Eh oui, une fois n’est pas coutume et il faut le souligner car c’est une véritable prouesse technique et technologique que vient de réussir le gouvernement de la République de Guinée et son administration. En pionnier dans la sous-région ouest africaine, le président guinéen sortant Monsieur Alpha Condé a réussi en un seul mandat à installer des distributeurs de billets de banque dans toute la région rurale de la Moyenne Guinée (ou Foutah Djallon) malgré l’absence d’électricité.
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C’est sans aucun doute une expérience d’un genre nouveau de laquelle de nombreux chefs d’Etats africains souhaiteront s’inspirer dans les mois et années à venir.
Et pourtant la technique est d’une simplicité qu’on se demande pourquoi personne n’y a jamais pensé auparavant. Elle consiste en effet à vider les caisses de l’Etat, à embarquer l’argent dans un hélicoptère (puisque les routes sont impraticables par les véhicules en période hivernale) et à aller le distribuer en milieu rural. C’est aussi simple que cela ou presque. Quant aux caractéristiques, il s’agit de distributeurs mobiles et éphémères en sacs plastiques qui se déplacent d’un endroit à un autre au gré de l’électorat. Mais la contrainte majeure est que ces distributeurs ne sont accessibles aux citoyens qu’une fois tous les cinq (5) ans et comme par hasard à la veille de l’élection présidentielle. Il s’agit également de distributeurs sélectifs qui décident de qui peut retirer de l’argent et de combien.
Mais la nouveauté n’est pas dans le fait que des dirigeants vident les caisses de l’Etat pour distribuer de l’argent à leurs familles, à leurs parents, à leurs amis ou pour acheter les consciences d’un électorat. C’est un phénomène malheureusement courant dans les démocraties africaines. L’innovation guinéenne et de ses brillants intellectuels vient du fait que par le passé on se servait d’intermédiaires et qu’on le faisait de manière discrète et en privée; et qu’aujourd’hui c’est le Chef de l’Etat en personne qui se charge de cette distribution de billets devant public (comme le montre la scène en image captée par un site guinéen d’information).
Et pour les vrais distributeurs de billets de banque, je pense que les populations du Foutah devront malheureusement patienter encore pour de très de longues années. D’ici là, j’espère (ou plutôt je rêve) que les institutions de la République chargées de vérifier la régularité des comptes de campagnes électorales des candidats se seront réveillées pour faire leur travail.
C’est vraiment dommage et pathétique pour l’image de notre république !
BAH Abdoul Diaila
Liège, Belgique
abdoul.diaila@gmail.com