Brutus Doumbouya tient en brassière ses courtisans !

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Mborré ! on est mal barré. Brutus Doumbouya, le Parrain aux deux palais, ayant pris goût au pouvoir, tient en brassière ses courtisans qui descendent dans l’arène toute honte bue et qui militent à hue et à dia pour sa candidature à la prochaine farce présidentielle. Celui ou celle qui ne mouille pas le maillot perd son poste et ses intérêts personnels dans le gouvernement. Cela est compris de tous les courtisans. L’argument spécieux qu’on avance c’est que le patron veut le bonheur du peuple alors il faut l’aider en cela. Les improbateurs, quant à eux, pointent plutôt du doigt l’hybris de Brutus Doumbouya à vouloir confisquer le pouvoir en usant de la loi, de la légalité. En effet tous les apologètes de ce projet de confiscation du pouvoir par la légalité sont sur le pied de guerre ; et ne passe pas un jour sans qu’ils ne fassent entendre leur son de cloche.

Le bidasse Amara Camara dit Cassius Camara, qui a aidé Brutus Doumbouya à culbuter Néron Condé et qui est aujourd’hui porte voix de son coreligionnaire, tient la queue de la poêle. Il y a peu ça failli péter entre eux. Brutus a soupçonné son alter ego de vouloir lui donner un coup de poignard dans le dos. Cassius Camara, alors sur le gril, a été cuisiné à la gendarmerie. Ce qui a alimenté un bon bout de temps les ragots dans les cafés du commerce de Cona-cris. Il semble que les interrogats n’ont pas été couronnés d’un fait probant. Et du reste Cassius a aussitôt repris pied en tant que porte-voix mais avec beaucoup d’excès de zèle et d’hypocrisie dans sa rhétorique pour prouver son allégeance au castrateur de plus en plus soupçonneux. L’affaire lui a coupé les jarrets ; et depuis Cassius multiplie les actions de subjugation, les courbettes. L’on ne sait pas si le colosse Brutus le croit sur parole mais à toute force Cassius, proactif, lui monte le bourrichon et propagande l’idée de le voir candidater pour la présidentielle prochaine :

« Je dors avec cette idée et je me réveille avec tous les jours ».

C’est le démagogue qui, comme dans une pièce de théâtre burlesque, fait la carpette. A scruter la mine de Cassius Camara, l’on voit bien qu’il fait la chattemite ; et à l’entendre l’on soupçonne qu’il circonvienne Brutus Doumbouya et qu’il le pousse insidieusement à sa perte. On est dans les intrigues militaro-politiques : ça va toujours finir par se savoir…!

Sinon on n’a pas besoin de tomber dans une telle démagogie pour simplement ça. Etant entendu que Dansa Kourouma est en train de tout arranger au niveau du Conseil National de la Transition en promettant de mettre tout le monde d’accord autour de la nouvelle constitution déjà sculptée. Ce n’est pas le diable. Il ne reste plus qu’à raboter la mouture du texte et à bien arrondir sa forme voluptueuse pour aguicher les satyres de la classe politique :

« en terme de droit comparé nous n’avons jamais vu dans une constitution un pays où on a cité une catégorisation de personnes qui peuvent faire acte de candidature ou pas. »

Dansa Kourouma laisse ainsi entendre que la candidature de Brutus Doumbouya ne fera plus question après l’adoption de la nouvelle constitution.

Et le ministre Morissanda Kouyaté, qui pilote la boîte des Affaires étrangères, ratiocine : 

« D’abord, nous ne sommes pas allés acheter la transition dont on parle. D’ailleurs, nous ne sommes plus en transition, nous sommes en refondation. Le président Mamadi Doumbouya est venu rectifier un mauvais parcours. »

Des billevesées. Des sornettes. Depuis Brutus Doumbouya est tombé en quenouille. A ce jour, il n’y a pas plus de rectification, de vertu dans la gouvernance du bled que sur la main.     

Et sans l’adverbe « ensuite » dans son bavardage insipide, le chantre de la boîte des Affaires étrangères fredonne toute une rhétorique soporifique sur la réintégration du bled au sein de l’organisation internationale de la Francophonie.

Tu as raison, Kouyaté ! vous n’êtes pas allés acheter la transition dont on parle. Brutus Doumbouya et Cassius Camara et les autres pistoleros du Groupement des Forces Spéciales l’ont arrachée en massacrant une centaine d’éléments de la garde prétorienne qui veillaient sur Néron Condé au palais Gokhi Fokhè. Ils sont morts sans savoir que Brutus Doumbouya et Cassius Camara sont leurs bourreaux. Et depuis le 5 septembre 2021, le sang continue de couler en Guinée-Conakry.

On prend acte que vous n’êtes plus en transition mais plutôt en refondation qui infère votre illégitimité et illégalité à gouverner la Guinée-Conakry. En droit, vous devrez être poursuivis en justice. Parce que vous n’avez aucune légitimité à agir au nom des Guinéens même si c’est dans leur intérêt. C’est inacceptable dans un pays policé. Mais en tyrannie tout passe, bien sûr :

« La tyrannie s’élève à l’ombre des lois et s’autorise d’elles » comme le dit Jacques Sapir en reprenant les termes d’une citation de Sade.

Et Charles de Montesquieu signalait déjà :

« Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice. »

Ceci pour inscrire dans le marbre que les apologètes de la candidature de Brutus Doumbouya, qui ne porte plus du reste de tenue militaire, sont en train de faire le lit de l’autoritarisme, de l’iniquité, de la tyrannie en Guinée-Conakry. Parce qu’à la faveur des lois risquées que la constitution abâtardie va lui conférer et avec les couleurs de la justice stipendiaire du cru, Brutus Doumbouya va continuer à régner, lui aussi, dans le sang et les excréments de ses victimes. Malheureusement les apologètes de la gouvernance du bled sous le commandement autoritaire du tyranneau ne voient dans son affaire que leur intérêt personnel. Cassius Camara, Dansa Kourouma, Bah Guérémassoy à la Primature, Morissanda Kouyaté, Oussou Kouthioun de Gaoual, ministre des transports, et son géniteur Mamadou Saïdou Diallo, et tous les autres salopards, qui sont à la dévotion de Brutus, appètent la gloire, la notoriété et trouvent subséquemment leur compte à l’allégeance à l’autoritarisme. Jacques Sapir a su mettre en lumière leur caractère pernicieux, cauteleux et spécieux :

« Quand certains affichent leur amour de la force, ce n’est pas un despote qu’ils encensent, mais celui qui mettra en place les cadres légaux assurant la pérennité de leur pouvoir et l’exclusion de celui de peuple. »

La préoccupation majeure de tous les apologètes du maintien de Brutus au trône est d’assurer la pérennité de leur intérêt personnel au pouvoir « à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice ». C’est ce qui explique qu’ils s’accrochent comme des sangsues à l’argument d’une constitution nouvelle qui ne barre la route à personne sur le grand boulevard de la magistrature suprême.

On entend cela : personne ne sera exclu de concourir pour la magistrature suprême mais dès son atterrissage à l’aéroport Gbessia c’est une lettre de cachet qui conduira Cellou Dalein Diallo dans un cachot sans autre forme de procès. Il se jettera dans la gueule du loup comme Diallo Telli, premier secrétaire général de l’OUA actuelle Union Africaine, qui avait refusé d’écouter les conseils de Leopold Sédar Senghor et de Abdou Diouf en rentrant précipitamment en Guinée. Diallo Telli est mort de diète noire au camp Boiro ; et Sékou Touré n’avait pas rendu son corps à sa famille et d’ailleurs on n’a jamais retrouvé ses restes.

L’on entend les critiques qui qualifient Cellou Dalein Diallo de poltron, de trouillard, de lâche parce qu’il craint pour sa vie en cas de retour à Cona-crimes. L’on entend Ismaël Condé, exclu du bureau politique de l’UFDG, ancien maire de Matam, qui grenouille, aujourd’hui, pour approcher Brutus Doumbouya. Quand on est du côté du manche ou bien que l’on cherche à l’être c’est facile de critiquer les improbateurs, de dire qu’ils sont froussards et qu’ils sont en contravention avec la loi ou la justice. Ismaël Condé alarme l’opinion : « L’UFDG est en train de mener un combat existentiel » et martèle que le parti « doit se remettre en évidence en prônant un nouveau souffle à sa tête. (…). Ça fait trois échéances consécutives que Cellou Dalein Diallo échoue à la porte de Sékoutoureya et l’avenir n’est pas aussi rassurant au vu de sa situation personnelle. »

Voilà qui est intéressant et qui appelle à une véritable discussion politique !

Non, Ismaël ! tu as tout faux.

D’abord l’UFDG n’est pas en train de mener un combat existentiel. Les hommes et les femmes, mobilisés politiquement au sein de l’UFDG, se battent pour les idéaux de liberté, d’égalité, de justice, de démocratie, de développement dans le pays. Et le parti porte ses valeurs. Et si par la force de la dictature militaire actuelle, l’UFDG devient inopérante, ces hommes et ces femmes continueront le combat sous le sigle d’un autre parti. Ce ne sera pas une tragédie pour la Guinée-Conakry. La tragédie c’est le fait que le pouvoir militaire de Brutus Doumbouya continue de massacrer les Guinéens qui s’opposent à son autoritarisme.

Ensuite tu argues les échecs électoraux de Cellou Dalein Diallo pour prôner un nouveau chef à la tête de l’UFDG. On ne va pas refaire le débat sur ça. Mais tu sais que tu mens : Cellou n’a pas échoué à ces trois élections.

Face à la triche électorale orchestrée par Gobykhamé en 2010, 2015 et 2020, même un Barack Obama ne pouvait pas gagner. Pour lors ces élections présidentielles ne se sont pas jouées dans les urnes. C’est de ça que traite votre humble serviteur dans son livre titré « La République des Foutriquets ! » et préfacé par le professeur Ansoumane Doré, décédé. Il n’arrive pas encore à le publier parce qu’il ne trouve pas d’éditeur. Bref ! On sait comment Cellou Dalein Diallo s’est fait coiffer au poteau par Gobykhamé pendant ces élections.

Qui de Gobykhamé et de la Petite Cellule Diallo a été mis « Un coup KO » en France à la présidentielle de 2015 par exemple ?

Posez la question à Bah Guérémassoye !

Il n’a certes pas voté aux élections présidentielles de 2015, parce que, peut-être, il n’était pas inscrit sur les listes électorales, étant refugié politique à l’époque, mais il vous crachera le morceau sur ce qu’il a fait, en tant que membre du bureau exécutif de l’UFDG, pour que Cellou Dalein gagne ou échoue à cette élection présidentielle.  

Ecoute, Ismaël Condé ! Dans ce combat politique en Guinée, ce n’est pas les personnes physiques de Sidya Touré (UFR) et de Cellou Dalein Diallo qui intéressent tant. C’est les valeurs qu’ils incarnent et les symboles qu’ils portent. Ce serait une faute politique que de les jeter à l’heure actuelle à la poubelle de l’histoire politique de la Guinée-Conakry. On a besoin d’eux pour continuer le combat de la liberté, de l’égalité, de la justice, de la démocratie, du développement. Ils suivent l’actualité en Guinée-Conakry et ont les informations de première main. Et à l’international, ils font du bon travail. Ils bougent beaucoup. Ils vont à la rencontre des « diaspourris », « diasripoux » et « diaspos » aux dents longues. Ils leur parlent, les écoutent, échangent avec eux. Mais ils ne peuvent pas rentrer en Guinée à l’heure actuelle. Pourquoi ? Parce que.

Si Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo rentrent actuellement à Cona-crimes, Brutus Doumbouya n’aura aucun cas de conscience à les faire disparaître pour être tranquille durant tout son règne à la tête de la Guinée. Brutus Doumbouya est un « Tyrannus absque Titulo » autrement traduit quelqu’un qui s’empare du pouvoir par un coup d’Etat. Et aujourd’hui, Brutus veut maquignonner son pouvoir par la légalité et la légitimité. Pour ce faire, il presse Dansa Kourouma de fignoler la nouvelle constitution et d’organiser les élections présidentielles et couper ainsi l’herbe sous le pied de l’opposition. Mais pas pour qu’un Sidya Touré ou un Cellou Dalein Diallo vienne le battre proprement dans les urnes.

Hé ! respectez l’intelligence des gens qui vous écoutent et vous lisent. Effectivement si Brutus Doumbouya se porte candidat à sa propre succession, on lui rendra sa parole. Parce qu’il avait dit que ni lui ni aucun élément de son groupe ne seront candidat à la prochaine élection présidentielle. Alors ! ça donnera l’image d’un chien affamé qui mange son vomi. Brutus Doumbouya est un homme équivoque. Il ne partira pas.

On pourrait toujours organiser le congrès de l’UFDG et Cellou Dalein Diallo participera par visio. Aujourd’hui, le monde est un village planétaire. Tout nous est proche.   

Il y a quand quelque chose de malsain dans la façon de faire de la politique en Guinée-Conakry.

Pendant que Oussou Kouthioun de Gaoual caracole dans le gouvernement et profite de sa position dans le pouvoir pour vitupérer contre Cellou Dalein Diallo, son propre père, Mamadou Saïdou Diallo, batifole au bureau exécutif national de l’UFDG. Et c’est celui-ci qui, le 23 septembre dernier, déclare :

« Quelqu’un qui cherche le pouvoir doit faire attention à celui qui est au pouvoir. Si tu montres au président que tu le détestes, difficilement, il va te laisser le remplacer. Comme on a l’habitude de le dire, la politique n’est pas une religion. »

Quel esprit prosaïque !

Tout s’explique, maintenant ! Tel père tel fils ; et on comprend mieux maintenant pourquoi Oussou Kouthioun de Gaoual s’est assis sur la vertu, la moral, la dignité pour rejoindre le pouvoir. Par vénalité.  

Attendez ! ça interroge quand même d’entendre un politicard dans le bureau exécutif de l’UFDG prôner ouvertement la politique du ventre, de la compromission, de la bassesse. Mamadou Saïdou Diallo catéchise que l’opposant, qui aspire à prendre le pouvoir, ne doit pas se comporter comme un roquet dans son combat politique mais il doit plutôt cultiver la bromance avec le détenteur du pouvoir du moment dans l’esprit que celui-ci lui cède le trône, un jour. Cet enseignement politique remue sûrement Machiavel dans sa tombe.        

Est-ce que le bureau exécutif national de l’UFDG a lu ces dires scabreux de Mamadou Saïdou Diallo ?

Oussou Kouthioun, en véritable fils de son père, déstabilise l’UFDG depuis son exclusion du parti. Dans son écrit du 27 du mois passé, le gnafron vénal traîne Cellou Dalein Diallo dans la boue en le qualifiant dans ses attaques ad personam de haineux, de violent, « d’un homme qui a fui son passé et ses échecs », de boutefeu pusillanime. Et par dessus le marché, le père, membre du bureau exécutif national de l’UFDG, fait les yeux doux à Brutus Doumbouya qui emploie Oussou Kouthioun, son rejeton, au ministère des Transports.

Il y en a vraiment qui ont la bosse de manger dans tous les râteliers. Mais là c’est prendre les militants, qui, au péril de leur vie, se battent pour la fin de la transition et l’organisation d’élections présidentielles libres, inclusives, transparentes, démocratiques, sans la candidature de Brutus Doumbouya, pour des benêts.

Franchement ! C’est immoral ce que Mamadou Saïdou Diallo a dit ; et l’UFDG doit absolument détricoter cet imbroglio dans les plus brefs délais. On n’a pas à requérir la présence physique de la Petite Cellule Diallo pour demander raison à Mamadou Saïdou Diallo. C’est fort de café d’entendre, ce membre velléitaire du bureau exécutif national de l’UFDG, formation politique qui appelle souvent ses militants à manifester contre l’arbitraire, les abus de pouvoir, les arrestations illégales et les détentions arbitraires, le piétinement des libertés et des droits de l’homme en Guinée-Conakry, parler sans fard de sa vision politique en décalage avec le combat du parti !

On parle de plus de cinquante manifestants massacrés depuis la prise du pouvoir par Brutus Doumbouya et ses pistoleros. Et parmi les tués figurent des militants de l’UFDG.

Le jeudi 26 septembre 2024, Dr Mohamed Dioubaté, ancien chef du service pédiatre de l’hôpital régional de Kankan est mort dans sa cellule à la brigade de gendarmerie de la ville de Kankan. Il avait été arrêté et emprisonné, le 7 septembre, pour avoir tout simplement incendié un portrait de Brutus Doumbouya au rond-point Komarala Loisir de ladite ville. Un portrait du tyranneau a plus de valeur que la vie d’un homme, d’un citoyen dans la Guinée actuelle.

La liberté, les droits de l’homme et la justice sont quotidiennement violés dans le pays. Brutus Doumbouya règne par la violence, par la terreur, par le kidnapping de ses irréductibles opposants. Depuis leur enlèvement dans la nuit du 9 juillet 2024 dans Cona-crimes, on ne sait pas si les deux dirigeants du FNDC Foniké Menguè et Billo Bah sont toujours en vie ou tués et enterrés en secret. Et ça amuse Bah Guérémassoye qui fait l’effet de se préoccuper de leur sort. Sur la voix de l’Allemagne, c’est un Bah Guérémassoye apathique, qui balance d’une voix narquoise voire sardonique :

 « Si j’étais au courant je serai le plus heureux de le faire savoir au monde entier. »

Il se moque de qui, lui ? Il est dans le secret des dieux. Et rappelez-vous le jour de sa prise de fonction à la primature, il avait juré fidélité à Brutus Doumbouya de ne jamais révéler les secrets de son pouvoir :

« Je mettrai tout en œuvre pour préserver l’intérêt supérieur du CNRD, de son président et du peuple de Guinée. (…). Devant les situations délicates où l’intérêt national pourrait vaciller, je m’engage à toujours prendre en compte avec foi les directives du président du CNRD. Je garderai jalousement le secret des accords ou désaccords qui interviendront avant, pendant et après la mission. »  

Wallahi ! Bah Guérémassoye sait si Foniké Menguè et Billo Bah sont en vie ou non.    

         

Benn Pepito                  

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