Opposition dite républicaine en Guinée : Monde à l’envers ou aveu de faiblesse sur le dispositif renforçant le droit à manifester sans empiéter sur le droit à vaquer à ses occupations ? (Ibrahima Sory Keita))

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Depuis quelques jours, l’Exécutif guinéen a mis en place un nouveau dispositif visant à davantage protéger les citoyens, d’une part sur leurs droits à manifester pacifiquement pour ceux qui sont dans cette optique, et d’autre part à vaquer à leurs occupations, pour ceux qui sont concernés par leurs activités, sans risque d’en être empêchés notamment par l’intimidation, la force et les blocages des voies de circulation. En toute logique, tout citoyen rationnel applaudit des 2 mains sur l’avènement d’un tel dispositif. Cela a été le cas des citoyens concernés par la poursuite de leurs obligations professionnelles ou par d’autres impératifs liés à leurs activités.

La preuve par sources diverses

Ainsi, comme relaté par les médias, malgré le mot d’ordre de «ville morte» à Conakry décrété par cette opposition dite républicaine pour la journée du 21 novembre 2018, la capitale guinéenne grouillait de monde ce jour-là : la circulation des voitures était intense, les marchés étaient pleins de monde, et des médias soulignaient dans ce sens, par exemple, que « De la cimenterie à Hamdallaye rond-point, tout est normal, circulation intense, des embouteillages par endroit vers 9 heures entre Cosa et Bambéto », ou encore « Le grand marché de Madina grouille de monde…L’intérieur du marché est plein comme un œuf », malgré l’ «opération ville morte à Conakry».

L’opposition dite républicaine mise à nu : effondrement de l’illusion de masses de citoyens acquises à elle.

Il résulte de la frénésie d’activités dans la capitale Conakry, malgré le mot d’ordre de «ville morte» de cette opposition dite républicaine, que les citoyens ne sont pas du tout acquis à la cause défendue par cette opposition dite républicaine. Il est ainsi loisible à tout observateur averti de constater, lors des précédentes manifestations de cette opposition dite républicaine, que le tableau décrivant des citoyens renonçant à vaquer à leurs occupations synonyme d’adhésion à la cause de cette opposition, n’était qu’une illusion. En réalité, l’immense majorité des citoyens en était empêchée par des pratiques d’intimidation, de blocages de voies de circulations, de voies de fait, etc. Et l’opposition dite républicaine est ainsi mise à nu dans cette posture autoproclamée d’opposition ayant avec elle le peuple, que la réalité dément cependant, et cruellement. Devant  cette mise à nu à la face du monde entier, l’opposition dite républicaine, au lieu de faire profil bas, s’adonne à des amalgames et à des irrévérences dont elle est coutumière et qui en réalité dénotent une grande faiblesse de sa part, car comme le dit l’adage, ce genre de propos est l’arme des faibles qui n’ont pas d’arguments sérieux à opposer à leurs interlocuteurs.

Irrévérences de l’opposition dite républicaine  à l’encontre de notre Armée.

Ces irrévérences sont déclenchées par le nouveau dispositif de sécurité mis en place par l’Exécutif, à savoir la création de patrouilles mixtes de la Police, de la Gendarmerie et de l’Armée pour assurer la sécurité de tous les citoyens dans leurs différentes activités de marche pacifique ou de poursuite de leurs diverses activités, professionnelles, entre autres, ainsi que de leurs biens. Cette opposition affirme que «les Militaires sont formés pour tuer», d’où ils ne doivent pas, selon elle, faire partie de ce dispositif de sécurité dans nos quartiers, à l’intérieur du pays. C’est irrévérencieux d’affirmer que «les Militaires sont formés pour tuer», car ils sont formés pour défendre, défendre notre Nation, et cela au prix de leur vie. C’est cela qui doit être mis en exergue, et bien entendu dans cette noble mission de défense, ils sont amenés à tuer pour nous permettre de vivre. Ce n’est pas pour rien que l’on parle dans la géostratégie mondiale d’expressions comme «une paix armée», ou encore de «course aux armements» ou encore «d’équilibre de la terreur». Dans toutes ces situations, il s’agit moins de velléités d’attaques pour aller tuer que pour se défendre en dissuadant d’être attaqués.

Amalgames de l’opposition dite républicaine à l’encontre de l’Exécutif.

Cette opposition estime que la participation de l’Armée dans les patrouilles mixtes est «un aveu d’échec», d’où pour elle, «cela veut tout simplement dire que le gouvernement…ne sera jamais capable d’assurer la sécurité des Guinéens et de leurs biens» ! C’est ahurissant, car depuis quand faire appel à ses propres Forces républicaines dans des opérations internes est un aveu d’échec ! Tout d’abord, il s’agit de Forces républicaines de notre Nation, et non de Forces étrangères, ce qui aurait pu, dans ce cas, témoigner alors d’une certaine insuffisance. Ensuite, si la mobilisation de l’Armée ne doit pas se faire pour des opérations de sécurisation interne, à des moments déterminés, pourquoi assiste-t-on, le cas échéant, à un déploiement de l’Armée dans certains pays confrontés à des catastrophes naturelles ! Le déploiement de l’Armée, dans ces cas, n’obéit-il pas à ses missions de défense et de sécurisation notamment des victimes et de leurs biens ! Pourquoi assiste-t-on en France par exemple, à des opérations de déploiement interne de l’Armée, mixées avec d’autres Forces républicaines, et appelées «Vigipirate» ! N’est-ce pas en conformité avec les missions de défense et de sécurisation de l’Armée ! On pourrait me rétorquer qu’un tel déploiement interne de l’Armée dans ce pays-là, «c’est pour identifier à l’intérieur [du] pays des étrangers et des ennemis qu’il faut abattre». Mais alors, en Guinée, dans ce contexte de terrorisme ambiant dans notre sous-région africaine, sommes-nous à l’abri d’infiltrations d’ennemis pouvant profiter d’un tel terreau pour frapper dans notre pays ! Mais enfin et surtout, nous voyons ce qui se passe en France actuellement avec des contestataires qu’on appelle les «Gilets jaunes», notamment dans le département français de la Réunion où l’Exécutif a mis en place un couvre-feu, mais où surtout le Président de la République de France lui-même, a affirmé le 21 novembre 2018, dans une déclaration sous forme de «tweet», que «Nos Militaires seront mobilisés dès demain [jeudi 22/11/2018] pour rétablir l’ordre public. Nous serons intraitables car on ne peut pas accepter les scènes que nous avons vues» ! Il s’agit donc bien de déploiement de Militaires pour lutter contre des violences, et cet ordre a bien été donné par le Président de la République de France lui-même ! Cela se passe dans un pays développé, démocratique, qui utilise ses propres Forces républicaines pour assurer le maintien de l’ordre. Il ne nous semble pas que ce pays, la France, soit en guerre par rapport à ce déploiement militaire, comme l’a affirmé l’opposition dite républicaine pour le cas de la Guinée, en assimilant le déploiement de l’Armée à l’intérieur de Conakry à une situation d’entrée en guerre de la Guinée. Par parallélisme des formes, qui peut sérieusement croire que le Président français, par le déploiement de son Armée sur le terrain intérieur, «fait preuve d’un aveu de faiblesse», est entré «en guerre», que « le gouvernement de [la France] ne sera jamais capable d’assurer la sécurité des [Français] et de leurs biens», qu’il ne sait pas que « l’Armée n’est pas faite pour le maintien d’ordre public», etc. →j’ai repris exactement les propos de l’opposition dite républicaine, d’où les astérisques. Par cette analyse parallèle, on voit bien le caractère léger et pas sérieux des arguments de cette opposition guinéenne dite républicaine. En réalité elle n’a aucune vision pouvant sous-tendre et impulser le développement de notre pays. Elle ne roule que pour ses intérêts égotistes, car comment comprendre par exemple qu’elle foule aux pieds ce besoin fondamental de sécurité éprouvé par notre peuple en rejetant le dispositif mis en place pour assurer cette sécurité ! Heureusement qu’il y a des dirigeants lucides en Guinée et en France qui savent prendre le taureau par les cornes pour assurer la sécurité de leurs peuples ainsi que de leurs biens, contrairement à cette opposition dite républicaine qui ne peut prospérer que dans le désordre et la violence, en essayant d’utiliser, dans ce terrain de violence qu’elle a créée, les actions de rétablissement de l’ordre par l’Exécutif pour ternir l’image de ce dernier.

Procédé classique de ternissement d’image de l’Exécutif : En vain.

Ce procédé classique, c’est de se victimiser, par exemple en faisant de l’interdiction de marche dite pacifique sur le centre-ville, un argument de déni de démocratie de la part de l’Exécutif, alors qu’il est avéré que ce type de marche de cette opposition finit par dégénérer en violences. Mais pas de chance dans cette tentative de dénigrer l’Exécutif sur ce point, car l’analyse parallèle ci-dessus conforte l’Exécutif guinéen dans sa position par rapport à ces tentatives de marches dites pacifiques sur le centre-ville. En effet, avec l’exemple des Gilets jaunes relatés ci-dessus, on a vu qu’ils avaient voulu marcher le 17 novembre 2018 sur le centre névralgique de la ville de Paris, à savoir sur la place de la Concorde aboutissant au Palais présidentiel ou Palais de l’Elysée : c’est un non catégorique qui leur a été opposé, en d’autres termes un refus catégorique. Ils ont pu avoir une présence dans les environs du Palais présidentiel, en s’y rendant de façon dispersée et en enfilant sur place leurs gilets jaunes pour déjouer l’attention, comme l’a affirmé l’autorité ministérielle française compétente. Qu’à cela ne tienne, ils ont été dispersés par les Forces de l’ordre. Ces Gilets jaunes comptent remettre cela le 24 novembre 2018, mais c’est toujours une interdiction qui leur est opposée, et l’autorité ministérielle affirme qu’il ne peut être donné d’autorisation pour manifester sur cette place sensible du centre-ville de Paris. Peut-on alors parler pour la France, comme le fait l’opposition dite républicaine en Guinée, de régime dictatorial foulant au pied la démocratie ! En définitive, une constante apparait : Marche sur un tel lieu sensible →Interdiction //Occupation d’un tel lieu sensible →Dispersion. On ne peut donc pas donner mauvaise conscience à un Exécutif sur ce point.

Ibrahima Sory KEITA

Militant RPG/AEC – Conakry

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