Moussa Scylla déifie Brutus Doumbouya !

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Mon Dieu ! les sectaires qui vibrionnent dans l’entour de Brutus Doumbouya, le Parrain aux deux palais dans le bled, ne mettent pas de limite dans l’embrigadement des esprits pour appuyer la candidature de celui-ci à la farce présidentielle du 28 décembre 2025.

Devant le mouvement de la jeunesse présidentielle de Guinée, crée exprès pour les besoins de la cause le jeudi 09 octobre dernier, le promoteur Moussa Scylla, ministre de la culture et de l’artisanat, saisissant l’occasion aux cheveux, acertaine dans son discours prosélyte que la candidature de Brutus Doumbouya est un souhait divin :

« C’est une candidature que Dieu même appelle de tous ses vœux. »

Allah akbar ! Même Satan ne conteste pas la Puissance, la Force, le Pouvoir, l’Unicité de Dieu.

Ne vous effarez pas ! Moussa Scylla, était l’un des animateurs de l’émission « Les grandes gueules » dans une des radios privées de la place. Il se pique d’avoir la tchache et une maîtrise de la langue française. Il ne déparle pas. Il sait ce qu’il dit. On ne lui a fait boire aucun breuvage pour lui tourner la tête. C’est mûrement réfléchi quand l’apostat déclare que « Dieu même appelle de tous ses vœux » la candidature de Brutus Doumbouya.

A la sourate 57, verset 1, il est dit aux croyants : « Tout ce qui est dans les cieux et la terre glorifie Allah. Et c’est Lui le Puissant, le Sage. »

Et au verset 3 de la même sourate : «  C’est Lui le Premier et le Dernier, l’Apparent et le Caché et Il est Omniscient. »

On est croyant. On ne doute pas, et il n’y a pas doute : « Quand Il veut une chose, Son commandement consiste à dire : « Sois », et c’est. » Sourate 36 du Saint Coran, verset 82.  

Le degré d’immoralité dans le pays est tel qu’on est prêt à vendre son âme au diable pour un strapontin, à apostasier, à faire de l’éclat pour être bien vu de l’hégémon.

« Quand on a fait des fautes par la tête, tout est pardonnable ; quand on a péché par le cœur, il n’y a pas de remède et par conséquence pas d’excuses. »

Pas d’absolution. L’apostat du ministère de la culture et de l’Artisanat est un intellectuel, il parle français couramment et connaît le poids des mots, leur valeur. C’est du fond du cœur, qu’il dit ce qu’il a pourpensé là. Et il est sincère, du fond de son âme, quand il déifie Brutus Doumbouya. Il n’y a pas d’équivoque, pas d’abus de langage dans son propos. Il est jeune, il jouit de la plénitude de ses facultés, et il assume ce qu’il a dit devant ce mouvement in partibus infidelium.

Merde de merde ! L’on vous dit merde, toi et tes coreligionnaires !

Vous voulez, selon Talleyrand, changer « les idées reçues de morale et de politiques » dans le pays, et vous n’accordez « le nom vertu qu’à l’asservissement ou l’obéissance sans contestation ».

L’on argue que la parole se libère avec l’approche de la bombance présidentielle du 28 décembre 2025. D’accord !

Mais où est-ce qu’on veut conduire ce pays ? Où ?

Bah Guérémassoy de nous répondre : « On ne chante plus la révolution, on fait la révolution. »

Donner le change aux Guinéens, sabouler l’opposition et faire forclore de la farce présidentielle prochaine ses meilleurs candidats, restreindre les libertés individuelles, contraindre la presse privée à jouer à la roulette russe, suborner la justice, tenir la population sous sa coupe, prescrire des études à quatre sous aux élèves et étudiants guinéens, c’est cela faire la révolution ?

Pour Nelson Mandela : « Les révolutions créent une atmosphère d’exaltation insensée où chacun a licence, un instant, de perdre l’esprit. »

L’exalté Moussa Scylla aurait-il perdu l’esprit ? Ou bien serait-il seulement en quête d’effet de manche ? 

Wallahi ! la Guinée et les Guinéens ne sont pas sortis de l’auberge. 

Aujourd’hui le pouvoir militaire ne se limite plus seulement à mettre les Guinéens en brassières ; dorénavant les sectaires se donnent pour mission de gaslighter les moutons, de les embéguiner, de les décerveler.

Gaslighter consiste à embrouiller la personne, à la faire admettre des contrevérités. La Révolution sékoutouréenne usait beaucoup de cette technique de gaslighting, fondée sur le mensonge, l’omission et la déformation des faits, pour liquider physiquement ses victimes. La technique de gaslighting a refait surface avec l’usurpation du pouvoir par Goby Condé en 2010, étant gros de conséquences et faisant fureur à Cona-cris et en Haute Guinée avec cette affaire « d’eau empoisonnée » entre les deux tours.

Les Peuls, accusés par Goby Condé d’avoir empoisonnés ses militants Malinkés, ont fait l’objet de chasse à l’homme à Siguiri, à Kankan et à Kouroussa. Une centaine de Peuls ont été massacrés et leurs biens saccagés. Et durant tout le règne de Goby Condé, la technique de gaslighting a fonctionné à merveille. Elle a permis aussi à Brutus Doumbouya d’exiler les deux principaux leaders de l’opposition, Le sid l’UFR et La Petite Cellule Diallo de l’UFDG, de mettre aux frais Aliou Bah, leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), qui n’arrêtait pas de critiquer le pouvoir militaire et de montrer les failles de sa gouvernance, et de garder secret le lieu d’emprisonnement des deux activistes du FNDC, Foniké Menguè et Billo Bah, et du journaliste Marouane Camara.

Dans son patriotisme d’antichambre, Brutus Doumbouya se prend plus patriote, plus Guinéen que Le Sid de l’UFR et La Petite Cellule Diallo et Aliou Bah. Sinon l’on ne comprend toujours pas ses griefs contre ses derniers ? Quels crimes ont-ils commis pour contraindre les deux premiers à l’émigration voire à la relégation, et pour faire emprisonner Aliou Bah par une justice aux ordres ?

Qui se fait brebis, le loup le mange.

Aliou Bah a pris deux ans de prison pour seulement avoir critiqué la mauvaise gouvernance. Et la communauté nationale et internationale de regarder de façon équilatérale un citoyen blanc-bleu croupir en prison.

Suivant les mots de Gaëlle Demelemestre « Le choix de la vie politique a pour visée de mettre fin à la violence. »

En Guinée-Conakry, l’opposition politique vous relègue ou vous conduit au mitard.

Ce n’est pas normal, ce n’est pas acceptable. Et ce n’est pas normal que le pouvoir militaire, qui a barre sur l’opposition, musèle les bouches et tous les contre-pouvoirs dans « La République des Foutriquets ! », et qu’à l’étranger ses adeptes ne se font pas faute de promotionner l’autoritarisme, de vanter à front découvert l’hégémon. Ils mentent comme un arracheur de dents.

Ecoutez Morissanda Kouyaté, qui fait la java dans son ministère des Affaires étrangères, parler de progrès réalisés par le pouvoir militaire dans le bled face à 147 migrants guinéens rapatriés du Niger :

« Vous verrez le progrès réalisé depuis votre départ : les routes, les ponts, les échangeurs. Vous arrivez au bon moment. Le Président, le Général Mamadi Doumbouya, est en train de normaliser notre pays. »

Porototo ! pas plus de progrès que sur la main. C’est un illusionniste qui vend du sable à un Bédouin.

Parce qu’en vérité, ces progrès sont fugaces ; et cette normalisation un trompe-l’œil. La majorité des routes dans le bled sont déglinguées, impraticables. Il y a peu de rues goudronnées dans Cona-cris, et la plupart d’entre elles sont garnies de nids-de-poule, de crevasses.

Le pays est en manque criard d’eau potable et d’électricité ; et les populations en souffrent depuis 1958.

A ce jour, le poisson, aliment de base des Guinéens, coûte la peau des fesses. Le prix d’un carton de poissons frôle un million de francs glissants.

Les prix des denrées alimentaires n’arrêtent pas de grimper, tous les jours. Et les salaires ne suivent pas. Beaucoup ont l’impression de travailler pour le roi de Prusse.

Pour tout vous dire : on vit mal en Guinée ; beaucoup vivotent. Tout est noir, rien ne semble briller à l’horizon. Pas d’espoir.

Et face à ce sous-développement de la Guinée-Conakry, Ouzin Zinzin Kaba, président du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES), de poser la question : « Pourquoi la Guinée, ça marche jamais ? La Guinée est toujours en retard. Il n’y a 191 pays dans le monde : il n’y a que 15 pays qui sont pauvres, pauvres, pauvres. La Guinée est dans ça ! On est dans les 15 pays les plus pauvres du monde, les plus misérables. Pourquoi ? Dieu nous a tout donné : on a la pluie, on a la bonne terre, on a l’or, on a le diamant, on a bauxite « bhégbhé » (en quantité), pourquoi on est comme ça ? »

La réponse coule de source : le déficit du développement économique et social de la Guinée et des Guinéens est consubstantiel au piétinement des libertés individuelles. Tout développement conçu au mépris du respect de ces libertés et de la justice est cosmétique. Le développement doit être fait pour et non contre l’homme. Et quand on parle de l’homme, on fait référence à sa liberté de parole, à sa liberté de conscience, à sa liberté d’aller et de venir, à sa liberté de choisir entre des options politiques. Il faut absolument remettre l’homme au centre de toutes les initiatives, de toutes les actions si l’on envisage le décollage économique de la Guinée. Pendant que Léopold Sédar Senghor prenait soin de former l’homme sénégalais comme on arrose une plante, Sékou Touré s’enrageait à massacrer les intellectuels guinéens, à saboter l’enseignement et à terroriser les populations. 

« Je souhaite qu’après moi en Guinée, en Afrique ou en importe quel lieu du monde des enfants, des vieillards, des femmes ne paient plus de leur vie l’irresponsabilité d’hommes qui, au lieu de créer et d’entretenir la liberté, la torpillent. Vive la justice et la liberté ! » dixit Diallo Telli.

Sékou Touré, Lansana Conté, Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté, Goby Condé ont torpillé la liberté.

Aujourd’hui encore plus qu’hier Brutus Doumbouya torpille la liberté, suborne la justice.    

Et au regard de la situation actuelle du pays, l’on a du mal à entendre Morissanda Kouyaté dire que l’apprenti dictateur « est en train de normaliser notre pays ».  

La seule chose sur laquelle l’on est vraiment unanime c’est sur la candidature de Brutus qui ne fait plus question pour la farce présidentielle du 28 décembre prochain.

Est-ce que maintenant c’est normal qu’on se lance dans une bamboula présidentielle pendant que des citoyens guinéens sont détenus injustement en prison ?

Ce n’est pas normal de faire une campagne présidentielle sans la libération de Aliou Bah, de Foniké Menguè, de Billo Bah, de Marouane Camara.

Honte aux acteurs politiques qui s’enivreront de champagne présidentielle pendant que ceux-ci croupissent au gnouf !

Honte aux politicards qui candidateront à cette escobarderie présidentielle pendant que le pouvoir militaire piétine les droits de l’homme dans le pays !

Boycottez cette bouffonnerie présidentielle du 28 décembre 2025 !

Ne légitimez pas les abus de pouvoir, les arrestations arbitraires, les kidnappings, la subornation de la justice, l’autoritarisme de ce pouvoir militaire !… Boycottez ! Boycottez ! Boycottez !

                                                                                                      Benn Pepito    

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Alpha Oumar Barry, Atlanta
Alpha Oumar Barry, Atlanta
15 octobre 2025 13:02

Moise a participé à la prise du pouvoir (par les armes) en étant un reporter de première heure …. Moussa a été nommé et renommé par Mamadi …. M. Camara n’a-t-il pas le droit de lever son petit doigt et dire merci à son bienfaiteur qui lui permet de nourrir sa famille ? À bas les aigris aguerris !