Simandou et le Liberia
Le Ministère des Mines n'existe plus, puisque la présence de son Ministre n'a pas été jugé nécessaire pour engager l'État guinéen !!! Ainsi au Maroc (loin des yeux), Aminata Sylla, une intrigante – même si elle est officiellement conseillère -, accompagné d'Abdoulaye Doré, l'ambassadeur guinéen au Liberia, a engagé la Guinée pour que Mohamed Condé (fils de), un autre aventurier, s'en mette plein les poches. Et personne ne dit rien.
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Un chef de cabinet… économiste ?
On rappelle que le rôle du chef de cabinet est essentiellement de gérer les ressources humaines du Ministère, voire de recueillir les différentes informations susceptibles d'être utiles à son Ministre…, donc un rôle administratif. On s'étonne donc que la Guinée qui souffre d'une pénurie d'économistes, emploie ses experts à d'autres tâches que celles de tenter d'indiquer les voies de développement du pays. À l'entendre, on a compris néanmoins, qu'il était plus à même de gérer l'agenda de son Ministre, que de faire des prévisions économiques sérieuses.
Quelques-unes des inepties de Mohamed Lamine Yayo : d'abord, il évoque le fait que Friguia ait été bradé à 10% de son prix, ce qui explique que l'État n'ait pas obtenu les recettes adéquates il y a 10 ans (quel rapport avec la situation d'aujourd'hui ?), mais n'indique nullement pour quoi Alpha Condé a laissé fermer la seule usine de transformation de matières premières.
« A un moment, la Guinée s'est retrouvée avec 14% de déficit ». En 2015, il atteint 33% !!!
« Nous étions à un déficit céréalier de 300.000 tonnes par an. Avec le Pr Alpha Condé… le déficit céréalier s'est amenuisé ». Aujourd'hui, nous importons toujours 300 000 tonnes de riz par an !!!
« Nous avons connu des actes de vandalisme qui nous ont coûté 1.400 milliards de recettes en termes de moins-value à cause des manifestations non pas pacifiques mais musclées. On a brûlé et incendié des boutiques à Madina ». Le « ON » est ambigu, car ce sont des commerçants qui ont perdu de l'argent, mais pas l'État, qui en outre n'a rien remboursé, mais qui joue les victimes. Et personne ne dit rien.
200 écoles connectées à Internet ?
Selon Moustapha Mamy Diaby, DG de l'ARPT, « la connaissance se trouve sur le net ». Il suffirait donc de connecter 31 écoles sur les 200 prévues à Conakry, aucune en forêt, et les autres (en Haute Guinée ?) pour résoudre le problème ?
On nous a déjà fait la promesse en 2010. On recommence en 2015. Et personne ne dit rien. Personne n'est dupe, mais comme on sait que les PC de Mamy Diaby fonctionnent à l'énergie solaire (???), si ça peut remplacer l'électricité, pourquoi pas ?
L'État reprend de force un terrain attribué en 1999 à une société par décret présidentiel
La Société d'Investissement des Projets Domiciliaires et Constructifs (SIPDC) est sur le point de perdre par force et en violation de toutes les lois de la République, un terrain qui lui avait été attribué en 1999 par un décret présidentiel du général Lansana Conté. Suite à une menace proférée le 3 Décembre dernier par le Ministère de la Ville sur ordre de son patron, qui en Avril 2013 a signé un décret pour annuler celui de 1999 – pour violation de l'article 101 du code domanial et foncier -, des bulldozers sont entrés en action pour nettoyer le terrain. Des travaux de construction d'un hôtel devraient être entamés sur ce site, par la société Onomo, dont le parrain serait Mohamed Condé.
Après la publication du décret présidentiel, la SIPCD a engagé une bataille judiciaire pour être rétablie dans ses droits, le TPI de Kouloum lui ayant rendu une décision favorable pour non abus de pouvoir, la procédure se trouvant devant la Cour Suprême, qui n'a pris aucune décision encore. Mais l'État a choisi de faire un passage en force avant la décision de la Cour Suprême.
Et personne ne dit rien.
Alpha Condé oublie que ce qu'un Décret ordonne, un autre peut le défaire, sous réserve de respecter la loi. Dans le cas inverse, on peut raser un hôtel ou en exproprier les supposés propriétaires…
L'État guinéen devant la Cour de Justice de la Cedeao
Le régime d'Alpha Condé tue des Guinéens et personne ne dit rien. Heureusementselon le site Kaloumpresse, la Communauté de Saoro (près de N'Zérékoré) a assigné l'État guinéen le 22 Décembre dernier, devant la Cour de Justice de la Cedeao, pour assassinat, expropriation illégale, vol, arrestation et détention illégale, et autres voies de faits.
Depuis la réforme de 2005, l'accès des particuliers à cette juridiction n'est plus réservé aux seuls États membres, mais leur est désormais ouvert. Les articles 9 al. 4 et 10 (d) du Protocole additionnel du 19 Janvier de 2005, précisent en effet que la Cour est compétente pour se prononcer sur des cas de violation de droits humains, à condition que la demande ne soit pas anonyme et que l'affaire ne soit pas engagée devant une autre juridiction internationale.
En outre, et c'est l'originalité de cette procédure, il n'y a ni commission de filtrage des requêtes individuelles (pas de rejet des demandes a priori), ni exigence de l'épuisement des voies de recours internes, à l'image de nombreuses autres juridictions internationales. Autrement dit, le demandeur est dispensé de prouver avoir épuisé dans son pays d'origine, les différents recours internes (juridiction de premier degré, Cour d'appel, Cour Suprême). Ce handicap (être obligé d'agir d'abord dans son pays) a été considéré comme une règle contraignante (voire dirimante) pour les individus désireux de saisir les juridictions internationales. C'est une avancée, qu'on peut qualifier de « révolutionnaire ».
On félicite donc Frédéric Foromo Loua, avocat des plaignants, qui a saisi la juridiction sous-régionale, compétente en matière de violation des droits humains, et dont le procès s'ouvrira le 18 Février 2015, à Abuja au Nigéria.
Si la procédure est apparemment simple (et personne ne dit rien) – on se demande pourquoi les politiciens ou les Guinéens ne l'ont pas utilisé plus souvent !!! -, en revanche il est plus difficile d'aboutir, mais ce n'est pas le lieu ici d'en discuter.
C'est pourquoi j'invite les citoyens guinéens (dont je fais partie) à s'associer à cette initiative, pour aider notre compatriote à pouvoir exercer son métier librement et efficacement. Que ceux qui le connaissent lui fasse part de mon soutien, qui pourra d'ailleurs être plus actif au besoin, pour une fois que quelqu'un ne se contente pas de critiquer, mais d'agir.
Accusé d'outrage à magistrat, le commandant du BATA quasiment innocenté
Après la liberté provisoire accordée le 17 Novembre dernier au commandant du BATA Mohamed Lamine Diarra et à ses deux gardes du corps, la Cour d'appel l'a condamné le 29 Décembre dernier à 8 mois avec sursis (autant dire rien) et 4 mois avec sursis contre ses 2 gardes du corps.
On se rappelle que le maréchal des logis chef Abdoulaye Diallo (certains y verront forcément un lien de cause à effet) fait actuellement 8 mois ferme (plus 5 ans de suspension à la gendarmerie et 10 millions de GNF d'amende) pour avoir giflé David Bangoura, reporter à la radio Lynx FM. N'est-ce pas Alpha Condé qui nous serine avec la restauration de l'autorité de l'État ?
Sous Alpha Condé un journaliste est donc devenu plus important qu'un représentant de l'État, à savoir un magistrat, puisqu'un militaire, malgré ses actes, pourra continuer à vaquer à ses occupations. Et personne ne dit rien.
Les vœux d'Alpha Condé
Ils sont conformes à ceux qu'un PRG doit présenter à ses concitoyens, bien qu'ils comportent trop de promesses et de vœux pieux, et aucune mesure concrète. Mais je voudrais surtout revenir sur certains points.
Alpha Condé précise que : « nous comptons sur une aide budgétaire orientée vers nos priorités nationales en matière de santé publique. Il faut dès maintenant, multiplier les activités visant à rétablir les services sociaux de base et renforcer les services de santé ».
Ce n'est nullement ce que traduit le projet de budget 2015 qui ne prévoit que 3% pour la santé, un scandale d'autant plus important que notre pays subit une crise sanitaire exceptionnelle. Les mensonges n'ont jamais écorché la bouche d'Alpha Condé. Et personne ne dit rien.
Il poursuit en rappelant que : « ces efforts devraient se traduire en amélioration de la vie quotidienne des citoyens, par l'augmentation de leur pouvoir d'achat ». Bien entendu, il n'explique pas comment. Une baisse du prix du carburant par exemple, sollicitée par certains syndicats, et à qui il a fait une promesse magique, constituerait pourtant une mesure allant dans ce sens.
« Notre pays vient également d'être déclaré éligible au onzième FED de l'UE, d'une valeur de 244 millions d'€ ». Là encore, Alpha Condé oublie de préciser que cette aide de 35 millions annuels (le 11ème FED est programmé sur 7 ans) est affectée à des secteurs bien particuliers, dont les Guinéens ne bénéficieront qu'indirectement… et encore.
Enfin, il rappelle que : « notre démocratie a besoin d'un espace de dialogue où chacun joue son rôle, le pouvoir comme l'opposition. Aujourd'hui notre pays compte une Assemblée nationale représentée par une quinzaine de partis politiques, où le débat est permanent et où l'opposition dispose désormais d'un statut… ».
Là encore, un tissu de mensonges éhontés. La Guinée est loin d'être une démocratie, où l'Assemblée Nationale n'est qu'une chambre d'enregistrement, où les débats sont absents (les députés doivent même s'exprimer dans les médias pour faire comprendre ce qui se passe en réalité). Quant au statut de l'opposition…, le texte est d'une vacuité indicible, qu'il est inutile de s'y appesantir.
Le retard de la Guinée selon Alpha Condé
Alpha Condé pense que la situation actuelle du pays est le résultat des mauvaises habitudes du peuple de Guinée. « Nous nous sommes laissés habituer par la facilité », a t-il dit « c'est pourquoi, notre pays a connu beaucoup de retard ; aucun pays ne peut avancer sans le travail », a t-il ajouté.
« Mais en attendant, le plus important aujourd'hui est de lutter contre l'épidémie d'Ebola ; il faut d'abord mettre fin à cette épidémie », a-t-il suggéré.
Si je suis entièrement d'accord avec lui sur le fait que seul le travail créé la richesse, il est curieux de constater qu'il n'a jamais demandé aux Guinéens de travailler, préférant ne compter que sur l'investissement étranger pour espérer développer le pays. Il n'a pas montré l'exemple en restructurant l'administration (efficacité, respect des horaires, absentéisme…). Et personne ne dit rien.
En fait il s'est comporté en mendiant (celui qui tend la main), parce qu'il ne connaît que cela, lui qui n'a jamais travaillé. Mais pour une fois je suis d'accord avec lui, on ne parle que de ce que l'on connaît, et en matière de non travail il s'y connaît.
La dernière session budgétaire
Le député uninominal de Tougué (Mamadou Alpha Baldé) nous a gratifiés d'une analyse intéressante, pour ce qui concerne le fonctionnement de l'Assemblée Nationale. Malheureusement, avec ses collègues, il n'en tire aucune conséquence, et c'est bien ce que l'on reproche à l'opposition. À quoi sert d'être apparemment diplômé d'une université américaine, à quoi sert d'avoir dirigé des institutions pendant une vingtaine d'années, pour se coucher piteusement ensuite ? L'opposition constate les violations permanentes du pouvoir. Elle les accepte implicitement. C'est pitoyable.
« Je retiens qu'il a eu assez d'anomalies. On a beaucoup violé les règles, les principes et le règlement intérieur de notre Assemblée nationale ». dit-il, mais aucune suite. À quoi sert donc de s'exprimer ? Pour pouvoir dire ensuite, je vous avais prévenu. N'importe quel dirigeant digne de ce nom, ne voudrait pas d'un collaborateur inefficace, et incapable de prendre des décisions, tout juste capable d'énoncer des évidences, que le simple Guinéen peut constater.
Lorsqu'on pose au député la question de savoir « si l'Assemblée nationale n'a pu rectifier cette donne », il répond qu'« on ne pouvait pas parce qu'ils nous ont dit qu'ont ne peut pas modifier ». On se sait pas qui est ce « ON ». Et manifestement le député n'a pas lu le règlement intérieur, qu'il dit pourtant être violé (articles 71 à 80). Manifestement il n'a pas lu davantage l'article que j'avais écrit à ce sujet. Qu'il arrête donc de se plaindre.
Ce député se plaint qu'on ne fait rien pour les Guinéens, alors qu'on achète des 4×4. Pense t-il au sien particulièrement ? Va t-il le refuser pour montrer l'exemple ?
Évidemment je n'ai rien contre ce député à titre personnel, je ne le connais même pas, mais il est à l'image de ses collègues. Malgré tout, je lui en veux un peu plus qu'aux autres, parce qu'il est diplômé et qu'il n'a donc aucune excuse. S'il ne connaît rien en matière constitutionnelle, il doit profiter de sa prise en charge indemnitaire, pour se former en urgence, et assister ses collègues, qui eux, n'ont peut-être pas ses capacités intellectuelles.
Tout ce qui semble l'intéresser c'est le partage des postes… Et personne ne dit rien. Vraiment pitoyable.
Gandhi, citoyen guinéen
« Dans tout État libre, chaque citoyen est une sentinelle de la liberté qui doit crier, au moindre bruit, à la moindre apparence du danger qui la menace » (Robespierre, Discours sur la liberté de la presse, Mai 1791).