Poursuivi par le Garde des Sceau pour des faits présumés de « diffamation et injures », le journaliste Mohamed Mara a décidé de contre attaquer. Dans un post sur sa page Facebook, ce croniqueur de l’émission phare » les GG » d’Espace Fm a annoncé qu’il citera le ministre Wright pour « abus d’autorité ».
J’apprends ce soir que le ministre Charles Wright a demandé des poursuites judiciaires contre ma personne.
Comme tout citoyen, j’irai répondre à toute convocation légalement délivrée par les autorités compétentes.
En revanche, je constate que le ministre, qui est pourtant en droit de me citer directement, préfère procéder par voie d’Injonctions aux fins de poursuites judiciaires.
Il y’a manifestement ici un abus de pouvoir qui ne dit pas son nom.
Aucun ministre, fut-il le garde des sceaux, n’a le droit d’utiliser les moyens de l’Etat pour ses propres intérêts. Charles Wright n’est pas l’Etat et ne peut l’engager non plus à son service. On sert l’Etat et on ne s’en sert pas. Vouloir ainsi user des muscles de l’État guinéen dont il n’est qu’un serviteur, est justement le type de comportement que tout Guineen doit dénoncer et combattre de toutes ses forces.
Pour cela, après avis de mes avocats, j’ai décidé de citer le Sieur Charles Alphonse Wright pour abus d’autorité.
Puisqu’il semble si attaché à la loi, j’ai hâte de constater qu’il ne se dérobera pas à son devoir de comparaître et de s’expliquer sur les motivations profonde d’une telle violation de la loi devant le juge qui sera saisi à cet effet.
Il n’y a eu de notre part, ni déformation de faits ni exagération, encore moins diffamation contre lui. Ainsi, je veux rappeler ici qu’aucune intimidation ni menace ne nous arrêtera dans l’exercice de notre profession.
Nous ne renoncerons jamais à notre engagement à servir nos auditeurs et téléspectateurs, ainsi que notre Pays. Nous continuerons de refuser la censure et, s’il plaît à Dieu, nous passerons ce cap encore plus fort.
Comme le résume bien Chrys Anagennao « la censure est toujours un abus de pouvoir et souvent un aveu d’incompétence. »
Pour rappel, Charles Wright exige que le journaliste soit poursuivi pour des faits de diffamation et injures suite aux propos tenus par ce dernier au cours de l’émission « Les Grandes Gueules » de ce jeudi 9 février; et desquels propos, il ressort, selon la note d’injonction, « … que les magistrats ont été obligés de payer les factures liées à la prise en charge hôtelière de la délégation ministérielle depuis Mamou jusqu’à Kankan dont les factures s’élèveraient à quatre-vingt-dix-sept millions de francs guinéens (97 000 000 GNF). »
Toujours, selon le courrier du ministre adressé au procureur général près la Cour d’appel de Conakry, M. Mohamed Mara aurait soutenu en outre « qu’à Mamou, les magistrats ont été obligés à débourser quatorze millions de francs guinéens (14 000 000 GNF) et qu’un bâtiment privé a été pris en location à Kankan pour une somme de huit millions de francs guinéens (8 000 000 GNF) ».
Pour le ministre Charles Wright, ces propos du journaliste sont injurieux et diffamatoires, et n’ont d’autres buts que de « salir l’institution judiciaire. »
Nous y reviendrons
Gbassikolo.com
Les critiques du journaliste doivent être justes, mais ce qu’il dit à propos de Wright l’est tout autant. Ce dernier qui se dit ministre, ne doit pas se faire justice. C’est le procureur et le procureur seul qui poursuit. Si le ministre se sent diffamé à titre personnel, il peut porter plainte, mais il n’a pas à commanditer des poursuites. Et comme il le fait publiquement, ça en dit long sur ses compétences, une pierre dans le jardin de ceux qui lui trouvaient une carrure présidentielle. Ce n’est qu’un guignol, point barre et il fait honte.
L’accusation de diffamation tombe d’elle-même si l’auteur des propos apporte la preuve que les faits qu’il allègue sont vrais. Il suffit que ce journaliste apporte les indices convaincants démontrant que le ministre a abusé de son pouvoir et fait payer les magistrats pour que le ministre Charles Wright soit mis en difficulté. Le deuxième principe, qui fait partie de la déontologie, est que les écrits ou propos d’un vrai journaliste doivent être confirmés par des faits concrets, réels. Le principe de la liberté d’opinion et d’expression ne signifie pas le mensonge, interdit le mensonge , qui n’est pas couvert par… Lire la suite