L’équation des cliniques clandestines, un gros problème de santé publique en Guinée

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« Aucun trésor au monde ne vaut le bonheur d’avoir la santé. »

Le Président de la république, dans le souci du bien-être physique et mental des citoyens, a récemment remis sur table cette retentissante question des cliniques clandestines de santé, en vue d’établir un vrai diagnostic et mettre fin aux effets morbides et mortifères de certains agents en manque de considération pour le serment d’Hippocrate.

« Existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la santé ? » de Socrate

Bien évidemment qu’on n’a pas besoin de consulter la mémoire d’Hippocrate pour dire absolument non.

Ces cliniquesclandestines sont parfois plus mortifères à court ou à long terme qu’on ne le pense, au mépris d’une population piégée pour beaucoup par l’analphabétisme, et les difficultés de se payer les soins appropriés.

Les actes chirurgicaux tenus dans un environnement inapproprié et donc non conformes aux principes d’asepsie, conditionsine qua non et indispensable à leur réalisation.

Des agents non médicaux prescripteurs en catimini de produits dont ils ignorent les aspects pharmacologiques et les risques de toxicité pour les patients.

Sans rentrer dans les détails de nombreux cas regrettables et couramment rencontrés, on est en droit de se poser la question de savoir si ces cliniques clandestines possèdent ou non une autorisation ?

Si autorisation, l’implication d’un tiers coté administration doit être absolument recherchée.

Il ne serait pas étonnant que beaucoup exercent sans autorisation régulièrement obtenue.

La mission diagnostique assignée au Ministre de la santé en vue de débusquer toutes ces illégitimes plateformes médico financières, doit avoir un caractère impératif et urgent en conférant à cet algorithme médical tout son pouvoir irréversiblement rigoureux pour en finir cette fois avec la triste équation de pseudo clinique.

Le plus souvent, pour ces agents responsables de ces fraudes dommageables pour la santé, en situation illégale, parce que n’ayant ni la formation requise ni la structure médico technique adéquate, le terme de cliniquese résume parfois à disposer de quelques instruments de petite chirurgie dans un local et le tour est joué !

Quel danger pour l’harmonie de l’esprit et du corps !

En dépit de l’existence de nombreuses pseudo cliniques à Conakry ou ailleurs, on se réjouit et heureusement du fait qu’il existe bon nombre de cliniques conventionnées et gérées par des praticiens à compétence appréciable et conforme au code d’éthique et de déontologie médicale avec un cahier de charge qui respecte les critères de l’OMS.

Ces cliniques qui fonctionnent dans la légalité doivent être encouragées à s’impliquer davantage dans la prise en charge des patients. J’en connais personnellement mais pour des raisons d’éthique, je m’interdis de citer.

D’autre part, il y a un mythe médiéviste et dangereux qu’on entend souvent et qui encense l’impunité chez nous, celui de croire que beaucoup de décès et handicapes évitables provoqués par ces mauvaises pratiques sont la volonté de Dieu comme si le tout puissant ALLAH a choisi un camp versus d’autres camps !

Dieu n’est absolument pas responsable de l’espérance de vie à quarante-cinq ans en Afrique et quatre-vingts ans dans beaucoup de pays occidentaux.

Nos doutes et imperfections doivent nous pousser à nous remettre en question pour mieux avancer à la place de tomber dans l’inertie de la résignation qui risque de nous enfoncer davantage.

Je saisis l’occasion pour saluer l’énorme travail du Dr Manizé Kolié Secrétaire Général du syndicat des pharmaciens dans le processus de normalisation du nombre de grossistes importateurs de produits pharmaceutiques en Guinée. Il faut le reconnaitre il y a de la contrefaçon médicamenteuse sur le marché.

On compte dix grossistes actuellement versus cinquante il n’y a pas bien longtemps. Ce processus de normalisation doit se poursuivre.

Cette mission assignée par le Président au Ministre de la santé etqui entend faire de la guinée une émergence sous régionale, est à la fois énorme et impérative car une économie qui prospère a absolument besoin d’un niveau de santé raisonnable de la population.

Comme l’énergie déployée récemment dans la refonte de l’urbanisation à Conakry, ce fastidieux travail de mise hors d’état de nuire des cliniques clandestines, doit être mené avec la plus grande fermeté.

 Dans la vie, deux choses doivent nous occuper : « La santé et la vertu. »Gottfried W.L

Docteur Solian Konaté Praticien Hospitalier Permanent des hôpitaux France

Membre du Bureau section RPG-ARC-CIEL France

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Laure Karcher
Laure Karcher
16 août 2021 19:42

Ah non, Baren Soumah. Permettez moi de marquer mon désaccord avec votre affirmation qu’il faut rechercher les raisons pour lesquelles la population guinéenne continue d’aller dans ces mouroirs (pseudo cliniques sous équipées et fonctionnant hors normes). Il faut une inspection générale avec évaluation et notation de l’existence et de la qualité de leurs prestations, et la fermeture immédiate de toutes celles qui ne remplissent pas un minimum de normes, y compris d’hygiène. Vous pensez peut-être au coût des prestations dans le public. Il vaut toujours mieux aller dans le public. Mais l’Etat devrait mettre en place des mécanismes de recours… Lire la suite

Baren SOUMAH
Baren SOUMAH
31 juillet 2021 17:34

Ces « cliniques » existent quand même depuis 1984 (après la mort de AST). Elles ont donc un certain succès malheureusement.
Leur nombre, leur influence, leur réputation et leurs méfaits n’ont cessé de croître depuis.
POURQUOI la population guinéenne continue d’aller dans ces mouroirs pour se faire soigner?
Une honnête, dépassionnée et apolitique réponse à cette question est le nécessaire préalable pour la résolution de ce problème.
Toute mesure autoritaire contre ces « cliniques » ne ferait que les rendre clandestines. Ce qui serait pire que leur situation actuelle.