GBK La Guinée est un pays qui reste gravement malade et durablement bloqué par les lourdes séquelles des pratiques dictatoriales des parti-Etats qui l’ont dirigé depuis notre accession à la souveraineté.
{jcomments on}L’Election présidentielle de Novembre 2010 et les élections législatives du 28 Septembre 2013 viennent démontrer avec éclat que la Guinée d’aujourd’hui n’est ni un Etat de droit encore moins une démocratie.
L’arrestation extra-judiciare le 8 Octobre 2013 de Mr Mamadou Bilo Sy Savané et l’incapacité de la CENI de publier les résultats des élections législatives du 28 septembre en sont des preuves éclatantes.
Les deux dernières élections ont surtout prouvé la véracité des prémonitions et des prédictions du Professeur Alfa Ibrahima Sow président –fondateur de l’UFD qui a publié deux articles dans la revue Renaissance en Avril 1992 sur l’impérieuse nécessité d’une conférence nationale souveraine.
Je livre ici à votre réflexion l’essentiel de ces deux articles.
« Notre société actuelle, avec ses tares et les séquelles profondes de la dictature des différents parti-Etats ne peut pas se démocratiser sans une conférence nationale souveraine .
La conférence nationale ….pourquoi ?
La conférence nationale souveraine pour reconstruire la Guinée, et réconcilier ses populations avec elles- mêmes et avec leur histoire.
Le processus « démocratique » annoncé et planifié par le pouvoir, une parodie à vrai dire, ne peut être crédible dans les conditions actuelles. Il est porteur d’injustices intolérables, d’exclusions, de traumatismes, d’instabilités et d’affrontements.
*Dans un pays où, pendant plusieurs décennies , on a cultivé l’arbitraire et le conformisme comme vertus cardinales, le parti-Etat fait pression sur les fonctionnaires, licenciant certains, cassant ou déplaçant d’autres, pour obtenir leurs docilité et soumission sans état d’âme.
*Seule la conférence nationale souveraine nous donnera l’occasion de nous débarrasser d’un passé de haines et d’humiliations pour remettre notre pays sur la voie du changement, de l’unité véritable et du travail.
*En définissant les nouvelles règles du jeu démocratique qui ne peuvent plus être octroyées, seule la conférence nationale nous permettra de jeter les bases d’un nouveau contrat social, nous révèlera le projet de société à servir, le chemin à prendre, et le profil des dirigeants politiques de cette nouvelle période historique.
*La conférence nationale nous engagera aussi bien devant notre peuple que devant le monde à renoncer définitivement aux mauvaises habitudes de notre passé postcolonial et récent, à respecter désormais le patrimoine public, la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, les droits de l’homme et des libertés démocratiques, de même que les espaces de liberté que nos populations se seront aménagés à travers leurs associations respectives.
La Conférence nationale est indispensable
Pour mettre fin à une gestion désastreuse et une dérive dangereuse, la conférence nationale souveraine reste le seul recours crédible.
On ne peut plus et on doit plus rester passif ou simple témoin silencieux, spectateur docile et complaisant. Le temps de nous reprendre est venu.
*Une conférence nationale souveraine est désormais indispensable pour s’entendre aussi bien sur la mission de la transition démocratique, que le choix des personnes aptes à conduire le redressement national.
*Une conférence nationale souveraine des forces vives du pays, pour dresser ensemble un état crédible des lieux, s’entendre sur le diagnostic, le bilan, les projets, les idées et les personnes, s’entendre sur la nature, les caractéristiques et la durée de l’effort et des sacrifices raisonnables à demander au pays.
*Dans la situation politiquement ingérable et bloquée où se débat la Guinée d’aujourd’hui, la conférence nationale s’impose comme procédure incontournable d’instauration d’une démocratie véritable.
* S’il y a un pays où une conférence nationale souveraine s’impose après tant d’années de pouvoir autoritaire, d’anomalies meurtrières et de manquements graves à la dignité humaine et aux droits des gens c’est bien la Guinée.
*C’est pour cela que nous estimons qu’il faut, avec tous les Guinéennes et Guinéens de bonne volonté, nous mobiliser pour préparer sérieusement une conférence nationale crédible. C’est-à-dire en déterminer la mission, la composition, l’ordre du jour, la durée, le financement. Et créer une dynamique pour en prouver la nécessité ; refuser résolument de crédibiliser la farce électorale et la parodie démocratique que le pouvoir cherche à nous imposer. »
Dr. B. Diakité
Vive la Paix
Vive la Guinée