Afakoudou ! On est plein dedans. On est plein dans la mamaya présidentielle. Bonne occasion de faire bombance, d’illusionner encore la populace avec de vrais billets de banque, de la faire miroiter monts et merveilles, de l’intoxiquer, de l’emballer dans de grosses menteries politiques, de la tarabuster jusques dans l’isoloir pour qu’elle glisse de visu dans l’urne la carte électorale biseautée par les féaux de Goby Condé, le chauffard de la guimbarde à trois roues et demi du palais Gokhi Fokhè. {jcomments on}Ça fout de l’animation dans le bled avec tous ces politicards qui, se mettant dans leur trente et un, à bord de leurs bolides qui rendent scabreuses, impraticables les routes boueuses qu’elles défoncent et charrient de partout, font lanterner les bouseux dépenaillés à l’intérieur du pays. La plupart de ces derniers les voient là physiquement, pour la première fois de leur vie. Ça dure le temps que le politicard visiteur les soûle de bavardage pour le voir aussitôt réembarquer et repartir précipitamment. C’est le charme politique. Les candidats dans cette farce présidentielle n’ont pas le temps. Ils ont trop à faire. C’est pourquoi ils font appel à d’autres pour faire le boulot de séduction à leur place.
Et voilà la Mamakanny Diallo qui, ayant enduré les pires souffrances et humiliations conjugales quand elle s’était mis la corde au cou en épousant le brutal condottiere Goby Condé du RPG d’alors, va dans la préfecture de Dalaba maquignonner Gobykhamé, son ex souffre-douleur chéri, en vue du maintient de celui-ci au palais Gokhi Fokhè.
Afakoudou ! Gobykhamé est parvenu à persuader Mamakanny à aller danser le « Moriba yassa » ou « Marbayassa » au Foutah Djallon. « Goby Condé KO dès le premier tour ! Marbayassa ! Goby Condé KO dès le premier tour ! Marbayassa ! Goby Condé KO dès le premier tour ! Marbayassa ! » C’est fort de café d’éliminer sans crier gare dès le premier tour les sept candidats plaisantins de l’opposition qui s’illusionnent de déboulonner Goby Condé. Mais le tyranneau est fermement décidé à s’approprier le trône pour son plaisir et pour le restant de sa vie. C’est pourquoi tous les concours sont en alerte.
Et toi, Mbarring ! Tu as vu Mamakanny, de tes yeux vue, dans la sous-préfecture de Kankalabé. Elle t’emballe à s’embarquer de façon inconsidérée sur la candidature de son ex souffre-douleur chéri : « l’élection présidentielle est un enjeu majeur pour notre pays commun qui a longtemps souffert, vous jeunes de tous les bords politiques, je vous exhorte à une campagne civilisée et apaisée pour que plus jamais de violence en Moyenne Guinée et sur l’ensemble du territoire. Que chacun vote librement pour son candidat, mais le notre, le Pr Alpha Condé vous a montré ce dont il est capable en seulement 5 ans. » C’est bien cancaner avec une petite dose de manip’ dedans.
Notre pays a longtemps souffert. C’est vrai. Et ça rappelle le combat politique de Hadja Bobo qui avait osé fustiger au temps de Sékou Touré que la Révolution abatte des bœufs à Labé et qu’elle transbahute toute la bonne chair pour aller gaver ses dignitaires à Conakry. Pendant que les populaces de Labé se disputaient dans l’achat, comme des charognards les boyaux, les sabots, la tête et la peau de la bête massacrée. Cette dénonciation faite sur tous les toits avait coûté à Hadja Bobo la prison à vie et la saisie de tous ses biens matériels. C’était la Révolution loufoque de Sékou Touré. Et avec l’autocrate Goby Condé depuis aux commandes du bled, l’on peut déduire que notre pays commun est tout simplement allé de charybde en Scylla. Sékou Touré faisait pendre publiquement ou fusiller ou égorger ou tuer par diète noire ses victimes. Goby Condé quant à lui fait liquider ceux qui le décrient dans la rue par les donzos et les forces répressives et brutales de la police et de la gendarmerie nationale. Et en 5 ans de dictature, Goby est responsable de la mise à mort de près de 2000 personnes.
Mamakanny ! Le bilan de ton ex souffre-douleur chéri est loin d’être reluisant. Ton gars a rapiné le trône mais il n’a pas l’étoffe d’un chef d’Etat conscient des responsabilités qui l’incombent. Parfois l’on se demande réellement comment il avait machiné à l’époque pour se flanquer du titre pompeux de pro…fesseur à Place d’Italie dans Paris. L’on ne dirait pas qu’il a fréquenté une faculté de droit en France. Dans son esprit machiavélique, il croit que la meilleure façon de continuer à bénéficier jusqu’à sa mort des jouissances que lui procure actuellement le trône c’est de monter les ethnies les unes contre les autres. Les oreilles bourdonnent encore de son hurlement discriminatoire au stade de Kankan ce 9 mai dernier : « La Guinée c’est les Malinkés, les Tomas, les Guerzés, les soussous et cetera. » A propos, quelle a été ta réaction quand tu l’as entendu sortir cette sottise là encore de sa propre bouche ?
Mamakanny ! Tu maquignonnes Goby. Tu as charge de faire l’article de cette camelote au Foutah. C’est une tâche difficile et délicate pour toi. Elle est d’autant plus difficile qu’à réfléchir un chouïa les électeurs et électrices s’interrogent bien sur le motif de votre divorce. Tu es une belle femme. On dit aussi que tu es compétente. Tu travaillais à la Banque Africaine de Développement à Abidjan. Et selon tes proches, tu n’es pas lunatique. Pourquoi alors Goby Condé t’avait divorcée ? Ou bien c’est toi qui l’avais divorcé, et pourquoi ? Tu es certainement une bolosse. On ne t’en veut pas. On te plaint plutôt. Ceux et celles qui connaissent Goby ne se méprennent pas sur sa personne. C’est un atrabilaire. Il n’est pas facile à vivre. En plus c’est un grand menteur, un ethnocentrique, un affabulateur, un manipulateur, un mégalomane, un narcisse, un médiocre, un mystificateur, un dangereux imposteur. Il a manqué le coche de rassembler les Guinéens quand il a accusé pendant la présidentielle de 2010 les peuls d’avoir empoisonné ses militants à l’eau qu’on crie à la vente de façon populaire « yé glacé ! ». Goby Condé et Alassane Ouattara font recours à la même méthode politicarde : la menterie, la machination, la manipulation, l’intimidation et la liquidation physique des adversaires politiques pour accéder coûte que coûte au trône et le garder ad vitam aeternam. Il faudra s’attendre indubitablement pendant cette nouvelle farce présidentielle à un autre coup fourré de Goby Condé contre ses challengers lancés dans leur course effrénée à vouloir le culbuter. Attendons nous à ce que Gobykhamé stipendie des faquins pour l’exécution de son perfide dessein.
Tu vois, Mamakanny Diallo ! Goby force les choses mais ce n’est pas bon pour le développement des Guinéennes et des Guinéens qu’il reste au trône pour cinq longues autres années. Jean-Marie Le Pen, l’ex fondateur du Front National, est un con mais c’est quelqu’un à qui il arrive de tenir de temps en temps des propos susceptibles de capter l’attention : « La politique est une maîtresse exigeante. » Tu vois ! Or parlant d’exigence, tu sais plus que Djéné Saran Kaba Condé, l’actuelle malheureuse maîtresse du palais Gokhi Fokhi, que Goby Condé est un amant volage, un mauvais mari, « Kémokhi gnènguè Soukhi Nanou Naraa » traduis un vieux coureur de jupon. Goby n’est pas porteur d’exigences comme la compétence, la capacité, la vertu républicaine pour développer le bled et l’unifier.
Mamakanny ! C’est Goby Condé, de par ses propos bancals et actes inconsidérés, qui prône la violence dans le pays. Ça l’insupporte que l’on étale au grand jour des faits et dires qui confortent toutes les accusations sur sa tyrannie dans la contrée. Ça l’emmerde que l’on déplore les conditions de vie et d’études exécrables des élèves et étudiants de Kankan, de Labé, de Kindia, de Mamou, de N’Zérékoré, de Kissidougou, de Koundara, de Boké, de Gaoual, de Boffa, de Kérouané, de Pita, de Lola, de Coyah, de Mandiana, de Guéckédou, de Fria, de Kamsar, de Macenta, de Siguiri, de Mali, de Dabola, de Lélouma, de Yomou, de Sangarédi, de Cona-cris, de tout le pays. Durant 5 ans, le gouvernement Goby Condé leur a imposé un enseignement des plus médiocres. Durant 5 ans, la gouvernance Goby Condé a louvoyé sur le premier emploi des jeunes et le chômage endémique de milliers de Guinéennes et de Guinéens. Durant 5 ans, le régime Goby Condé les abreuve de promesses, de belles paroles. Depuis 5 ans le régime Gobykhamé s’engonce dans le mensonge, l’incompétence, la corruption, les détournements de deniers publics. Depuis toujours des policiers ripoux spolient à Cona-cris et dans le reste du pays les taximan, les conducteurs des « Magbaana », les voituriers et les camionneurs. Et depuis toujours la populace s’enfonce dans une misère noire. Durant ces cinq dernières années l’administration Goby a continué à rançonner les Guinéennes et les Guinéens dans l’accomplissement des services publics et gratuits, à les escroquer. Cona-cris est aujourd’hui la capitale poubelle du continent. La capitale de la saleté, des immondices, des rats, de ruisseaux d’eau usée, des odeurs pestilentielles. Cona-cris, la souillon, est la moins attrayante, la moins coquette, la moins pimpante de toutes les capitales d’Afrique. Pire Cona-cris devient de plus en plus le terreau de la pègre, des mafias, des crimes politiques, des assassinats ciblés, du grand banditisme, de l’insécurité totale. Cona-crimes s’apparente beaucoup aujourd’hui à Bogota. On vous fait la peau chez vous ou dans la rue à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. Dans Cona-crimes votre vie tient à un fil d’araignée. Et le régime Goby sanctifie les crimes et assassinats qui l’arrangent et le débarrassent d’adversaires gênants. Impunité totale sur les crimes et assassinats politiques. Dans le bled seul Goby Condé est aujourd’hui en sûreté et ne risque pas le mauvais sort similaire à ce « kortè » que Aboubacar Sidiki Toumba Diakité, le bourreau du stade du 2 septembre de Cona-crimes le 28 septembre 2009, avait jeté de façon foudroyante sur la tête de Moussa Dadis Camara, l’ex pharaon du CNDD alors aux commandes du patelin. Beaucoup de familles guinéennes vivent toujours dans la dèche. Dans les hôpitaux guinéens, on arnaque les patients, on les rend plus malades qu’ils ne le sont, on les estropie, on oublie ou des ciseaux ou des boucles d’oreilles ou des sparadraps dans leurs bides après opération, on maltraite les femmes enceintes. Pauvre Guinée, pour parler comme Fernando Vallejo parlant de sa Colombie, elle est mal barrée ! Ça va mal ici, ça mal là, tout merde depuis 1958 jusqu’à aujourd’hui. En dépit de tout ça, Goby Condé décide de rester scotché au trône. Goby veut durer au pouvoir autant que son alter ego Dougoudougou Compaoré, l’ex dictateur du Burkina Faso chassé du pouvoir après 27 ans de règne. C’est cette illusion d’un long règne qui fait certainement hululer Gobykhamé ce propos décapant : « Ceux qui me feront échouer ne sont pas encore nés. » Taratata ! Le marabout ou « karamoko » qui t’a dit ça t’a menti. Wallahi ! Billahi ! Il t’a menti. Tu as menti. Tu mens. Les Guinéennes et les Guinéens ne te laisseront pas faire. Ils ne te regarderont pas indifféremment embourber le pays dans la dégénérescence, la décadence sociale et économique, l’exclusion, l’ethnocentrisme, la haine ethnique.
Guinéenne, Guinéen ! Marquez vos désaccords par rapport à ce développement stérile que propage le régime Goby. Montrez à Goby que vous êtes déjà nés. Vous existez même si vous vivez mal dans vos carapaces. Contrairement à son rejeton, Mohamed Condé, qui est visible par son embonpoint et son train de vie de qualité. Pesez massivement par votre boycott le jour de l’érection présidentielle. Que votre absence fasse bourdonner le silence dans tous les bureaux de bottes. Boycottez Goby Condé yoooooooo ! Boycottez ce scrutin qui ne servira que d’alibi à Goby pour se légitimer aux yeux de l’opinion internationale à garder le kibaniyi. Ne lui servez pas de faire-valoir pour tyranniser la Guinée les cinq prochaines années. On en a plein le cul. En réalité, Goby n’a pas tant besoin de cette danse votive qu’est le « Marbayassa » pour espérer garder le trône après le 11 octobre prochain. Il a déjà biseauté les cartes électeurs qui le sacrent vainqueur de sa présidentielle. Le scrutin du 11 octobre ne sera pas sincère. Il ne sera pas transparent encore moins démocratique. Le bourrage des urnes et le vote des mineurs enrôlés en Haute Guinée sont assurés. La CENI et le Conseil constitutionnel, acquis à sa cause, n’assisteront pas à la perte électorale de Goby dans les urnes. Ils tricheront et valideront la triche afin que celui-ci reste au trône. Il n’y a aucun fétu d’espoir à ce que l’opposition l’emporte sur la triche électorale planifiée par le camp Goby Condé. Doncou ! Ne gâchez pas votre précieux temps à aller botter le derrière de Goby dans ces isoloirs qui n’en seront pas un. Dans la journée du 11 octobre prochain, ne sortez de chez vous que pour aller au estaminet du coin. Commandez un plat de spaghettis à pimenter, svp ! Régalez-vous en écoutant Ibro Diabaté dans ses deux tubes « Faux » et « Vrai ya ». Grand « Faux ya » moulé dans son « Koti foré » c’est-à-dire costume noir paiera le café…
Benn Pepito