« Il faut tout faire pour ne pas avoir un chef qui n’a plus le mandat du peuple à la tête de l’État », dixit Alhassane DIALLO, ancien Secrétaire Fédéral UPR-Allemagne et Président de la FAG-NRW

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M. Alhassane Diallo, ancien Secrétaire fédéral de l’UPR-Allemagne et Président de la Fédération des Associations Guinéennes de la Rhénanie du Nord-Westphalie en Allemagne, était notre invité ce samedi 9 mai. Sans tabou, nous avons abordées quelques questions d’actualité, notamment, la crise politique que traverse actuellement la Guinée et l’impératif d’un dialogue entre les acteurs politiques. Lisez plutôt !

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Gbassikolo.com: Monsieur Diallo, bonjour

 

Alhassane Diallo : bonjour monsieur

 

La Guinée traverse actuellement une situation très difficile caractérisée par des manifestations avec ses corollaires de dégâts matériels de calvaire mais aussi de morts : que pensez–vous de cette situation ?

 

Alhassane Diallo    : Je suis triste, j’en suis indéfiniment désappointé. Comme vous, je me sens très mal en voyant ces images, commentés ou non, que la Guinée offre au monde. La Guinée est un pays dans lequel vit une population à laquelle Dieu (le tout puissant et miséricordieux !) a tout donné sauf une classe politique responsable et républicaine. En tout cas elle n’en fait pas preuve en ce moment. C’est très dommage pour ce beau pays aux potentialités énormes.Vous savez, partout où la responsabilité ne dicte pas loi, le calvaire sévit de façon exponentielle. Et aujourd’hui la responsabilité, j’allais dire le pacte républicain a tourné le dos à la Guinée, au grand dam de son peuple.

 

C’est-à-dire ?

 

EH bien regardez Conakry, cette destruction infernale et impitoyable. Regardez tous ces morts innocents, lâchement assassinés. Des familles endeuillées. Souvenez-vous de tous ces blessés. Mais regardez également et non de moindre œil, ce que personne ne semble vouloir voir,je veux parler de ces pauvres agents de l’Etat (Policiers et gendarmes), gardiens des lois de la république et garant de la paix sociale qui se font caillasser, insulter, humilier à longueur de journée. C’est navrant cette situation. J’en crève de colère. Tout cela n’aurait pas dû arriver si nous avions une classe politique (pouvoir et opposition) tolérante et véritablement républicaine. C’est-à-dire une classe tout simplement responsable. Toutes les conditions sont aujourd’hui créées pour détruire irréversiblement ce pays. Des gens qui auraient dû, dans le respect de leur différence, travailler chacun dans le domaine qui est le sien à l’amélioration des conditions de vie des Guinéens, s’affrontent dans les rues sur une question de calendrier électoral. La Guinée a besoin d’une solution et maintenant. J’invite donc mes frères et sœurs qui animent aujourd’hui le débat politique national à assumer leur responsabilité, maintenant ! Pas demain !

 

Justement le Président de la République vient d’inviter Elhadj Cellou Dalein Diallo, en sa qualité de chef de file de l’opposition, à une rencontre d’échange qui n’eut finalement pas lieu. Pensez-vous qu’une telle rencontre aurait pu  apporter quelque chose ?

 

Je vous dis sans ambages, oui. J’y crois. Pensez-vous que la solution aux problèmes politiques de la Guinée se trouve dans la rue. Moi, je n’y crois pas ! Je crois fermement aux valeurs de la république, je crois aux valeurs depardon, de dialogue et de compromis. Les acteurs politiques et les responsables des pouvoirs publics doivent être autour de la table pour discuter et trouver des solutions aux problèmes du pays. Qu’Ils se fassent assister par nos partenaires au développement ou pas, est pour moi secondaire. Mais il faut le dialogue.

Je trouve donc très regrettable le fait que cette rencontre n’ait pas eu lieu. C’est une erreur.Elhadj Cellou aurait dû, malgré tout, y aller. Au demeurant ils veulent tous gouverner, parce que la république existe. Ils sont opposants parce que la république existe. Nous les jeunes voulons garder jalousement cette république, fruit d’un énorme travail de nos ancêtres. Alors lorsque la république est en danger, une pause s’impose et la recherche de solution devient primordiale et urgente. Il n’y a pas d’alternative au dialogue. Donc  il faut que les acteurs politiques actuels reviennent à la table se parler et trouver la solution aux problèmes qui se posent au pays.C’est pourquoi je me réjouis du fait qu’Elhadj Cellou soit toujours disposé à rencontrer le président de la République pour parler de la Guinée.

 

Quelle doit être pour vous la solution aujourd’hui ?

 

Je n’ai pas la moindre prétention de détenir la solution aux problèmes politiques actuels du pays. C’est d’un dialogue sincère sans conditions que celle-ci jaillira. Même si je continue à croire qu’un compromis est non seulement nécessaire mais aussi possible. Je peux m’imaginer qu’il puisse être possible de maintenir le calendrier électoral actuel, mais nommer des cadres issus de l’opposition et proposés par elle dans toutes les communes dans lesquelles l’opposition avait gagné l’uninominal lors des dernières élections législatives. Cela pourrait être une ébauche de solution. Il faut en tout cas tout faire pour ne pas avoir un chef qui n’a plus le mandat du peuple à la tête de l’État.

 

Je vous remercie

 

C’est à moi de vous remercier.

 

Propos recueillis par Ismael Souare pour Gbassikolo.com

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