Au tribunal, deux jours avant le congrès, les Baadiko n’ont cessé de parler de règlement à l’amiable. Vu la profondeur de la cassure et de la destruction du climat de confiance, nous avons conclu qu’il vaut mieux se séparer. Nous avons alors démissionné en bloc le vendredi 4 septembre en envoyant la lettre correspondante au président et à ses collaborateurs.
{jcomments on}
Comment donc au sortir du congrès, tenu après notre démission, les Baadiko peuvent-ils parler de mesures disciplinaires contre nous ? C’est ridicule !
Il n’y a pas que Baadiko seul qui avait reçu notre lettre de démission en bloc, mais toute la direction de Conakry et tous ceux qui sont inscrits dans la liste de partage. Ils n’ont d’ailleurs osé parler de ce genre de mesures que parce qu’ils savent qu’on a démissionné du parti. Ils ont eu des problèmes sérieux avant avec des personnes qu’ils ont trahies et remplacées dans le bureau mais jamais ils n’ont osé parler de sanctions ou de mesures disciplinaires.
Dans ce cas-ci, ils n’ont d’ailleurs aucun texte de Règlement Intérieur sur lequel se fonder pour prendre des mesures disciplinaires, même s’ils étaient dans leur droit. Nous n’avons trouvé ni règlement intérieur ni projet de société dans l’UFD de Baadiko. Nous avions décidé de commencer par écrire et se doter vite des règlements intérieurs. Le samedi 01 aout 2015, une commission consensuelle de 7 membres a été mise en place pour la rédaction du Règlement Intérieur. Une évolution qui n’était pas du goût du Président, parce que, le weekend suivant, le 08 août 2015, date à laquelle la commission devait se réunir pour démarrer son travail, le président Mamadou Bah Baadiko, comme d’habitude, en violation manifeste et flagrante des statuts, prend son « décret » pour déclencher le processus de la convocation du Congrès en proclamant la suspension de toutes les activités de l’UFD.
M Abdoulaye Binta Diallo a bien accompli sa mission de Labé et a rendu compte, comme il le faut, au Secrétariat Général. Il devrait oralement rendre compte et présenter le rapport à la prochaine réunion du BEN qui n’a plus été possible. Et en tant que SG d’alors, je n’ai ordonné aucune dépense et n’ai pas été informé d’une remise de fonds à un membre quelconque du BEN. Une telle action, s’il y a eu, n’aurait été que tentative de corruption et de récupération de la personne par un clan constitué au sein du parti. Je prie donc A. Binta Diallo de ne pas répondre à de telles interpellations ridicules.
Nous avons quitté l’UFD en évitant une bagarre qu’ils n’avaient aucune chance de gagner face à nous le jour du congrès. J’aimerais prier les Baadiko de ne plus mettre mon nom ni ceux de mes proches dans leurs textes ridicules.
Même si vu les circonstances Baadiko a hésité de dévoiler maintenant son projet et d’attendre un peu d’abord, guinee7.com affiche sa déclaration de congrès où la cible devient plutôt l’opposition:
Baadiko déclare: « L’opposition guinéenne n’a pas été à la hauteur des attentes de la population… ».
Un Congrès au secret
Nous avons eu la confirmation qu’effectivement, Baadiko avait tenu une réunion chez lui au cours de laquelle il a donné des consignes de ne donner la possibilité d’accéder à la salle de réunion du soi-disant congrès qu’à leurs proches et inconditionnels. Comment donc ce congrès aurait pu en être un si les participants sont sélectionnés clandestinement parmi les ayant droit statutaire ?
Nous constituions la partie plus jeune et plus dynamique de la direction du parti. Comment les vieux Baadiko et frères auraient pu nous empêcher l’accès à la salle en l’absence de forces de l’ordre ?
Nous avons pris la décision sage de nous retirer constatant qu’on ne pas évoluer ensemble. En politique, on n’a pas besoin de se bagarrer dans un parti quand on n’a pas les mêmes visions. On se sépare simplement et chacun suit son chemin.
Nous avons décidé de nous lever, nous n’allons plus nous rassoir encore moins abandonner ceux qui se sont levés et mobilisés avec ou derrière nous.
Nous n’avons pas commis d’erreur en intégrant l’UFD en juin. Nous avions deux soucis:
1- Satisfaire l’électorat en cherchant à intégrer et fédérer plutôt ce qui existe qu’en faisant émerger une nouvelle force politique.
2- Trouver un moyen de renforcer et aider l’opposition dans l’épreuve qui s’engageait avec le pouvoir sans scrupule d’Alpha Condé en vue des préparatifs des futures élections. Chacun peut remarquer qu’avec notre implication dans le dialogue politique officiel, le pouvoir n’a pas pu arriver à ses fins pour la première fois en Guinée d’Alpha Condé: l’opposition est restée ferme et a dominé dans les négociations armée d’arguments, de documents et preuves par rapport à chaque point des négociations. Le pouvoir a été obligé de contourner les négociations officielles, qui furent suspendues, pour traiter directement en coulisse avec des leaders qui ont fini par commettre les erreurs du passé.
Comme a dit Mandela, celui qui essaye ne perd jamais: soit on gagne soit on apprend.
Nous avons pensé qu’on peut changer ou apprendre des ainés en Guinée. Nous avons fait l’expérience et compris que nos ainés leaders politiques n’ont pas la culture du respect des textes et qu’ils sont minés par un égoïsme suicidaire. Nous allons désormais œuvrer à avoir une équipe harmonieuse, crédible et dynamique qui se bat pour un même idéal.
Aux différents groupes qui se constituaient à travers le monde pour former une section ou une fédération du parti après la reforme de l’UFD et qui se posent des questions à présent:
Ceux qui veulent adhérer au parti de Baadiko connaissent son adresse. Ils peuvent le contacter et continuer leurs activités avec lui selon ses convenances.
Ceux qui étaient motivés et qui s’engageaient à cause des reformes du parti ou par leur foi en nous, n’ont qu’à continuer leurs concertations et processus de création des organes correspondants à leurs milieux respectifs. Qu’ils nous donnent quelques semaines pour leur offrir un cadre sérieux et fiable de nos futures activités politiques ! En guise d’exemple, le 22 aout passé, nos militants et sympathisants en Allemagne se sont réunis pour fonder la Fédération allemande du parti. Mais vu que Baadiko et ses proches avaient commencé à semer la zizanie et le doute dans les esprits, l’assemblée a décidé, à l’unanimité, d’élire le bureau et d’attendre après le 5 septembre, pour définir les couleurs et l’appartenance de ladite Fédération.
Sadio Barry,
Ex- Secrétaire général de l’UFD