L'accord paraphé ce jeudi pour l'organisation des élections en Guinée, n'est pas du gout de toute le monde. Si les principaux partis d'Opposition ont salué l'accord, une première réaction négative est venue d'Ibrahima Sila BAH (opposition), Allié de l'UFGD, qui estime qu'il n' ya pas eu de dialogue. "c’est à mon sens la plus grande forfaiture commise envers le peuple de Guinée"…
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« Je suis déboussolé par rapport aux nouvelles qui me parviennent, je suis profondément choqué d’entendre que nous avons abouti à quelques conclusions que ce soit. Je le dis parce qu’à mon sens, il n’y a pas de dialogue. Il y a dialogue quand les parties s’entendent sur des points. Pour replacer les choses dans leur contexte, nous avons mandaté une équipe devant défendre notre position. Mais au fil des négociations, nous avons constaté des dérives par rapport aux instructions qui leur avaient été initialement données. Alors, si tels que les médias le disent, ils parviennent à signer la conclusion d’un accord politique aujourd’hui, je tombe des nues. J’insiste, si tel est le cas, je considère que ce serait la plus grande trahison contre le peuple de Guinée. Parce que notre jeunesse se bat ces dernières années avec tous les risques pour mettre une fois pour toutes, les fondements de la démocratie et de l’Etat de droit, nous avons enregistré des vies humaines, nous avons perdu des biens. Aujourd’hui, si nous sommes loin d’atteindre cet objectif, ce n’est pas à mi-parcours qu’on mettra tous nos efforts dans l’eau pour nous embarquer dans une soi-disant élection, qui n’en n’est pas une. C’est à mon sens la plus grande forfaiture commise envers le peuple de Guinée, si tel est le cas.
(…)Il n’y a pas eu de signal fort censé nous conduire à des élections libres et transparentes. Après une cinquantaine d’années de dérive dictatoriale, il est question aujourd’hui de mettre les fondements d’une vraie démocratie. Mais vu ce qui se dessine, si tel se confirme, je considère comme étant une grande trahison par ceux ayant mené ce dialogue. La position de l’opposition était d’aller négocier pour changer l’ordre des élections, les élections communales avant les présidentielles. Mais d’après ce que nous avons compris, je peux me tromper, sous la pression des représentants internationaux, nos émissaires se seraient sentis obligés d’accepter la recomposition des mairies. Au lieu de la refondation des 342 communes, ils sont redescendus jusqu’à 128 en prenant les 90 communes ayant plus de dix mille électeurs plus les 38 communes urbaines. Ils ont piloté la dernière rencontre apparemment sur cette base. Mais à mon avis, tel n’était pas le mandat de nos émissaires. Sinon, à quoi cela rimerait ? Quel est l’impact attendu dans le processus ? Rien. Je vous donne un exemple éloquent, les chefs de quartier et les chefs de district sont plus de cinq mille. Or, ce sont eux qui déterminent la façon dont les élections vont être menées. Curieusement, ceux- ci sont exclus de ce qui est envisagé. Donc, c’est du bidon.
Quant aux deux autres questions importantes, la liste électorale et la recomposition de la CENI, tout est flou. Sans revenir à la base, nous apprenons l’obtention d’une éventuelle conclusion, laquelle va être chapeautée par la signature d’un accord politique. C’est une grande forfaiture contre le peuple de Guinée, si tel est le cas. En signant un tel accord, nous allons à une défaite certaine de l’opposition aux élections. Tout l’appareil électoral est dans les mains du président de la république. Les délégations spéciales, l’administration, les forces de sécurité et la CENI sont aux ordres. Dans ces conditions, de quelle élection parlerions-nous ? C’est tout sauf élection à mon avis."
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