Simandou : « 15 % d’actions pour la Guinée, loin des 49 % obtenus à la CBG sous la Première République », selon Cellou Dalein Diallo

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Lancé le 12 novembre dernier, le projet Simandou continue de susciter de vives réactions en Guinée. Présenté par les autorités comme une opportunité historique capable de transformer l’économie nationale, ce mégaprojet minier — considéré comme le plus grand gisement de fer non exploité au monde — divise toujours l’opinion publique.

Parmi les voix critiques figure l’ancien Premier ministre et leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo. En meeting à Paris ce samedi, il a dénoncé ce qu’il qualifie de manque de transparence dans la gestion du dossier. Selon lui, la junte retient volontairement des informations essentielles, en violation du Code minier et des engagements internationaux de la Guinée, notamment auprès de l’ITIE.

« Les autorités prétendent avoir bien négocié, mais refusent de publier les documents. Cela suscite des interrogations », a fustigé l’opposant, estimant que cette opacité porte atteinte aux intérêts du pays.

Un profit jugé faible pour la Guinée

Si l’ancien Premier ministre reconnaît la richesse du sous-sol guinéen, il juge insuffisants les gains annoncés pour l’État dans le cadre du projet Simandou. Il rappelle qu’à l’époque de la CBG, la Première République avait obtenu 49 % d’actions gratuites, contre seulement 15 % pour Simandou aujourd’hui.

Cellou Dalein Diallo remet également en cause la communication officielle sur les infrastructures prévues. Contrairement à ce que laissent entendre les autorités, insiste-t-il, aucun port en eau profonde n’est garanti. Le projet miserait plutôt sur un système de barges pour transporter le minerai jusqu’en haute mer, un choix dicté par la faible profondeur du littoral guinéen.

Un débat désormais ouvert

Pour le leader de l’UFDG, ces zones d’ombre témoignent d’une mauvaise négociation et s’inscrivent dans une dynamique de « confiscation du pouvoir » par le président de la transition, Mamadi Doumbouya.

Alors que le gouvernement vante une « victoire stratégique » pour la Guinée, l’opposition parle au contraire d’un marché déséquilibré qui pourrait compromettre les bénéfices attendus. Le débat est désormais lancé et les spécialistes sont appelés à éclairer l’opinion sur les enjeux réels du projet Simandou.

Gbassikolo.com

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