Le premier Vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a-t-il opposé une fin de non recevoir à l’appel de la Communauté internationale en faveur d’un dialogue entre pouvoir et opposition pour une sortie de crise ? S’il ne la pas explicitement dit, BAH Oury n’a tout de même pas manqué d’exprimer son scepticisme quant à la nécessité de répondre favorablement à cet appel. Ce, d’autant plus que, selon lui, le dialogue préconisé n’a pas pour objet de faire avancer les intérêts fondamentaux de la Guinée en réglant les problèmes de fond que sont entre autres, le départ d’Alpha Condé au pouvoir.
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Dans son franc-parler habituel, BAH Oury a plutôt dénoncé l’hypocrisie de la communauté internationale, rappelant à cet effet que celle-ci n’a qu’un seul mot pour tout conflit, c’est d’appeler les parties au dialogue, « tout en sachant pertinemment que ce sont des déclarations ».
Enfonçant le clou, l'ancien ministre de la reconciliation nationale a également relevée la part de responsabilité de la Communauté internationale dans la crise politique qui secoue la Guinée aujourd’hui. « Fondamentalement on a laissé faire Alpha Condé en massacrant les populations. La communauté internationale ne s’est jamais insurgée pour taper sur la table lorsqu’il y a eu des violations massives des droits de l’Homme sous le régime d’Alpha Condé », a-t-il rappelé.
Pour M. BAH , ce n’est pas à la Communauté internationale de décider de l’avenir des guinéens. « Il faut qu’on se rende compte d’une chose, nous sommes les principaux concernés pour l’avenir de notre pays, et cet avenir est sombre du fait d’une très mauvaise gouvernance et d’un mépris que le régime affiche à l’égard de tous les guinéens. Nous sommes les mieux placés pour savoir s’il est bon ou mauvais pour nous ».
Rappelant les récentes déclarations de l’Opposition, en particulier celle du 23 mars à Paris, le premier vice-président de l’UFDG a mis en garde les responsables des principaux partis d’Opposition contre toute démarche visant à reduire la contestation du régime Alpha Condé à de simples questions de calendrier électoral. « La lutte actuelle, rappelle-t-il, c’est la lutte pour la survie, pour la sécurité des millions de guinéens », c’est la lutte contre la gouvernance du Président Alpha CONDE
C’est pourquoi, selon BAH Oury, la seule démarche possible est celle dont les orientations ont été fixées par la déclaration de Paris le 23 Mars dernier. Cette déclaration, selon lui, « constitue un élément majeur dans la cadre de la stratégie de l’opposition d’aujourd’hui, parce qu’elle montre de façon explicite l’illégitimité d’Alpha Condé et que son maintien au pouvoir est une menace pour la paix, l’unité et la stabilité de la Guinée et de la sous-région. Je pense qu’avec tous ces éléments, l’opposition n’a plus d’autres choix que d’accentuer la lutte jusqu’au départ d’Alpha Condé », a-t-il- conclu.