26 mars 1984-26 mars 2015, 31 ans jour pour jour que le Tout Puissant Allah rappelait dans sa sainte miséricorde, le premier Président de la Guinée indépendante, Ahmed Sékou Touré.
Ce jour, le peuple de Guinée fut réveillé au petit matin, par les chansons mortuaires de la RTG. Un des fils les plus prestigieux de la Guinée et de l’Afrique, venait de se coucher définitivement. C’était à Cleveland, aux USA…
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La Guinée, l’Afrique et le monde entier observent le deuil. Tous les grands de ce monde ou prèsque, seront présents à ses obsèques. Tous les commentateurs seront unanimes. C’était les plus grandes funérailles du monde contemporain, après celles du Général Charles De Gaule.
De mémoire d’homme, jamais la dépouille mortelle d’un chef d’Etat africain n’a eu de telles estimes. Toutes les grandes mosquées d’Egypte, du Maroc, de la Libye, de l’Indonésie et de l’Arabie Saoudite, à la tête desquelles la Kaaba, ont observé la prière de l’absent. Les drapeaux en berne, les journées de deuil décrétées dans la plupart des pays musulmans. L’événement était suffisant pour démontrer la dimension nationale et internationale de l’homme.
Père de l’indépendance guinéenne, syndicaliste panafricain et patriote invétéré, le Responsable Suprême de la Révolution, Commandant en Chef des Forces Armées Populaires et Révolutionnaires, n’a-t-il pas dit, au lendemain de notre indépendance, que « tant qu’une parcelle du continent africain est sous domination coloniale, la Guinée ne sera pas libre »?
D’ailleurs, c’est pourquoi, la vaillante armée guinéenne, créée dès 1960, combattra aux cotés de tous les pays qui ont obtenu leur indépendance dans le sang, tels que la Guinée Bissau, le Cap-Vert, l’Angola, le Congo, l’ex Rhodésie, etc.
Aujourd’hui, quoi qu’on dise, on ne pourra jamais travestir l’histoire, encore moins la réécrire, car elle est un ensemble de faits têtus, dont la falsification relève du manque de probité morale et intellectuelle, de l’imposture ou de la simple ignorance.
Loin de moi la prétention de me substituer aux historiens, la seule intention qui m’anime, c’est de rafraichir la mémoire des amnésiques, et d’informer la nouvelle génération sur le parcours exceptionnel d’un homme qui consacra sa vie au service de sa patrie, celui qui n’a jamais accepté de dilapider les ressources de notre sous-sol, celui qui n’a jamais eu de compte bancaire en Guinée, encore moins à l’étranger.
Même si au lendemain de sa disparition certains journaleux de la presse alimentaire et des intellectuels pervers ont mené une campagne de désinformation et de dénigrement contre la personne du feu président, en prétendant qu’il aurait des châteaux par-ci, des appartements par-là, et des milliards de dollars dans les banques étrangères, aujourd’hui ces colporteurs de mensonge sont à leurs propres frais. Puisqu’il a été démontré que le seul héritage que le Président Ahmed Sékou Touré a laissé à ses enfants, c’est la bonne éducation et les relations de ses indéfectibles amis.
Le combat de l’homme de 28 septembre n’a pas consisté à s’enrichir mais à libérer notre pays du joug colonial, de sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation et de faire rayonner sur le plan national et international ses nobles idéaux et aspirations.
Pour s’en convaincre, il suffit seulement de rappeler ici, le combat mené par les vaillants fils de la Guinée pour notre indépendance, sous la direction du Parti Démocratique de Guinée (PDG), à la tête duquel, le timonier, Syli Sèkhu, comme on aimait l’appeler là-bas au Kaloum, a donné le meilleur de lui-même.
A la naissance du PDG, le 14 mai 1947, Ahmed Sékou Touré qui a commencé la lutte politique par le syndicalisme, n’était que Secrétaire Général chargé des Relations Extérieures.
En 1952, après l’affectation de Madéra Kéita au Dahomey (actuel Benin), Syli Sèkhu devient le premier responsable du Parti. L’année qui suivît, il sera élu pour la première fois à l’Assemblée Territoriale de la Guinée dans la circonscription de Beyla.
Lorsque les élections législatives ont été organisées en 1954 pour remplacer Yacine Diallo, décédé, Ahmed Sékou Touré, qui fut élu, sera écarté et remplacé par Barry Diawadou du Bloc Africain.
Deux ans plus tard, en 1956, le PDG fait élire cette fois, deux députés sur les trois de la Guinée à l’Assemblée Territoriale, Sékou Touré et Saïfoulaye Diallo.
L’année 1957 sera la consécration du PDG, puisque sur les 60 députés à l’Assemblée Territoriale, le parti obtiendra 57 conseillers. C’est pourquoi, le PDG dirigera le gouvernement de la loi cadre Déferre et Sékou Touré devient d’abord le Vice-président, avant d’être le Président du Conseil.
Cette suprématie du PDG, sous la direction du Président Ahmed Sékou Touré, permettra à la Guinée de dire NON au Général Charles De Gaule, le 28 septembre 1958. Voici survolé, le parcours exceptionnel de celui qui dirigea la Guinée pendant 26 ans.
Certes, tout n’a pas été rose pour le leader du PDG. Car dès après l’accession de la Guinée à l’indépendance, le jeune Etat sera confronté aux représailles de la France, pour avoir dit Non au Général De Gaule.
Les services secrets de la France tenteront tous les moyens, en utilisant certains fils du pays pour renverser le premier régime de la Guinée. Mais, grâce à la vigilance de la Révolution, tous les complots qui seront fomentés contre la personne de Sékou Touré, seront dénoncés ou déjoués, avec une vague d’arrestation et d’exécution de certains commanditaires. Même si les victimes n’étaient pas innocentes, nous nous inclinons devant la mémoire des disparus.
Aujourd’hui, les parents des victimes des régimes de Sékou Touré et de Lansana Conté sont entrain de réclamer justice sur tous les toits. Mais l’actuel président de la République, le Prof Alpha Condé qui veut une Guinée unie et paisible, a demandé à tous les Guinéens de se pardonner. C’est pourquoi il a entamé hier mercredi 25 mars 2015, les consultations pour la reconciliation nationale. Aux victimes des deux premiers régimes, il leur a présenté des excuses du peuple de Guinée. Car pour Alpha Condé, un président de la République porte toujours le chapeau de tout ce qui se passe durant son règne, même s’il n’est pas directement responsable des crimes perpétrés en son nom.
Alors, que tous ceux qui se sentent victimes, à tort ou à raison, enterrent leurs haches de guerre, en vue de renforcer l’unité nationale qui était le principal combat du Président Ahmed Sékou Touré.
Nous prions pour le repos de l’âme du Père de l’indépendance guinéenne, et demandons au Tout Puissant Allah, de faire de la Guinée, un havre de paix et un pays prospère et démocratique. C’est le combat que mène l’actuel président de la République le Prof Alpha Condé qui a déclaré lors de son investiture qu’il reprendra la Guinée là où Ahmed Sékou Touré l'a laissée.
Bangaly Condé « Malbanga »