Le Professeur Alpha Condé doit tirer des leçons de l’histoire.

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Dimanche 10 février 2019, Abdelaziz Bouteflika annonce sa candidature à la présidentielle du 18 avril 2019 pour un cinquième mandat. Élu quatre fois avec un score de dictateur, à l’instar de Blaise Compaoré au Burkina-Faso, de Robert Mugabe au Zimbabwe et tant d’autres autocrates africains, il rêvait de mourir sur son trône de président à vie.

Lundi 11 mars 2019, secoué par la rue, Abdelaziz Bouteflika annonçait qu’il ne briguerait finalement pas un cinquième mandat. La révolte du peuple algérien a montré les limites d’annexion du pouvoir. Le chemin qui mène à l’authentique démocratie est sans doute encore long, d’autant que cela suppose la solution des graves problèmes de développement. L’état de délabrement économique du pays, le chômage, la corruption endémique et qui a gangrené toutes les institutions, y compris l’armée, l’économie parallèle florissante, les promesses de démocratisation restées inaccomplies…

Mercredi 04 septembre 2019, après avoir annoncé la tenue des élections législatives avant la fin de l’année 2019 – elles ont été reportées sine die depuis septembre 2018 -le chef de l’État guinéen, le Professeur Alpha Condé, a lancé l’idée de larges consultations portant notamment sur la Constitution. « La Guinée n’est plus la même avec l’éveil des consciences et toutes les mutations intervenues dans la société. C’est pourquoi je comprends le débat en cours dans le pays sur tous les sujets de préoccupation, y compris la Constitution. Mais comme je l’ai indiqué auparavant, il ne m’appartient pas de trancher ou de choisir à la place des Guinéens. Avant toute prise de position personnelle, j’ai le devoir d’écouter tout le monde » affirmait- il lors d’une déclaration solennelle à la télévision nationale.

Dimanche 22 septembre 2019, en marge de sa visite à New York, le président guinéen a lancé un appel à ses partisans pour qu’ils se préparent « pour le référendum et les élections ». Une allusion à un référendum sur une éventuelle réforme constitutionnelle qui figure parmi les questions que doivent trancher les « concertations nationales » actuellement en cours. Ceci parait contradictoire.

Que ce soit par référendum ou par les élections législatives, il tente tous les moyens pour se représenter pour un troisième mandat non autorisé par la constitution guinéenne. L’opposition guinéenne, regroupée au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ne doit pas accepter une nouvelle tentative de manipulation. Ne soyons pas les dupes de cette mascarade. Le peuple de Guinée doit réagir dans la rue et imposer le respect par tous des institutions.Finissons ce que nousavons commencé.La révolution populaire doit se baser sur un projet de société qui la tire vers le haut.

Jeunes, mobilisez-vous ! Les grands noms de l’histoire de notre pays sont avant tout des gens ordinaires. Ils n’ont rien fait que nous ne puissions faire.La survie d’un mouvement est intrinsèquement liée au courage d’agir et à la volonté d’engagement du plus grand nombre.

Les leçons de l’histoire font grandir l’Homme par l’expérience de la démocratie.

Ousmane Boh Kaba.

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