Oussou Kouthioun de Gaoual se paye de mots !…

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La réplique de Oussou Kouthioun de Gaoual à Michael Heath, sous-secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique de l’Ouest au département d’Etat américain, qui a tout simplement demandé aux autorités guinéennes de lever leur blocus sur l’accès à internet dans la patelin et d’arrêter de piétiner les droits de l’homme, a fait dresser les oreilles à tout le monde.

Pour entortiller les Guinéens et tendre le sac aux bécasses, Oussou Kouthioun de Gaoual se paye de mots dans un raisonnement bancal à la hauteur de son intellectualité :

« Il faut quand même rappeler que les Etats-Unis ont pris des dispositions pour interdire Tik Tok chez eux même si certains Etats n’obtempèrent pas. Le gouvernement fédéral a bien indiqué qu’il ne veut pas de Tik Tok sur son territoire, pourquoi ? Il faut savoir que chaque pays est libre de ce point de vue là de créer les conditions de développement des nouvelles technologies. Il n’y a aucun pays qui va dicter à l’autre comment il doit se conduire, (…). Sinon dans le territoire américain il y a énormément de sites qui ne sont pas accessibles, c’est leur politique à eux, et donc chaque pays reste comme il le souhaite parce qu’il est de sa responsabilité de protéger sa population sur son territoire et son pays. »

Et plus loin, dans sa tirade, il embraye sur cette autre comparaison captieuse : « Il faut arrêter de croire que le point de vue d’un diplomate américain s’impose sur le gouvernement guinéen. (…). Vous croyez que nous allons suivre ça comme une lettre à la poste ? Ce n’est pas comme ça que fonctionnent les relations. Vous croyez que la position des Etats-Unis sur certains sujets est partagée par le monde entier ? Vous croyez que leur position y compris les droits de l’homme, sur la peine de mort est partagée par beaucoup de pays ? Chaque sujet mérite des discussions. Nous, nous avons aboli la peine de mort chez nous mais les américains continuent de l’appliquer dans certains de leurs Etats. »

Taratata ! quelle manière malhabile de battre en brèche l’idée de ceux qui mettent sur la table de l’actualité l’urgence de conduire la transition à son terme et d’organiser dans les délais prescrits l’élection présidentielle démocratique, indépendante, inclusive !

Oui ! Dans certains Etats américains, la peine de mort est appliquée tandis qu’elle est abolie en Guinée-Cona-crimes. Mais du 5 septembre 2021 à aujourd’hui, il y a eu plus de personnes exécutées en Guiné-Cona-crimes par les forces prétoriennes de Brutus Doumbouya, le Parrain du machin, CNRD, que de condamnés à mort exécutés dans ces Etats américains dans la même période. Je vous en réponds.

Dans la seule journée du 5 septembre, à l’instigation de Brutus Doumbouya, le Groupement des Forces Spéciales a massacré une centaine de personnes pour détrôner Néron Condé.   

Le mercredi 1er juin 2022, des mécontents poussent leur gueulante contre la hausse du carburant dans la principale rue de Hamdallaye. Des salves de tirs mitraillent le quartier, dans la commune de Ratoma à Cona-crimes. Il s’ensuit une chasse à l’homme brutale jusques dans les chambres, sous les lits. La mitraillade est si intense et si assourdissante qu’on se croirait dans cette guerre que Poutine livre contre l’Ukraine depuis le 24 février 2022 jusqu’au jour présent.

C’est un de ces tirs nourris, sur Hamdallaye, qui foudroie l’élève Thierno Mamadou Diallo dans un salon de coiffure, en face de chez lui. Thierno Mamadou Diallo, inscrit au BEPC, est la première victime des forces de commandement de Brutus Doumbouya après son accession au pouvoir.

La route le Prince sur l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa-Enco 5-Cimenterie entre en ébullition. Les forces de répression de la commandature dispersent les manifestants à coups de tirs nourris. On entend l’explosion de grenades lacrymogènes et de grenades de désencerclement à Hamdallaye, Bambeto, Kakimbo, Bomboli, Cosa, Enco 5. C’est la chasse aux jeunes manifestants qui montent des barricadent, brûlent des pneus et empêchent toute circulation sur la route le prince. Les forces de la commandature, écumant de rage, passent vite à la vitesse supérieure et actionnent leur mitraillade. Les balles, sifflant à tous les vents ainsi que des pollens mortels, visent à se loger dans des corps humains.

Dans les journées du 28 et du 29 juillet 2022, les forces brutales tuent cinq personnes à Cona-crimes. Le jeune mitron, Mamadou Béla Barry, seize ans, sorti acheter de la farine, est abattu au carrefour Plaque Cellcom (Hamdallaye).

Le mercredi 10 mai 2023, aux environs de 18h, un gendarme tue à bout portant Boubacar Diallo, menuisier, âgé de 18 ans devant la maison de ses parents à Wanindara, dans la commune de Ratoma à Conakry.

Le lundi 27 novembre 2023, sur la T8 à Wanindara, un gendarme en embuscade descend Mamadou Yaya Bah, sac au dos et élève en 12ème année, pendant qu’il traverse la rue pour rentrer chez lui.

Depuis la prise du pouvoir par le Parrain, l’opposition guinéenne déplore plus 37 personnes tuées par les forces brutales du pouvoir. La plupart des victimes sont des jeunes, des adolescents, des élèves, tuées par balles souvent dans des manifestations pour réclamer de l’électricité, de l’eau potable, de meilleurs conditions de vie.

Didon ! c’est cela que tu appelles avoir la « responsabilité de protéger sa population sur son territoire et son pays » ? Faire tirer sur sa propre population  par les tueurs de l’armée, de la police, de la gendarmerie et du Groupement des Forces Spéciales?

Didon ! l’on ne sait pas quelle éducation tu as reçue. Mais !… D’abord est-ce que nous parlons tous de la Guinée-Cona-crimes ? Ensuite est-ce que nous parlons là le même langage ?

Chaque fois que vous êtes à court d’argument, vous regimbez à ce qu’on vous dit en tirant vanité de choses plates alors que depuis la prise du pouvoir par Brutus Doumbouya, la barbarie et la violence envers les populations vont crescendo dans le pays. Tous les actes qu’il a posés jusque là ne font pas sens, ils sont à revers du discernement, de la justesse et de la judicieusité. Importe peu qu’il soit un colosse, un gaillard, un costaud qui fait de la piaffe. Ce qui importe c’est les actes qu’il pose. Or il fait tout avec brusquerie, aucun bon sens ne ruissèle de son commandement.

La question n’est pas de débattre de l’hégémonie américaine. Plutôt on est focus sur le retour de Brutus Doumbouya et de sa bande dans les casernes. Et Sony Labou Tansi de bien dire :

« La discipline est la force des armées mais elle n’est pas forcément la force des peuples. Parce qu’un peuple sait comprendre mais ne sait pas obéir. Parce que l’homme est fait pour comprendre et non pour obéir. Ce besoin de dialogue, je dirai le droit au dialogue, est inscrit dans toute la matière pensante. Seule la matière obéit aveuglément aux lois de la nature. »

Les critiques insupportent Le Parrain qui fait voir du pays à la presse indépendante et qui force à l’exil les deux grands leaders de l’opposition, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR. Parce qu’il est réfractaire aux critiques, aux opinions contraire à la sienne que Le Parrain embastille des journalistes, coupe internet et musèle les réseaux sociaux dans le bled, persécute et intimide les populaces qui mangent de la vache enragée de descendre dans la rue pour manifester leur ras-le-cul.

Hey Ko onoon Mbattoula mbé ! Entendez Sony Labou Tansi : « On ne peut pas voir si on ne regarde pas vers l’extérieur. A l’intérieur il y a un vide qu’il faut peupler d’extérieur. »

Le bled est bien loti avec ses fleuves, ses rivières, sa végétation luxuriante et ses forêts denses, et ses ressources minières très abondantes. La plupart des fleuves en Afrique de l’Ouest prennent leur source en Guinée. Et on se glorifie en disant que notre pays est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest et un scandale géologique. Foin ! Le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissao sont mieux desservis en eau potable et en électricité que la Guinée-Cona-Cris.

La main sur le cœur, tu regimbes avec une vision des choses binaire voire inepte : « chaque pays reste comme il le souhaite. »

 Mâtiche ! la Guinée-Cona-cris souhaite vraiment rester comme il est ? Dans cet état de sous développement clouant les populaces dans l’indigence, le dénuement, la misère ?

Mensonge. Mensonge. Mille fois mensonge. Tout être humain aspire à l’épanouissement et à son développement, à vivre dans le bonheur avec les siens. Le Guinéen est un être humain !…

Alors pourquoi l’électricité est plus constante au Sénégal, au Mali qu’en Guinée-Cona-Cris ? Pourquoi ? Par incompétence et l’incurie des dirigeants guinéens dont la seule préoccupation est de s’en mettre plein les fouilles. A vrai dire, ils s’en tamponnent le coquillard de voir le bled crouler sous la misère pourvu seulement qu’eux râtèlent des mille et des cents comme une lettre à la poste.

Le 7 septembre 2022, Oussou Kouthioun, le « répond-bouche » de Brutus Doumbouya, avait pris à témoin la communauté internationale en déclarant officiellement :

« On a validé les 36 mois le mois de mai dernier, répond Ousmane Gaoula Diallo. On peut dire qu’on est déjà dans la démarche des 36 mois. Donc il n’y a aucun tabou là-dessus. »

Et les américains avaient capté ça. Et Michael Heath, le sous secrétaire d’Etat américain pour l’Afrique de l’Ouest, s’en est souvenu, la semaine passée, pendant son séjour de six jours dans le bled :

« Je suis venu ici pour savoir davantage sur les efforts de la Guinée à mettre en œuvre la transition, dans le respect du calendrier convenu avec la Cédéao. Il prévoit que le processus se termine le 1er janvier 2025. »

Ce rappel de la part de ce yankee a apparemment outré Le Parrain. Le Parrain a pris la mouche en entendant celui-ci parler de la violation des droits de l’homme en Guinée-Cona-crimes :

« Les récents actions contre divers groupes de médias et les limitations de l’accès aux réseaux sociaux en Guinée, toutes ces actions contreviennent aux droits de l’homme et aux engagements internationaux de la Guinée. Nous exhortons les autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer la liberté d’expression et la liberté de la presse. »

Alors Le Parrain, qui, depuis, a perdu de sa superbe, lâche la laisse à son « répond-bouche » pour répliquer.

Le dictionnaire définit exhorter par le fait d’encourager par des paroles quelqu’un à faire quelque chose. L’on n’entend pas la raison de s’encolérer.

Est-ce que oui ou non il y a « limitations de l’accès aux réseaux sociaux en Guinée » pour divers groupes de médias dans le pays ?

Est-ce que oui ou non la presse indépendante est persécutée en Guinée-Cona-cris ?

Est-ce que oui ou non des journalistes croupissent dans les geôles du bled parce que tout simplement ils appellent à manifester contre la coupure d’internet et le musèlement des réseaux sociaux dans le patelin ?

Est-ce que oui ou non les droits de l’homme sont respectés sous l’autorité du Parrain du CNRD ?

Est-ce que vous savez, oui ou non, que des jeunes filles et des jeunes garçons sont violés dans les commissariats et les brigades de gendarmerie ?

Ecoute, Oussou Kouthioun ! tout ce que tu as dit et tout ce que tu diras sera retenu contre toi devant le tribunal de l’histoire.

Maître, la parole est à vous !…

Benn Pepito

    

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