du Président Sékou Touré en 1984, c’est à Mandiana et à Kankan que des populations dansèrent le ‘’MARBAYASSA’’ !!!!!

–       Une des raisons de la haine étant l’ABOLITION DU COMMERCE en 1964 par une loi cadre, au détriment de l’ethnie dont le commerce était l’activité principale (dioula en Côte d’Ivoire)… ; Cette suppression engendra le trafic et les trafiquants (Cheytanisés vers 74), qui exportaient alors (frauduleusement) les nombreux produits fabriqués dans les nombreuses usines en Guinée (y compris Syliphone pour les disques), ou importés, et largement subventionnés pour la consommation populaire.

–      Etc.

Après le complot Koumandian en 61-62 (complot ‘’communiste’’ dit des enseignants), et celui de Petit Touré (cousin de Sékou Touré) trois ans après, voilà donc l’occasion de l’explication du plus grand complot ‘’MALINKE’’ en 69-70 (c’était peu avant l’agression portugaise du 22 Novembre 1970), qui avait impliqué de nombreux commerçants et de grands dignitaires, tous de l’ethnie du Président : Kaman Diaby ;Keita Fodéba, etc.

Or cette ethnie n’est jamais tombée dans la victimisation…

Toutes ces réalités sont passées sous silence et on tente même de désigner ces victimes ‘’historiques’’ comme d’éternels bourreaux,  niant ainsi honteusement par-dessus le marché, les réalités du formidable brassage irréversible, survenu dans toutes les familles, sur l’ensemble du territoire.   

Entre guinéens, Nous devons donc nécessairement nous faire violence, pour dialoguer sans exclusive ni exclusions car, depuis trop longtemps, l’Anathème, le LYNCHAGE, et les DISCOURS Unilatéraux ont empêché le DEBAT, susceptible de  rétablir les faits et la vérité historique dont l’absence, a fait le lit de NOTRE ethnocentrisme qui se nourrit aussi de confusion et d’amalgames. Par exemple, très récemment, un faux Soumah du Net (que je reconnais parfaitement), a tenté de semer des doutes chez le lecteur (mal averti, ou trop jeune) en laissant croire qu’il sait tout ce qui s’est passé dans les années 60-70 ; Il ignore  que Tidiane Keita était un de mes cousins (parce que fils d’une de mes tantes, dont je connais tous les frères qui sont par conséquent les oncles maternels de celui qui avait tenté d’assassiner le Président) ! Monsieur ‘’Soumah’’ semble émettre aussi des doutes, sur le grade de colonel de Lansana Conté, avant son arrivée en 84 à la tête de son pays or, ce dernier avait été un vaillant soldat, qui avait gagné au combat tous ses galons, avant d’être choisi par Sékou Touré comme aide de camp. Je détiens des photos de l’époque. 

Ainsi, tous les faits majeurs de notre Histoire, depuis plusieurs décennies, ont été falsifiés sans la moindre possibilité de dialogue avec ceux qui détiennent les vraies informations. Par exemple, les malinkés et Sékou Touré, n’ont pas été impliqués, entre 55 et 57, dans les affrontements entre soussous et peuls à Conakry ! Evitons donc les amalgames.

La ‘’haine’’ des soussous contre les malinkés (hé oui, c’est un autre volet de notre ethnocentrisme) date de la prise du pouvoir en avril 84, lorsque ‘’les mutins’’ s’accordèrent pour désigner à la tête du pays le plus âgé d’entre eux : le Colonel Lansana Conté. Or, l’autre colonel Diarra, par ses déclarations fracassantes  ‘’semi-publiques’’, se vantait de changer cette situation à tout moment, dès qu’il en aurait envie..,  et c’est ce qui avait provoqué les représailles contre son ethnie! On sait ce qui se passa par la suite, avec les histoires de ‘’branches pourries’’, de ‘’WOFATARA’’ et de pogromes contre les malinkés durant plusieurs années, au point qu’un haut responsable avait publiquement dit à l’époque, qu’après l’extermination des malinkés, si le besoin se posait, ‘’on’’ irait chercher la ‘’semence’’ au Mali voisin. De tout cela, PERSONNE ne parle jamais.

Les solutions de l’ethnocentrisme en Guinée sont exclusivement politiques.

Paris, le 15 Septembre 2013

Cissé Oumar de Bma 06 26 12 78 91

essikleduc@yahoo.fr

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