Le Manding : comment se débarrasser d’Alpha Condé, sans pour autant perdre le pouvoir !

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Évaluation de l'article

GBK Voilà le contexte dans lequel se trouve le RPG et ses extrémistes ;
Voilà la difficulté dans laquelle se trouve Alpha Condé ;
Voilà le piège qui se referme sur l’opposant historique en perte de vitesse ;
Voilà la Guinée encore dans une situation à haut risque !

 

{jcomments on}La Guinée, depuis notre indépendance, s’est lancée sur une voie de tribalisation de la vie publique dans une mesure qui dépasse l’entendement comme si nous étions les seuls en Afrique à avoir une nation composée de plusieurs groupes ethniques. Cette ségrégation a commencé par la partition du pays en régions naturelles pour faire croire aux uns et conforter la conviction des autres que la forêt appartient aux Forestiers, la haute Guinée, aux Malinkés, la Basse Guinée aux Soussous et la Moyenne Guinée aux Peuhls. Cela à tels point qu’un Soussou est forcément un étranger en Forêt et n’a droit à quelque chose que selon la volonté de l’autochtone.

 

Dans cette perspective, le pays était à la merci des dirigeants politiques qui distribuent à souhaits les points selon la conjoncture et selon le contexte politique du moment. Dans cette vision, il a été question de faciliter la création des coordinations pour accentuer cette division à la base et servir d’instruments du pouvoir.

 

Ainsi, à chaque nouveau pouvoir, le bon sens veut que l’opinion se dise qu’il s’agit du pouvoir de la région dont est issue le Président du moment. Sékou Touré est arrivé et on a attribué, totalement à tort, son pouvoir à celui des Malinkés. Sékou Touré a géré le pays pendant 26 ans avec son clan, composé de toutes les ethnies et les victimes du PDG ont été de toutes les ethnies. A l’arrivée de Lansana Conté, les uns ont eu peur des règlements de comptes et les autres ont pensé que le pouvoir de Conté était celui des Soussous. La gestion a montré que c’est un clan qui a géré le pays pendant le règne du général et ce clan était composé de toutes les ethnies. Au coup réel ou imaginaire de Diarra Traoré, il y a eu des règlements de comptes au sommet de la hiérarchie militaire et civile. Les Malinkés, à tort ou à raison, se sont sentis visés par cette répression sauvage.

 

A l’arrivée de Moussa Dadis Camara, les uns ont dit, ça y est, la Forêt, a pris le pouvoir et les autres se sont dit, c’est le moment de reprendre le pouvoir. Dadis a aussi géré le pays avec son clan dans lequel toutes les ethnies étaient présentes. Les excès du capitaine nous ont conduits à ce qui est arrivé un jeudi 3 décembre 2009. Le même clan s’est constitué autour de Sékouba Konaté pour la gestion de la transition.

 

Durant cette transition, la fibre ethnique a été développée et accentué et le manding s’est senti en droit de réclamer sa propriété. Le message est passé venant des plus hautes autorités du Manding pour dire à Sékouba Konaté ce qu’il doit faire. La suite on la connaît et Alpha Condé est arrivé au pouvoir.

 

Mais il est important pour les uns et les autres de prendre le temps de se pencher sur ce « Deal » entre l’opposant en fin de carrière qui est prêt à tous les sacrifices, même ultime pour accéder au pouvoir et un groupe d’extrémistes prêts à tout pour « récupérer » le pouvoir qui ne peut être qu’à eux ou à une certaine communauté.

 

Alpha Condé arrive aux affaires et se fait, bon gré, mal gré, entourer ou piéger par ceux là mêmes qui avaient mis Lansana Conté dans la même situation. Ces individus qui étaient les ténors du PUP hier et qui ont massacré les militants et responsables du RPG du temps de Conté, se retrouvent muer en purs RPGistes par circonstance et se mettent à mener la vie dure aux fondateurs du RPG qui ont tenu tête au PUP dans les pires moments de la gestion du Général.

 

Le piège est tel qu’Alpha leur donne plus que ce qu’il en faut au détriment des combattants de toujours du RPG, victimes de la répression sauvage des sbires de Conté. Aujourd’hui, les combattants du RPG sont oubliés et ce sont les opportunistes du PUP, convertis en proches d’Alpha Condé qui dictent leur loi dans la gestion au quotidien du pays. Même les nominations n’échappent pas à leur contrôle et le RPG est pris à son propre piège.

 

Les mêmes causes entraînant toujours et inévitablement les mêmes effets, ces opportunistes qui ont causé la fin de Conté et qui ne sont pas en mesure d’apporter le moindre résultat palpable en termes d’amélioration du bien-être du Guinéen, plombent aussi la gestion d’Alpha Condé. Conséquences, le changement tant attendu par le peuple de Guinée en général et pour rendre fiers les militants du RPG, n’est pas au rendez-vous après près de trois ans de gestion.

 

Le comble de la bêtise est arrivé avec cette nouvelle donne à la suite des dernières législatives qui ont été une grande gifle pour le professeur. L’opinion reconnaît que malgré les fonds mis à disposition, ces opportunistes n’ont pas été à la mesure des attentes. En plus de cette réalité, les membres du gouvernement n’ont pas répondu et Alpha Condé a promis que des têtes vont tomber. Le monde entier attendait que des têtes tombent. Le peuple de Guinée se rend compte et les militants du RPG encore plus que non seulement Alpha Condé ne respectent pas ses promesses, mais aussi et surtout, il veut continuer avec ces opportunistes au risque de compromettre le pouvoir, leur pouvoir en 2015.

 

Le RPG en tant que parti, les jeunes de la mouvance et les militants des fiefs du parti au pouvoir voient la fin de règne du professeur et se posent désormais une seule question :

 

comment se débarrasser d’Alpha Condé, sans perdre le pouvoir ?

Oui, les vieux démons se sont réveillés et le Mandingue estime aujourd’hui que le pouvoir d’Alpha Condé est au bord de la faillite et qu’il va falloir prendre les devants pour préparer l’après Alpha et conserver le pouvoir.

 

Oui, plus que jamais, les uns et les autres en général et les partisans du RPG comprennent bien que, à ce rythme, leur étalon ne pourra certainement pas arriver en un seul morceau en 2015.

 

Il avait été dit que la gestion d’un pays ne s’improvise pas et certains extrémistes ont voulu tribaliser le débat pour se dire qu’il s’agit d’un combat inter-ethnique. Non, le combat il est entre des personnes qui sont compétentes et qui ont la capacité de sortir le pays de sa misère.

 

Dans cette perspective, les jeunes de Kankan ont vu juste il y a quelques temps et ceux de Siguiri, après ceux de Conakry, aussi ont compris que leur champion ne peut pas nous sortir de la précarité.

 

Le pouvoir revient à un homme ou une femme pour donner de l’espoir au peuple de Guinée !

Le pouvoir ne revient pas à un homme ou à une femme par héritage ou par appartenance ethnique !

 

Mamadou Barry
Analyste financier

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