GBKLe ton est donné. Le nouveau ministre guinéen de la Justice est un homme de métier. Le Prof. Alpha Condé, en faisant appel à Cheick Sako, 60 ans, pour diriger l’un des départements les plus sensibles en Guinée, envoie un signal fort à tous ceux qui attendent avec impatience que soit enfin effective la reforme de la justice de notre pays.
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Car le nouveau ministre, qui n’a jamais travaillé en Guinée, n’a donc aucun intérêt à défendre, sinon celui de la justice, aura toutes les coudées franches pour réussir sa mission. A une condition : refuser d’être pris en otage ! Dèjà un atout. Le président qui vient de le nommer, connait son professionnalisme depuis des décennies.
Marié et père de deux enfants, Cheick Sako, docteur en droit, est inscrit au Barreau de Montpellier depuis le 31 mars 1992. C’est d’ailleurs dans cette ville universitaire, en juillet 2004, alors que j’étais en stage à l’Ecole supérieure de journalisme, qu’Alpha Condé m’a présenté Maître Sako.
Après avoir exercé des activités d’enseignement, notamment à la Faculté de Droit de Montpellier, comme le note dans un communiqué, le Batonier de l’Ordre Luc Kirkyacharian, Cheick SAKO a mené sa carrière professionnelle (il est spécialiste en droit des personnes et en droit public) en marquant sans cesse son intérêt pour la vie Ordinale, associative et syndicale : membre du Conseil de l’Ordre de 1999 à 2001, membre de l’Association Juristes Sans Frontières qu’il a présidé de 1998 à 2001 et de 2010 à ce jour, délégataire de tous les Bâtonniers de Montpellier auprès des Barreaux d’Afrique, membre du Syndicat des Avocats de France et dont il a été élu au Conseil syndical en 1997 et 1998. Ses nombreuses missions en Afrique, en qualité de consultant auprès du programme des Nations unies pour le développement et de l’UNESCO, lui ont valu la reconnaissance de ses confrères et de nombreux dirigeants des pays africains. « Cette désignation qui honore grandement notre Barreau n’est donc que la juste reconnaissance de son activité en soutien des Barreaux du continent africain », a dit Luc Kirkyacharian. Très honoré par la nomination au poste de ministre d’Etat de son confrère avocat.
S’il est vrai que Cheick Sako n’est pas très connu du grand public en Guinée, le monde universitaire lui a découvert ses talents d’orateur à l’occasion des cours et conférences donnés à la Faculté de Droit et Sciences économiques de l’université de Conakry, mais aussi lors de nombreuses séances de travail avec le Barreau guinéen. Il a également été président de la Commission juridique de l’Actog (Association des cadres et techniciens d’origine guinéenne en France).
Il ne reste plus au nouveau Garde des Sceaux que de mettre sa solide expérience et sa connaissance du droit, au service de la justice de son pays, assoiffé d’une vraie justice depuis son indépendance.
Joint au téléphone, Cheick Sako assure d’ailleurs qu’il n’a pas été nommé par le chef de l’Etat pour simplement être ministre, mais bien pour être ministre de la justice…
Une correspondance spéciale d’Aladji Cellou, chroniqueur de Guinéenews©, Florence, Italie