Mme Telli ! Je pétillais d’impatience à vous lire… Et vous me gratifiez ce matin de cet éloquent écrit en réponse à ma lettre : « Nous sommes encore nombreux a tourner et retourner dans nos têtes le "casse-tête" guinéen. Je pense aussi souvent a vous, au "gros lynx" et son équipe et à tous ceux qui cherchent encore une issue honorable au triste sort du peuple de Guinée. Nous nous enfonçons tous les jours un peu plus dans un gouffre sans fond depuis plus d'un demi-siècle.
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Votre proposition de briguer le fauteuil présidentiel n'est pas la solution à mon humble avis : vous pourriez vous engager dans le chemin de la vengeance et nous mettre dans un champ de bataille !! Je pense qu'il nous faudra un président diplomate, fin politicien reconnu et d'une expérience de gestion humaine internationale. Je ne propose pas de noms mais j’espère que notre peuple va enfin finir avec les mauvais choix. Cinq c'est déjà trop !! Cherchez encore et bonne chance.
Les militaires dans les casernes – les plus de 65 ans à la retraite.
Je vous embrasse bien fort. » Ah ! Ah ! Ah ! Je me poile surtout par rapport à ma candidature à la prochaine foire présidentielle dans le bled que vous désapprouvez avec une grande intelligence politique. Même à vous lire en dehors des lignes l’on ne peut qu’apprécier votre intelligence, votre vertu, votre amour pour une Guinée rassemblée, paisible et développée.
Je me résous alors à ne pas me porter candidat à la prochaine présidentielle guinéenne. Effectivement, je n’ai encore rien de cette carrure d’un « diplomate », d’un politicien émérite, d’un rassembleur qui a « une expérience de gestion humaine internationale. » Même si aucun des cinq qui se sont succédé au trône n’a possédé et ne possède une seule de ces qualités. Et qui explique en effet le « gouffre sans fond » dans le quel la Guinée et les Guinéens sont précipités. Vous appelez de tous vos vœux que le prochain, qui sera précipité au kibandji, puisse posséder les qualités sus-définies. Il faut absolument que les Guinéennes et les Guinéens fassent le bon choix à la prochaine occasion présidentielle. Qui élire à cette occasion parmi cette fournée de politicards qui veulent tous le pouvoir pour eux-mêmes d’abord, pour leur propre prestige et leur renommée, ensuite pour leurs épouses et leurs amantes et leurs enfants et leurs amis et leur ethnie ? Qui, Mme Telli ? Qui ? Ne dites pas aux Guinéennes et aux Guinéens de chercher en leur souhaitant bonne chance. Il faut nous aider à trouver ce bon candidat. On en a marre de cette vie de merde que nous vivons au bled. On en a marre de tous ces imbéciles qui se relaient au pouvoir. On en a marre de tous ces médiocres, de tous ces incapables, de tous ces ethnocentriques, de tous ces voleurs de deniers publics. On en a marre de tous ces gougnafiers et autres « ngnangamadi soffalés » qui, au trône, montent les ethnies les unes contre les autres. Ah non, Mme Telli ! On en a marre yoooooo ! On en a marre…
Excusez-moi, Mme Telli ! Je perds ma contenance. Vous n’y êtes pour rien dans ce mauvais choix des Guinéennes et des Guinéens à précipiter chaque fois des gougnafiers au trône. Mais dans tout ça j’accuse l’obscurantisme des esprits, principal facteur de ces mauvais choix politiques.
Mme Telli ! Il n’y a autre chose que je n’arrive pas à cerner vous concernant : comment arrivez-vous à vivre, à parler, à écrire sans haine, sans rancœur, sans ressentimentaprès toutes les avanies subies depuis la mise à mort de Diallo Telli, votre époux, par diète noireau camp Boiro ? Vexations que des saligauds sékoutouréens essayent encore à vous faire sentir sur le net en écrivant le nom deTelli avec un « y » au lieu du « i » et qui se targuent de connaître cette sombre page de l’histoire politique de la Guinée dans ses moindres faits. Je comprends ! Vous êtes une femme de foi. Vous croyez foncièrement en Dieu. Vous croyez à la rétribution dans l’au-delà. Vous croyez au jugement dernier.
Est-ce que Andrée Duplantier Touré, l’ex première dame de la révolution sékoutouréenne croit, elle aussi,en Dieu ? En tout cas Sékou Touré, lui, ne croyait pas au jugement dernier ? Il le disait à qui voulait le croire que « tout ce règle ici, dans le monde. Il n’y a pas de jugement dernier. Tout se paye ici. » Ah ! Ah ! Ah ! Sékou Touré ne croyait pas au jugement dernier. Et le plus poilant c’est quand ses féaux serviteurs, écrivent pour apaiser certainement leur propre âme, que Sékou Touré plastronne au Paradis. Pour cela il faut vraiment avoir la patience de lire les insipides tirades et les inepties de Ali Bocar Cissé, de Sidiki Kobele Sese Takei, de Oumar Manding Mori, de Hadj Momo Bangoura, président d’honneur du PDG-RDA et de toute cette bande de saligauds sékoutouréens.
Le 3 juin dernier, Hadj Momo Bangoura brait sur le net à l’intention de Alain Foka, journaliste à RFI : « Alors, la guerre « d’indépendance » avait été déclarée à la Guinée. Ce n’est nullement une déclaration partisane, vous le savez très bien. Voilà une guerre qui a eu comme point culminant l’agression impériale portugaise du 22 novembre 1970. Je constate que vous êtes accroché à l’histoire du camp Boiro. Je vous le dis de passage que Mamadou Boiro était un commissaire de son état. En mission commandée, Mamadou Boiro a été évincé d’un avion en vol par un groupe de militaires soupçonnés d’être en organisation d’un coup de force. Pour pérenniser son nom, le gouvernement a baptisé le camp camayenne à son nom. Dans votre acharnement, vous ne cessez de parler de Telly Diallo et de sa famille et de Mamadou Touré dit Petit Touré et de sa famille. »
Vous avez raison en partie, Hadj Momo Bangoura ! On ne doit pas s’acharner à ne parler que de Diallo Telli parmi les victimes de Sékou Touré. Elles s’élèvent à plus de 50.000. Mais Vous mentez effrontément, Hadj Momo Bangoura ! quand vous postillonnez que l’indépendance de la Guinée « a eu comme point culminant » l’affaire du 22 novembre 1970. Non, Oumar Manding Mori ! Non, Bocar Cissé ! Non, Sidiki Kobele Sese Takei!On ne falsifie pas l’histoire. Parce que l’histoire n’a pas de morale. On sait ça. Mais on refuse à notre siècle de vous suivre dans vos verbiages comme des moutons de panurge voire de Sékou Touré.Pourquoi vous ne voulez pas que les générations actuelles regardent ailleurs pour se faire au moins une idée de ce que c’était le PDG à l’époque ? Pourquoi vouloir toujours asséner cette pensée unique aux gens ? Ah, non ! Laissez-nous la liberté de lire ceux qui ont vécu dans leur chair le PDG. Et c’est notre liberté de conscience de croire ou de ne pas croire à Jean Paul ALATA quand il témoigne parlant du régime de la révolution de l’époque en Guinée : « C’est pire qu’un régime policier. C’est ce régime de parti unique ahurissant, qui est différent du parti unique soviétique ou d’autre pays, puisqu’il y a obligation pour l’enfant même au berceau d’avoir sa carte. Les parents d’un enfant qui vient de naître sont obligés d’aller prendre la carte de l’enfant. Ce qui fait que tout le monde se trouve enrégimenté dans le parti. Vous vous trouvez à une assemblée obligatoire de parti hebdomadaire, assemblée qui est menée à la trique par la milice qui sort les gens des concessions à coups de bottes, pour les obliger à aller à cette réunion, et vous vous trouvez avec tous les éléments de la population : des bandits, des gens très honnêtes, des anciens chefs féodaux même pas transformés à côté de gens sincèrement communistes ou socialistes. Et vous êtes là, tous, ensemble. Vous vous épiez ; vous ne savez absolument pas ce que l’autre pense, mais ce que vous savez, c’est qu’il a les mêmes droits que vous d’aller moucharder auprès du Président ce que vous, vous allez dire. Et ça, c’est le quadrillage policier premier parti. Il n’y a pas d’endroit en Guinée où vous soyez à l’abri d’un racontar et malheureusement, vous devez savoir ce que c’est qu’un racontar. Si on ne se contentait que de dire la vérité de ce qu’on a entendu, mais malheureusement, vous ne pouvez pas empêchez quelqu’un de transformer ce qu’il a entendu. »
Dites, féaux de la révolution sékoutouréenne ! Qu’est-ce qui est infondé dans ce témoignage poignant de Jean-Paul ALATA ? Sur quel point précis a-t-il menti ?
Honnêtement, cette révolution sékoutouréenne a été une tragédie, une catastrophe dans le devenir de la Guinée. Et tous ceux qui croient que Sékou Touré a été meilleur que Lansana Conté, sont sûrement mal informés, mal instruits sur le régime du PDG. Sékou Touré était un nymphomane comme son cousin ou neveu selon les circonstances alors commandant du camp Boiro : « Siaka Touré ne vivait que pour les femmes. Pour les obtenir, tout lui était bon : menaces, chantage, corruption, dons de denrées volées aux détenus. Tel était le geôlier qui avait droit de vie et de mort sur trois mille détenus politiques car son rayon d’action couvrait la totalité des prisons guinéennes. » Pouah !
Il y a vraiment lieud’employer ici un langage concupiscent pour dire à tous ces imbéciles sur quoi était fondé la révolution sékoutouréenne. C’est sur le sexe, la débauche et la fornication. Un régime licencieux, adultérin. On vous arrête, on vous cadenasse, on vous fusille, on vous pend, on vous égorge, on vous torture à mort pour dévergonder votre nièce, votre sœur, votre tante, votre femme. Qui connaît le nombre d’enfants que Sékou Touré a conçus en dehors de tout lien religieux ?
Et puis Sékou Touré n’a pas été conséquent avec lui-même dans ses harangues contre le monde occidental et l’impérialisme ? Il pouvait refuser de se faire évacuer jusqu’à Cleveland pour y mourir ? EtdepuisAndrée Duplantier Touré se pavane de temps en temps devant le cénotaphede son ex à Donka dans Cona-crimes continuant ainsi à tromper les Guinéens.
Si l’on chante pouilles à Sékou Touré et à Goby Condé, le nouveau tyran du pays, c’est à cause de tout cela. Le « porboulème » maintenant c’est ce qu’il faut faire pour empêcher Goby Condé de crever, lui aussi, au pouvoir comme ses deux prédécesseurs !
Hé ! Ne détournez pas la tête, vous savez ce qu’il faut faire en la matière. Doncou ! Ne nous fatiguez pas avec cette momerie de questions, de bavardages inutiles.
Ah non, Manding Mori ! Je suis contempteur du PDG que le dictateur Sékou Touré avait érigé en Parti-Etat. Je dénigre sa tyrannie et celle de Gobykhamé. Mais va dire au bled que moi, Mékhé Dounké, je suis contre les Malinkés. Afakoudou ! ils vont te péter le nez. Ah ! Ah !
Ecoutez, Ali Bocar Cissé, Siddiki Kobele Sese Takei, Oumar Manding Mori ! Vous vous empêtrez dans vos écrits emphatiques pour maquignonner Sékou Touré, le tyran. Vous tronquez tout. Vous cisaillez tout dans la révolution Sékoutouréenne.
Hadj Momo Bangoura se garde bien d’expliquer en détails aux générations actuelles pourquoi le salopard Mamadou Boiro, « en mission commandée », avait été éjecté de l’avion en plein vol entre Kankan et Conakry.
Emile Cissé, l’âme damnée de Sékou Touré et qui exécutait les basses œuvres du PDG, avait juré, au cours d’une soirée trop arrosée chez l’inspecteur Coumbassa à Labé, de « cravater » le Lt Boubacar Camara dit Mbeng, le capitaine Aly Koumbassa, le Lt Mouctar Diallo, l’adjudant Namory Keïta, le commandant CheickKeïta, le parachutiste Mamadou Sow, pour leur prouver qu’il n’est pas « Zéro » dans le régime totalitaire de Sékou Touré. Au finish, ces malheureux militaires avaient été stoppés dans leur fuite par les populations de Siguiri et remis aux bouchers de la révolution qui les avaient torturés avant de les enterrer vivants. « Je n’ai pas toujours cru en Dieu. J’y crois maintenant. S’il doit me faire sortir d’ici pour continuer à commettre les mêmes erreurs, je préfère y mourir », avait confié plus tard, après son arrestation, le damné Emile Cissé à un de ses compagnons de cellule. Dites si ça c’est vrai ou faux ?A votre tour de rouscailler « Messiés » les ex fesseurs et autres historiens façons…
Benn Pepito