Afin de former une véritable alternative au pouvoir R.P.G.-ARC-Ciel, l’opposition guinéenne se doit de procéder à un réel « examen de conscience », afin d’adopter une stratégie commune et cohérente.
Cette stratégie doit être l’unité d’action ! Soit l’opposition reste unie, soit elle se saborde, c’est le sentiment de l’immense majorité des guinéens…
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C’est en cela qu’elle est à la croisée des chemins.
Le pouvoir trouve sa force dans l’absence de véritable stratégie de l’opposition guinéenne, de son manque de cohérence, mais surtout de fermeté. L’opposition est toujours dans la réaction, non dans l’action, c’est-à-dire elle ne fait que réagir aux actions du pouvoir.
Combien de fois l’opposition a demandé un vrai dialogue inclusif?
Combien de fois il y a eu des vrais faux dialogues ?
Le pays reste toujours bloqué ; la crise sociopolitique est toujours là, avec son cortège de misère, de pauvreté et d’insécurité pour les populations.
C’est maintenant que l’opposition doit poser des actions en élaborant une stratégie commune, un projet politique commun, auxquels tout le monde doit s’en tenir.
C’est seulement dans un tel cadre que l’Opposition pourra constituer une véritable alternative crédible.
C’est également dans un tel cadre que la question de la candidature unique peut se poser.
Il n’y a que comme cela qu’elle pourra y arriver.
La Déclaration du 6 Mars 2015 à Paris de l’UFDG, de l’UFR et du PEDN, a donné beaucoup d’espoir. C’est elle doit constituer le socle d’une vraie dynamique unitaire. L’exemple du Sénégal devrait nous inspirer.
Devant cette interminable crise de tous ordres : crise politique, crise économique, crise sociale, crise sanitaire, crise sécuritaire, crise morale, l’opposition a le devoir, ainsi qu’elle l’a annoncée de :
« De renforcer l’unité et la cohésion de l’opposition qui va s’atteler dès maintenant à l’élaboration d’un programme commun de gouvernement. »
L’élection présidentielle du 11 octobre 2015 ne sera qu’une formalité pour le pouvoir. Et si l’Opposition y va dans les conditions actuelles ce sera pour légitimer le président Alpha Condé ! Après avoir annoncé dans la Déclaration de Paris que :
« La gouvernance d’Alpha CONDE s’est illustrée depuis son installation comme Chef de l’État guinéen par un mépris total de l’autorité de la loi et une violation systématique des dispositifs de la Constitution fondant les principes de l’État de droit. »
Devant le blocage complet, l’opposition se doit désormais de résister à la Séduction et au piège de l’électoralisme. Car les élections n’ont jamais été synonymes de démocratie.
Le véritable enjeu en Guinée se trouve dans le changement de régime, pour en finir avec les méthodes de parti-Etat.
C’est normal et louable que les partis politiques veuillent aller aux élections pour la conquête du pouvoir dans un système démocratique. Encore faut-il qu’il y ait la démocratie et l’Etat de droit.
En Guinée il n’y a ni démocratie, ni Etat de droit ! Toute la gestion des affaires publiques se trouve dans les mains du pouvoir : la RTG, l’administration, la justice…
« L’héritage spirituel et idéologique du régime du parti-Etat continue à peser négativement sur la société guinéenne » Pr Alfa .I. Sow
Désormais les partis de l’opposition doivent résister aux séductions et au piège de l’électoralisme, lorsque des élections ne peuvent être ni transparentes, ni crédibles et surtout si elles présentent un réel danger pour la paix et la cohésion nationale. Ce qui est le cas aujourd’hui dans notre pays.
C’est le moment de rappeler que le RPG a boycotté les élections législatives de juin 2002! Cet acte éminemment politique n’a pas affaibli le RPG, bien au contraire. Dans la lutte politique, un parti d’opposition doit savoir dire Non, lorsque ses intérêts vitaux sont en jeu quelque soit les pressions extérieures.
« Aucune élection, aujourd’hui, ne peut s’organiser dans la sérénité requise, sans violences et sans dangers pour l’unité nationale, dans un pays où, pendant plusieurs décennies, on a cultivé l’arbitraire et le conformisme comme vertus cardinales » Pr A.I.S.
Comment des élections transparentes peuvent-elles se faire dans un système opaque, complètement verrouillé par le pouvoir en place?
Remarquons bien que désormais, dans chaque localité où le président passe ses affidés lui donnent la clé de la localité, et pérorent haut et fort qu’il aura 100% des voix pour sa réélection !
L’administration, la Cour Suprême, les élus locaux, sont à la solde de l’exécutif. Le président de la république et son gouvernement sont en campagne électorale depuis près de deux ans avec les moyens d’Etat : véhicules et argent comme au temps du P.D.G.-R.D.A. ou du P.U.P.
Regardons le nombre incalculable de mouvements de soutien à l’action ou au programme du Pr Alpha Condé ! Ils rivalisent dans la démagogie, le populisme comme aux heures sombres du P.D.G.-R.D.A.
Après les élections législatives de Septembre 2013.
Voici : Les conclusions de la Mission d’observation de l’Union Européenne sont plus qu’édifiantes sur la survivance des pratiques du régime actuel de parti-Etat en matière électorale.
* La désorganisation, le manque de transparence et de communication de la CENI.
*.L’affichage des listes électorales sur la base d’un fichier ni épuré ni consolidé
*.Toutes les demandes d’inscriptions et de révision n’ont pas été prises en compte.
*. La phase de distribution des cartes d’électeurs a révélé l’existence, dans des proportions relatives, de doublons, d’électeurs omis et déplacés.
*. La délivrance des cartes d’électeurs ne s’est pas déroulée dans un cadre normatif suffisant… Le jour du scrutin, cette distribution s’est poursuivie sporadiquement, contrairement aux dispositions du Code électoral.
Les mêmes causes donnent toujours les mêmes effets. C’est donc le même scénario qui se profile pour l’élection présidentielle d’octobre 2015!
Aller à cette élection dans ces conditions, ce n’est ni plus ni moins que servir de faire valoir pour la réélection du Pr alpha Condé, pour le plus grand désespoir des millions de guinéens.
Vive la Guinée
Vive la Paix
Dr.B.Diakité