Mborré ! Il n’y a rien de plus fantastique, de plus beau, de plus excitant, de plus instructif que la liberté de la pensée. Et tu sais ! ça insupporte les artisans et les marlous de la pensée unique dans le bled. « Je pense que chacun entend les raisons ou les déraisons des événements de la même façon, certes, écrit Musset, mais qu’il les voit sous des angles différents, voire opposés. » Palabrons alors sur la visite du président François Hollande à Cona-cris et sa participation au 15 ème sommet de la francophonie à Dakar.
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On n’est pas dans le secret de tout ce qui s’est dit entre François Holande et Goby Condé, le chauffard de la vieille guimbarde à trois roues et demi dans la contrée. Mais le peu qu’on nous a tuyauté avec ce que la télé bidon a montré et laissé entendre nous conforte à croire que Gobykhamé a été vivement contrarié dans sa vision politique par son hôte. Hé ! Hollande n’est pas allé par quatre chemins pour dire la vérité au dresseur d’aigle dans le patelin. Hollande s’est départi de la langue de bois diplomatique pour dire, son nez en bec d’aigle contre les soupapes de buffle de Goby, de ne pas tripatouiller la constitution guinéenne, de respecter les échéances électorales et d’adoucir l’absolutisme de son pouvoir en ayant de l’égard et de la considération pour les opposants guinéens. Afakoudou ! Hollande a remonté les bretelles à Goby. Le commis voyageur s’en est presque tiré de son tête-à-tête avec François Hollande en marmelade donnant l’air d’une poule « gnougourou » en peul, « ngakhatan tokhé » en soussou, poule dégarnie, dénudée et impudique talonnant le coq français bien dressé sur ses ergots à leur entrée dans la salle de bavardage du palais présidentiel de Cona-crimes.
Cocorico ! Coooooooooooooooo ! François Hollande ne botte rien en touche. A la première question posée par le tirailleur de la presse privée guinéenne sur la guéguerre politique qui couve dans le bled, Hollande ne fait pas dans la dentelle. Il se félicite d’abord de la bataille menée par les Guinéens et les Français pour éliminer définitivement le virus hémorragique Ebola en Guinée. Et dans ce combat contre Ebola, il déclare que les Français doivent restés vigilants. « Vigilants pour que la Guinée soit toujours ouverte au monde, qu’elle ne puisse pas être isolée y compris dans cette phase, et qu’elle puisse continuer à assurer son développement. Développement économique, développement industriel à travers ses mines, développement portuaire, développement aussi de sa démocratie et c’est la question qui m’ait posé. La France est attachée depuis longtemps, en tout cas moi depuis que je suis président de la République, à faire respecter les échéances, à faire respecter les ordres constitutionnels des pays qu’elle soutient et aussi à faire en sorte qu’il puisse à chaque fois y avoir des élections pluralistes et transparentes.
Lorsque Jacques Chirac est venu ici en Guinée, et il y a 19 ans, Alpha Condé était opposant, il était en prison. Aujourd’hui, je suis auprès du président Alpha Condé. Mais je veux que l’ensemble des parties prenantes guinéennes puisse être associé aux élections qui vont se produire et je l’ai toujours dit à Alpha Condé. Je l’ai reçu très tôt lorsque j’ai été élu président de la République et nous avons mis à chaque fois la France en situation de soutenir le processus qui est ici engagé en Guinée. Je rappelle que le président Alpha Condé est le premier président élu aux suffrages universels dans les conditions démocratiques et transparentes et pluralistes. Mais il faut aller jusqu’au bout de ce processus et ce qui vaut pour la Guinée vaut pour l’ensemble des pays amis en Afrique. » Si on peut douter que ce propos de François Hollande signe dans un certain sens la mort définitive de la France-Afrique. C’est-à-dire qu’à partir de maintenant les dictateurs africains bénéficieront difficilement du silence complice de la France pour couvrir leurs mauvaises gouvernances, leurs abus de pouvoirs, leurs tyrannies, leurs piétinements des droits de l’homme, leurs crimes, leurs détournements de l’aide internationale et des deniers publics, leurs enrichissements illicites. On peut quand même admettre que c’est la paralysie, l’asphyxie de cette vieille conception politique décadente qu’offre la France aux despotes et déprédateurs africains moyennant des valisettes bourrées de devises ou de pierres précieuses.
Gobykhamé a cru probablement que Hollande allait abuser des subtilités de la langue française et des subterfuges politiques pour laisser entendre devant tout le monde que le carrosse de la démocratie tient bien la route sur les pistes scabreuses de la Guinée. François Hollande s’est démarqué non seulement de toute parole démagogique, mais il a poussé Goby à se montrer moins répulsif vis-à-vis des opposants politiques guinéens. Au point que répondant à la deuxième question de la séance, posée par la journaliste de France 2, relative à Ebola, Goby Condé annonce en hors sujet : « M. Cellou Dalein Diallo, qui est assis là-bas est le chef de l’opposition ! Et nous allons déposer, la semaine prochaine au Parlement, le statut de chef de l’opposition. » Des applaudissements bruissent dans la salle ! Alors que dans la même semaine il a insulté et nargué les opposants en les traitant de « petits rigolos », de « nains politiques » et de « petits comptables ».
Le président François Hollande a aussitôt pris acte de cette annonce sur le statut de chef de l’opposition en plaisantant qu’il ne va pas converser sur-le-champ avec Cellou Dalein Diallo. Pendant que l’envoyé spécial du journal « Le Monde » pose la troisième question au cours de cette cérémonie visant à mettre fin à l’isolement de la Guinée sur la scène internationale, la télé bidon montre Goby qui fait de larges sourires de complicité à celui-ci. Afakoudou ! Goby est un dissimulateur, un hypocrite, un menteur. Face aux journalistes guinéens, dans cette même salle, le mercredi 26 novembre dernier c’est-à-dire juste 48h avant l’arrivée de François Hollande à Cona-cris, il a proféré une méchante diatribe contre Reporters Sans Frontières, Radio France Internationale et la liberté de la presse dans le patelin. Pour criailler, le visage hargneux : « Ils peuvent écrire ce qu’ils veulent, cela n’a aucune importance. Je ne lis aucun journal, je ne vais pas sur internet et je n’écoute pas les radios. » Et voilà le genre de conard passéiste, archaïque, inculte, médiocre, ethnocentrique, mégalomane, monomane auquel les Guinéennes et les Guinéens ont affaire. Ils doivent absolument le détrôner et élire un démocrate capable, compétent qui pourrait ainsi réaliser les développements auxquels fait justement référence François Hollande.
Seules quatre questions ont été posées lors de cette semi-conférence de presse. A la fin des bavardages, Goby quitte l’estrade. Le visage comprimé, on le voit serrer furtivement la main à Sidya Touré, le chef de file de l’UFR, qui lui aurait demandé d’arrêter d’être injurieux et vulgaire dans ses dires. Il se plante devant Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG. Goby aurait marmonné en réponse à Sidya tout en serrant les pinces à Cellou : « Je n’ai pas insulté ! C’est à ceux qui pensent qu’ils peuvent faire un coup d’Etat en Guinée et prendre le pouvoir mais ils ne peuvent pas. Parce que le pays est en train de changer. » On voit Sidya qui rigole. Ce propos de Goby est une insulte aux familles des victimes (Zakariaou Diallo tué le 3 avril 2011 et les autres qu’on estime à plus de 300 massacrés) de son pouvoir policier. Zakariaou Diallo était âgé de la trentaine d’années. Tandis que Mohamed Condé, le rejeton de Goby et de Alimata Koné, la sœur aînée de Aïcha Koné, dans la trentaine, pétille de vie et traficote des dossiers louches dans le bled.
Gobykhamé serre ensuite rapidement la main à Jean-Marie Doré, et ne semble pas accorder considération au chef d’orchestre de l’UPG. L’air goguenard, Goby Condé débarrasse vite le plancher pour rattraper François Hollande déjà engagé vers la sortie.
Franchement, on avait des appréhensions quant au voyage de François Hollande à Cona-cris. L’on croyait qu’il n’allait pas dire la vérité à Gobykhamé. On lui dit « INNOU WALLY » c’est-à-dire merci.
Non seulement François Hollande a tiré les oreilles au tyranneau guinéen sur la question de la démocratie, mieux, de Cona-cris le président français est allé directement à Dakar, profiter du sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour demander aux tyrannosaures et aux tyranneaux du continent africain de respecter les ordres constitutionnels et les aspirations de leurs populations. Il leur dit clairement : « Là où les règles constitutionnelles sont malmenées (…) là où l’alternance est empêchée, j’affirme, ici, que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver un soutien dans l’espace francophone. » Alors il rafraîchit la mémoire à tous ces despotes : « Le peuple burkinabé a fait une belle démonstration. Ce qu’a fait le peuple burkinabé doit faire réfléchir ceux qui veulent se maintenir au pouvoir en violant l’ordre constitutionnel. » Qui pouvait dire mieux que ça dans ce monde à nos dictateurs ? Honnêtement, on n’en voit aucun. On n’est pas supporteur de François Hollande. Mais avec ses propos à Cona-cris et son discours à Dakar, il venge les masses africaines des injures que leur avait faites un certain Nicolas Sarkozy dans un amphithéâtre de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elles sont plus que jamais dans l’histoire. Elles aspirent à la démocratie, à la justice, à la liberté et au développement économique. Elles aspirent au bonheur. Malheureusement elles sont muselées et tyrannisées par des dictateurs qui se soucient plus à réaliser leurs propres ambitions personnelles qu’à développer leurs pays. Espérons qu’ils auront compris ce message politique de François Hollande qui, soulignons-le, pas une seule fois ne s’est trompé devant la presse guinéenne et internationale à Cona-cris pour valoriser Goby Condé du titre de « professeur ». Franchement, Goby Condé est con ! Est-ce que vous, vous pouvez aller chez quelqu’un et le bouder ? Il prétend avoir batifolé dans la politique pendant 50 ans. N’empêche qu’il a des comportements scabreux, des réactions connes d’un néophyte en politique. Regardez comment il s’est comporté au sommet de la francophonie à Dakar. C’est complètement idiot de faire des ronds de jambe à Abdou Diouf et de bouder comme une femmelette le prince charmant Macky Sall. Goby a joué honteusement le « baatrain naa » ou fumiste entre ces deux frères sénégalais. Goby perd son temps parce qu’il n’arrivera pas par sa fumisterie à les mettre en mal. Les Sénégalais ne doivent absolument rien à Goby Condé. Bien au contraire : c’est Gobykhamé qui est redevable au Sénégal et à tous les Sénégalais sans exception. Le pays de la Téranga et les Sénégalais l’avaient recueilli, nourri, logé, blanchi et entretenu. Alors dites lui de mettre de l’eau dans vin. Dans l’attente du respect des échéances électorales en Guinée et dans le reste de l’Afrique, on dit Dieur-Dieuf François Hollande ! Merci François Hollande !
Benn Pepito