GBK Le président du Parti de l’espoir et du développement national (PEDN), Lansana Kouyaté, a été sonné par le piètre score enregistré lors du scrutin du 28 septembre. Ses sorties médiatiques au lendemain de la diffusion des résultats sont une illustration de cette déception, tant Kouyaté était amer vis-à-vis du gouvernement qu’il accuse d’avoir manipulé les urnes à son détriment, notamment en Haute Guinée. Après ce sérieux revers électoral, comment Kouyaté va-t-il appréhender son avenir politique ? Voilà la question qui hante certains esprits.
{jcomments on}Lansana Kouyaté aura encore du mal à se remettre de son échec, lors du scrutin législatif. C’est le moins qu’on puisse écrire, vu que le président du Parti de l’espoir et du développement national (PEDN) n’a obtenu que deux sièges. Ceci grâce aux voix engrangées à l’issue du scrutin de liste nationale. Aucune des 38 circonscriptions n’est tombée dans l’escarcelle du PEDN. Le parti a déposé des recours auprès de la Cour suprême, dans l’espoir que « le droit sera dit ».
Le PEDN pointe du doigt surtout le déroulement du vote dans la région de la Haute Guinée, fief traditionnel du parti au pouvoir. Que Kouyaté a tenté de s’adjuger sans véritable succès, quand on se réfère aux résultats provisoires diffusés par la CENI.
Faut-il mettre cette piètre performance sur le compte d’une manipulation des urnes, comme le fait croire Lansana Kouyaté ? Pas totalement, rétorquent certains observateurs, qui pensent que Kouyaté a pêché par le fait d’avoir fait cavalier seul lors de ces législatives. Pour eux, il avait tout à gagner en s’alliant à l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo. Principale formation politique du pays, qui a raflé 37 sièges sur les 114. Et à l’UFR de Sidya Touré. L’ancien Premier ministre avait affiché un air hésitant à la veille des joutes électorales, au moment où Sidya Touré, lui, avait accepté d’emblée la formule de faire front commun avec l’UFDG. L’expérience s’est avérée payante. Et l’UFR a pu obtenir malgré toutes les fraudes dont on accuse le pouvoir, 10 sièges au moins au sein de la future Assemblée.
Kouyaté ne peut donc s’en prendre qu’à lui-même, affirment ces observateurs. Pour qui le leader du PEDN aura désormais à faire le choix entre rejoindre la mouvance présidentielle, en fumant le calumet de la paix avec son grand frère Alpha, ou durcir davantage sa position, en décalant un peu du centre, pour rejoindre l’opposition. Un dilemme cornélien, qui ne laisse pas grand choix à Kouyaté s’il veut demeurer encore sur l’échiquier politique.
Mamady Kéita
L’indépendant, partenaire de GuineeActu