Situation préoccupante du pays (Partie 3) – Du Choix du gouvernement et du CNT

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Le déraillement du CNRD et le retard enregistré dans la mise en œuvre du chronogramme sont la conséquence de la façon dont ils ont commencé à diriger le pays : déçus des anciens, idéologues et trop sûrs d’eux, ils ont organisé des castings pour choisir des gens neufs, jeunes et engagés, afin de composer le gouvernement et de renouveler toutes les institutions du pays. Du jour au lendemain !

Un gouvernement de novices (sans expérience de gestion administrative, politique ni diplomatique) dans un pays en pleine crise sociopolitique !

Monsieur le Président et chers membres du CNRD, un État ne se gère pas comme ça ! Et votre bilan à la date d’aujourd’hui, malgré votre patriotisme indéniable et votre volonté de soulager les populations guinéennes, le prouve éloquemment. Vous êtes mal compris et détesté aujourd’hui par la majorité des Guinéens qui vous tiennent pour responsable de la situation dramatique du pays et de la détoriation de leurs conditions de vie.

Les jeunes militaires, nouveaux maîtres du pays, n’ont pas compris une chose : un État, ce n’est pas comme une maison que l’on peut rénover et tout changer, rendre flambant neuf tous les meubles avant de les remettre en service, avec comme seul critère de choix : ses goûts et ses préférences en matière de couleur. Ils nous ont fait perdre du temps, comme l’a prévenu Alain Foka !

Si nous ne pouvons pas, ne pas condamner les différentes restrictions de libertés et droits fondamentaux, avec le recul de la démocratie ces deux dernières années, nous ne pouvons pas non plus nier que la peur sécuritaire du régime CNRD est justifiée dans une certaine mesure.

Lorsque le FNDC a lancé son appel pour la reprise des manifestations le 30 juillet 2024, François Soudan, le Franco-Libanais ami de l’ancien dictateur Alpha Condé, a publié une vidéo pour ramener Alpha Condé au premier plan de la scène politique guinéenne. Il prend soin de rappeler qu’Alpha Condé, « le président démocratiquement élu », a toujours refusé de démissionner et n’a renoncé à rien. Il est prêt à revenir dès que le putschiste sera chassé du pouvoir.

(Vidéo 2 pour la version sonore : Alpha n’a renoncé à rien)

Le 12 juin 2024, Djene Diaby de la HAC, une agente du RPG, fait une déclaration gravissime qui laisse entendre que la junte ne veut pas quitter le pouvoir au terme de la transition convenue:

« Quiconque se dresse sur leur chemin, même leur mère, ils vont l’égorger ».

Les forces vives sont alertées, l’opinion nationale et internationale est préparée à mettre le CNRD en accusation pour tout ce qui va arriver de mal au pays.

Le samedi 20 juillet 2024, un autre proche d’Alpha Condé qui appelle à la remobilisation des militants affirme à Conakry, au siège de leur parti :

« Ne pensez pas que le pouvoir est perdu… Nous allons reprendre la main. »

Le site Visionguinee.info en fera largement écho.

Quant à la nouvelle Constitution que l’on nous présente comme « Produit neuf », on découvre, suite à une analyse approfondie, qu’elle reprend des éléments clés d’un des textes d’avant-projet de la dernière version de Constitution taillée sur mesure qu’Alpha Condé a voulue nous imposer. Le Parlement bicéphale en est l’exemple le plus remarquable. On est en droit de se demander si les auteurs de ce texte ne sont pas les mêmes que ceux qui étaient au service d’Alpha Condé ?

En effet, la création d’une inflation d’institutions budgétivores et inutiles aux titres pompeux (Sénat, Haut Conseil de la République, Conseil Supérieur de la Nation, etc.) rejoint plutôt les manœuvres politiciennes d’Alpha Condé, qui utilise ses postes et privilèges à partager comme appât pour rallier le maximum de cadres et de personnalités guinéennes opportunistes à son alliance. Cela va à l’encontre des préoccupations du CNRD, qui souhaite réduire les dépenses de l’État au profit des projets de développement.

À peine notre équipe a-t-elle commencé d’étudier le texte qu’elle constate des différences entre les notes prises lors de la présentation au CNT et le contenu du document PDF de l’avant-projet de Constitution. Cela nous fait craindre une réédition de la mascarade de 2020 avec Alpha Condé, c’est-à-dire soumettre un document au peuple et faire promulguer un autre.

Cependant, chers compatriotes, on ne saurait imputer ces manquements au Président de la transition ou au CNRD. En effet, je ne m’imagine pas que Mamadi Doumbouya puisse instruire le CNT d’exclure ses propres enfants de la course à la magistrature suprême de notre pays, parce que leur maman est française.

En effet, si l’on n’y prend garde, le CNT risque de conduire la Guinée dans un débat clivant et dangereux qui a dévasté certains de nos pays voisins. Au moment où des Guinéens d’origine obtiennent le droit de devenir président dans beaucoup de nos pays voisins, comme en Occident presque partout, on nous fabrique une Constitution qui va diviser notre peuple en « Guinéens à part entière » et « Guinéens entièrement à part », et mettre en difficulté les filles et fils Guinéens à l’étranger. Ce débat qui prendra source en Guinée se transportera également dans les pays étrangers où des citoyens ayant des parents originaires de Guinée seraient en position d’occuper de hautes fonctions d’Etat.

Ce débat sur la double nationalité est le fruit de gens mal réfléchis, jaloux et aigris qui veulent se venger de leurs frères et sœurs qu’ils considèrent comme ayant plus de facilités qu’eux. Quel Guinéen ne souhaite pas avoir un passeport lui permettant de se déplacer facilement dans le monde, d’aller se soigner si nécessaire ? La Guinée est un pays d’émigration par la force de son histoire, avec plus de 25 % de ses enfants nés et grandissant à l’étranger. Cette constitution est le reflet du ressentiment de certains Guinéens face à leurs parents à l’extérieur qui leur viennent pourtant au secours en Guinée et aident les familles dans le pays. Si le président de la transition promulgue une telle loi, ce serait une trahison de ses propres enfants pour lesquels il a choisi une Française pour maman. Pour prétendre un jour s’asseoir à la place qu’il occupe aujourd’hui, ses enfants doivent renier leur maman et, pour certains pays, perdre même leur droit d’héritage de ce côté.

Il est également incompréhensible que le CNRD, soucieux de ne pas laisser tomber l’État guinéen entre n’importe quelle main, soumet les partis politiques à un contrôle et ordonne une étude sérieuse sur eux partout dans le pays avant toute autorisation de participer aux futures compétitions électorales, et qu’il ait également ordonné au CNT d’autoriser des candidatures indépendantes à toutes les élections du pays, même aux législatives et présidentielles. Pour un pays aussi pauvre, très riche en matières premières stratégiques et connu pour la transhumance de certains hommes et femmes politiques, le risque est énorme de voir notre État tomber entre les mains d’un bandit soutenu par des groupes mafieux qui ont de gros moyens financiers.

Mais il y a plus inquiétant dans ce texte d’avant-projet de Constitution. Dans l’article 5, on peut lire :

« Aucune disposition de la présente Constitution ne peut faire l’objet de révision avant l’écoulement de la période de trente (30) années… »

Donc, nos soi-disant honorables qui n’ont même pas été élus veulent légiférer pour nous, pour toute la génération future et même au-delà ? Quelle prétention démesurée ! Une génération humaine correspond au cycle de renouvellement d’une population adulte apte à se reproduire, soit environ 25 ans. Après 25 ans, rien ne ressemblerait à ce qu’on a aujourd’hui. Tout aura radicalement changé et les lois guinéennes devront être adaptées en conséquence au fur et à mesure.

C’est pour toutes ces raisons que, dans les sociétés civilisées, on veuille à ce que des personnes à la courte réflexion ne soient jamais chargées d’écrire une Constitution. Cela peut avoir des conséquences à court, moyen et long termes pour le peuple en question.

Soyons donc vigilants et faisons la part des choses ! Le CNRD n’est pas forcément derrière toutes les manœuvres destructrices que la Guinée est en train de vivre en ce moment. Il est la cible de certaines de ces manœuvres.

Le but d’Alpha Condé est le suivant : créer le chaos dans le pays, pousser à un bain de sang qui ferait tomber le CNRD ou assassiner Mamadi Doumbouya. Cela lui permettrait de rentrer immédiatement en Guinée et de revendiquer le fauteuil présidentiel pour continuer son troisième mandat, pratiquer des emprisonnements arbitraires et faire mourir quotidiennement des enfants. Ses complicités internes dans l’administration, au sein des organes de transition et dans l’armée rendraient ce scénario possible, d’après ses calculs. Nous devons faire attention !

Nous savons qu’à son temps, Alpha Condé avait mis en place un commando de la mort qui tirait, de façon ciblée, sur des manifestants pour les tuer et semer la terreur.

(Vidéo 3 pour la version sonore : Commando de la mort en action)

Il peut réactiver cette milice pour compromettre Mamadi Doumbouya et le CNRD dans la mise en œuvre de son plan de reconquête du pouvoir. Raison pour laquelle nous invitons le CNRD à promouvoir le dialogue pour réduire les risques de manifestations et de violences.

Contre toute attente, ses anciens opposants, que lui-même qualifiait de « nains politiques », semblent faire son jeu. Alpha Condé aurait fait croire à son ancien principal rival qu’en l’aidant à éliminer ou à chasser Mamadi Doumbouya du pouvoir, qu’il ne serait plus venu pour rester longtemps au pouvoir, mais juste pour laver l’affront et sortir positivement, en permettant à ce dernier d’accéder à son tour au pouvoir. Nos amis semblent avoir oublié ce que vaut la parole d’Alpha Condé qui a toujours affirmé que plus le mensonge est gros, plus il a de chances d’être cru par les Guinéens.

Alpha Condé, qui est aussi âgé que Joe Biden, si ce n’est plus, doit se ressaisir et accepter la retraite dorée qu’on lui a offerte, alors qu’il ne méritait que de la prison. Ses manœuvres vont simplement coûter des vies humaines en Guinée et exposer notre pays aux risques d’implosion. Nous n’accepterons plus qu’il vienne compromettre à nouveau la paix sociale et la cohésion nationale en Guinée.

Ainsi, chers compatriotes, les craintes sécuritaires du CNRD ne sont pas sans fondement. Alpha Condé est aux manœuvres. Nous avions pourtant prévenu le CNRD du danger de laisser cet ancien rebelle, désormais fortuné, sortir de la Guinée. Nous n’avons pas été écoutés.

J’invite le président de la transition et du CNRD à prendre la situation en main et à convoquer un dialogue national franc et inclusif, comme le stipule l’article 77 de la Charte de la transition, pour exposer leurs inquiétudes aux forces vives et au peuple, au lieu de se lancer dans des mesures de répression et de restriction des libertés des citoyens. Cela revient en effet à faire le jeu d’Alpha Condé, qui a besoin du chaos pour obtenir la chute du CNRD ou l’assassinat de Mamadi Doumbouya afin d’être en position de revendiquer à nouveau le pouvoir. La République actuelle de Guinée pourrait ne pas survivre à un tel scénario catastrophique que le dictateur déchu et certains de ses partisans sont en train de façonner.

Le vendredi 22 décembre 2023, nous avons prié le CNRD et le président de la transition d’entamer un processus de communication et d’échanges pacifiques avec tous les acteurs du pays en vue de la construction d’un PACTE D’UNITÉ inclusif, d’entraide et de solidarité. Nous avons renouvelé cet appel le jeudi 23 mai 2024 et nous le réitérons aujourd’hui.

Sadio Barry,

Président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (B.A.G)

E-Mail : sadio.barry@guineepresse.info

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Youssouf Bangoura
Youssouf Bangoura
14 août 2024 18:52

BAMCE,

ce Tanaka est encore pire que Sadio car, Sadio n’est suivi que par ceux qui l’ont découvert sur son site Guinéepresse alors que Takana est connu de toute la Guinée et ailleurs, ce garçon a déçu des millions des Guinéens qui l’admiraient pour son combat pour  » égalité  » d’ailleurs d’après les infos reçues, j’ai appris qu’il s’est toujours accoquiné avec les différents pouvoir depuis qu’il chante. Un vrai d’escroc comme notre pays sait les enfanter ..

Gandhi
Gandhi
14 août 2024 18:02

Bonjour Sadio, Doumbouya est président d’une junte de criminels, donc il serait loisible que tu l’appelles caporal. Quant aux chers membres (autres criminels du CNRD) ??? Bref il faut éviter de paraphraser le Mendiant Sidibé. Evidemment si tu es en Guinée, tu peux l’appeler chef de la junte (qui pointe ses kalach sur nos tempes), parce que c’est ce qu’il est. Dire qu’il est patriote (amour de la patrie) est subjectif, sauf si on admet qu’il aime la Guinée, mais sans certaines communautés (peuls et forestiers). Je n’ai pas apprécié le régime d’AC, mais je ne suis pas obsédé par… Lire la suite

BAMCE
BAMCE
13 août 2024 09:53

Ko président du parti BAG (parti cabine téléphonique), il n’y aucune différence koto À. Sadio Barry entre TOI ainsi que les autres guignols notamment MOUCTAR SOUMAH alias TAKANA ZION, OUDY 1ER et KOUNDOUWAKA qui chantent, mobilisent et font la propagande pour DOUMBOUYA dans les rues de KALOUM.

Youssouf Bangoura
Youssouf Bangoura
13 août 2024 09:24

Baren Soumah,,

ça c’est notre génération, on est pressés d’être riches et très riches avant de perdre tout espoir et donc, on y met des moyens quid à être un propagandiste .

Baren SOUMAH
Baren SOUMAH
13 août 2024 05:19

Ok. Là, franchement le gars mérite un strapontin à la mangeoire. Qu’en soit informé le chef des putchistes ou ses informateurs.
Je suis sans voix. Le seul concurrent sérieux pour Sadio Barry est Mandian Sidibé.
Le « syndrome de la soixantaine », chez chez les guinéens de ma génération, nés dans les années 60 et qui ont ou sont proches de 60 ans, est cette persistante impression que « c’est maintenant ou jamais », la dernière chance en quelque sorte avant qu’il ne soit trop tard… Et certains apparemment sont prêts à tout.

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12 août 2024 20:35

« Alpha Condé aurait fait croire à son ancien principal rival qu’en l’aidant à éliminer ou à chasser Mamadi Doumbouya du pouvoir, qu’il ne serait plus venu pour rester longtemps au pouvoir, mais juste pour laver l’affront et sortir positivement, en permettant à ce dernier d’accéder à son tour au pouvoir. » Les Ousmane Gaoual, Bah Oury, Thianguel et Aboubacar Bah vendent l’UFDG et CDD aux putchistes pour continuer a se sucrer. Apparemment Sadio, lui, a choisi Alpha Conde comme monnaie d’echange meme si la, il offre un deux pour le prix d’un (CDD-Alpha). Comme si CDD n’en avait pas deja assez… Lire la suite

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