Le système éducatif guinéen est à l'arrêt en attendant que les écoles soient équipées pour éviter la propagation du virus Ebola. Une paralysie aux lourdes conséquences éducatives et économiques. Reportage.
Ibrahima Sory Barry, cinq ans, est en maternelle dans une école privée de Pita, préfecture de la Moyenne-Guinée. 389 km le séparent de sa tante, enseignante dans son école, qui poursuit ses vacances prolongées par Ebola auprès de son mari à Conakry…
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Habituellement, c’est elle qui le conduit à l’école. Au téléphone, Ibrahima finit par lâcher la question que beaucoup de ses camarades posent sans obtenir de réponse : "Quand nous amèneras-tu enfin à l’école ?".
Le report de la rentrée des classes n’affecte pas que les élèves. Les enseignants du privé sont sans salaire, à l'instar de Bah Mamadou Bobo, professeur d’anglais dans une école de Conakry, qui traîne six mois de frais de location impayés. "Je suis allé voir mon patron pour qu’il me prête de l’argent, mais l’accueil n’a pas été bon. Je suis revenu bredouille".