Les débuts de la gestion post transition

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GBK Le peuple de Guinée vient d’être témoin de la mise en place d’une assemblée nationale qui constitutionnellement met un terme à une longue période de transition.

 

 

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Si pour beaucoup de nos concitoyens cette étape s’inscrit dans les archives de notre histoire comme un nouveau départ, pour les observateurs avertis ce semblant retour à la norme constitutionnelle a démontré les défaillances du système Alpha Condé et ne peut bénéficier à notre nation que si les futurs actes posés par le président et son équipe, s’inscrivent dans une logique de développement durable.

 

La demande de démission du Gouvernement faite par le Chef de l’Etat et la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale, sont  deux événements majeurs qui incitentà se poser un certain nombre de questions.

 

–          Est-ce que les guinéens qui espéraient un changement tant promis par le président Alpha Condé, ont réellement bénéficié des  résultats escomptés ?

 

–          Va-t-il enfin répondre à leurs immenses attentes ?

 

Pour répondre à ces questions qui ne peuvent aboutir qu’au désenchantement, en voici quelques éléments de preuve.

 

Une victoire démocratique hypothéquée

 

En effet, l’installation du nouveau parlement et la nomination d’un nouveau gouvernement ont été considérées comme  une victoire  de la démocratie. Malheureusement,  ces évènements majeurs révèlent une fois de plus la politique de division, de discrimination et de stigmatisation sciemment créée et entretenue par le RPG-Arc-en-ciel et son chef. Une pratique élevée en mode de gouvernance qui s’observe dans la désignation du président de l’assemblée nationale et la répartition des postes ministériels fondée sur le régionalisme et l’ethnocentrisme.

 

Dans une interview exclusive livrée à une Radio locale au mois de novembre dernier, l’Honorable Michel Kamano alors président du conseil économique n’a pas hésité d’affirmer ouvertement que c’est le Président de la République en personne qui, au cours de la campagne présidentielle de 2010, avait promis, s’il est élu, la Primature à la Basse Côte et la Présidence de l’Assemblée Nationale à la Guinée Forestière.

 

Une telle déclaration du professeur Alpha Condé selon laquelle il donnerait,  par « souci d’équilibre national le poste de premier ministre à une région et la présidence de l’assemblée nationale à une autre » alors que la troisième détient le pouvoir exécutif confirme la gestion tribale et ethnique du pouvoir. Elle met à nu la doctrine discriminatoire qui règne en Guinée dans l’unique but d’opposer les Guinéens pour mieux régner.

 

Il est légitime de demander au président guinéen quelle part il réserve à l’autre région naturelle car en dépit de ces affirmations, notre pays en compte bien quatre.

 

Le doute n’est plus permis. Les visées politiques du président guinéen sont électoralistes.  A cette fin, il a fait  retarder l’installation du nouveau Parlement pour faire voter « la loi des Finances 2014 » lui permettant de s’octroyer le budget qu’il voulait. Soit Trois Cent Soixante Deux Milliards de  Francs. Un  montant qui dépasse les allocations de trois grands départements ministériels: l’Education, la Santé et la Justice. Il s’agit d’un  véritable trésor de guerre, prélude aux consultations locales de 2014 et les présidentielles de 2015.

 

 De la récompense gouvernementale à la compromission

 

Annoncé tambour battant, le gouvernement du 21 janvier fait pâle figure auprès du précédent qui, on s’en souvient, fut l’un des plus décriés que  la Guinée ait connus.

 

Ce « gouvernement de mission », comme l’a baptisé le président guinéen apparait plutôt comme un gouvernement de compromission et de positionnement. La Guinée se retrouve avec une équipe plus inexpérimentée, mais plus zélée que l’ancienne.

 

La configuration de ce nouveau gouvernement ferait trembler plus d’un républicain. Qu’on en juge par le partage des postes : 53% des cabinets ministériels sont dévolus à un seul groupe ethnique. Les trois autres se partageant le reste avec une sous-représentativité des unes par rapport aux autres dans cette maigre et arbitraire attribution.

 

Le semblant d’équilibre ethnique  du gouvernement de récompense qui faisait apparaitre 25% pour chaque région naturelle  en 2010 a volé aux éclats. Dorénavant, l’espoir qu’Alpha Condé avait fait miroiter à la Basse-Guinée et à la Guinée-Forestière disparait comme la fumée dans l’air et dévoile le mensonge au sommet.

 

Les Guinéens se rendent compte que la stratégie de  trois régions contre une qui s’érige en doctrine, ne valait que pour les besoins de la cause : berner l’électorat pour engranger plus de voix et de bulletins de vote lors des législatives.

 

Des titres et des postes, vrais miroirs aux alouettes

 

Occuper le poste de premier ministre sans être chef du gouvernement (le décret présidentiel reconduisant M. Saïd Fofana ne le désigne pas comme tel), être élu président de l’assemblée nationale après un vote qui a été précédé par une quasi nomination, ne donne aucune marge d’action ou de décision. Par conséquent, on peut dire que c’est de la poudre qui a été jetée à la figure de ceux qui croient détenir de hautes responsabilités d’État.  Un premier ministre publiquement  désapprouvé avant d’être repêché et un président d’une assemblée nationale élu par  cooptation ne peuvent faire prévaloir aucune autorité face aux citoyens ou au parlementaire. Par conséquent, ils ne pourront en rien insuffler du changement même si tel était leur désir.

 

Celui-ci serait-il possible quand on s’ingénie à marginaliser la quasi-moitié de la population guinéenne et en prenant les autres comme des personnes qu’on manipule à sa guise ?

 

La démocratie est incompatible avec la suprématie d’un seul groupe ethnique ou d’un seul parti politique, car elle est fondée sur la représentativité de tous les citoyens, sans exclusion. 

 

 

Une volonté de consolidation du pouvoir personnel

 

La priorité du président guinéen ne semble pas être celle dévolu à tout homme d’Etat soucieux du bien-être de ses concitoyens.

 

Par conséquent, l’unité nationale, l’instauration de la démocratie, l’amélioration des conditions de vie des Guinéens par la lutte contre la pauvreté,  la protection de leur vie et de leurs biens, etc. ne viendront pas du pouvoir actuel. En revanche, une chose est évidente. L’achat de consciences dans l’espoir d’avoir les faveurs des citoyens en lieu et place des questions de développement est la seule stratégie qui vaille à l’orée des élections communales et communautaires.

 

 La feuille de route assignée au nouveau gouvernement, c’est tout simplement  positionner  Alpha Condé à la meilleure place pour les futures échéances de 2014 et de 2015. Cela justifierait le fait qu’il ait  largué non seulement une partie de ses alliées, mais aussi  celles et ceux qui n’ont pas voulu se prêter à faire deux fois le même « sale boulot ».

 

Il faut un homme nouveau à la Guinée : Cellou Dalein Diallo

 

Pour empêcher que « le gouvernement de mission » ne joue un double « sale boulot » comme celui qu’il vient d’accomplir durant 3 ans, la Cellule de Communication de l’UFDG encourage les Guinéens à continuer le combat pour la démocratie. A refuser la corruption. A condamner l’exclusion tout en se donnant la main et en préservant les liens séculaires qui nous unis.

 

La fourniture d’électricité, d’eau, de soins de santé,  l’éducation des jeunes, le décollage économique et la redistribution de la richesse nationale ne sont possibles que dans une atmosphère de paix sociale.

 

Aux grands maux, il faut des Grands Hommes. Le Chef de l’État actuel ne semble pas en être un car il est passé à côtédu choix des femmes et des hommes qui pourraient relever les défis auxquels la Guinée fait face. On ne peut pas  s’attendre  au miracle. Il a raté son premier mandat et fera pire s’il songeait une seule fois à être réélu. Il constitue l’obstacle majeur à la démocratie et au développement économique de notre pays. Nous devons œuvrer pour un nouvel homme, un rassembleur en l’occurrence Cellou Dalein Diallo.

 

M. Alpha Condé a montré ses limites sur les plans politique, économique et social. La Guinée est plus que jamais exposée à toutes sortes d’aléas et de misères : insécurité, manque d’eau et d’électricité, exacerbation de la crise sociale et économique.

 

La solution ne viendra ni du président guinéen, ni de sa nouvelle équipe gouvernementale. Il n’y a aucun doute, avec le nouveau gouvernement, les espoirs ont été déçus et le rendez-vous manqué.

 

Face à cette situation, la Cellule de Communication de l’UFDG jouera pleinement son rôle d’information, de sensibilisation et de veille. Elle sera aux aguets pour continuer à mettre à nu les tares du système Condé tout en proposant des alternatives  et des solutions crédibles.

 

Il appartiendra à ses mandants d’en faire bon usage pour redonner l’espoir au peuple de Guinée qui attend l’alternative démocratique.

 

La Cellule de Communication de l’UFDG

 

Jeudi 23 janvier 2014

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