L’intervention faite ce samedi par le Chef de l’Etat guinéen lors d’une Assemblée générale hebdomadaire du parti au pouvoir, le RPG-Arc-en-ciel, a suscité interrogations et inquiétudes dans les familles de plusieurs dizaines de prisonniers condamnés pour l’attaque de son domicile le 19 juillet 2011. Et pour cause, cette mise au point :..
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« J’ai accordé une grâce avant-hier (ndlr, jeudi 24 décembre 2015), je n’accorderai aucune autre grâce jusqu’à la fin de mon mandat(…) ». Et du coup, ils sont nombreux à se poser des questions sur le sort de près d’une centaine de personnes concernées par cette affaire, d’autant plus que, après comptage, il s’est avéré que seules quatre (4) personnes parmi la centaine, ont bénéficié de la grâce présidentielle. Ce sont : Bah Oury, Thierno Sadou Diallo, Baba Alimou Barry et Mamadou Amara Mara.
Des noms, et non des moindres (Lamine Diallo, AOB, Jean Guilavogui, Fatou Badiar Diallo, Almamy Aguibou Diallo et Mamadou Alpha Diallo), ne figurent pas sur la liste ! En lieu et place, de nombreux prisonniers de droit commun, plus de 80 pour cent condamnés par les tribunaux de l’intérieur du pays, donc n’ayant pratiquement aucun lien avec l’affaire du 19 juillet 2011 !
A noter également qu’un procès militaire est actuellement en cours pour juger des officiers (Nouhou Thiam et ses acolytes) présumés impliqués dans l’attaque du domicile privé du Chef de l’Etat.
Seront-ils purement et simplement acquittés, faute de preuve ou condamnés ?
Jusqu’à ce samedi, l’hypothèse d’une condamnation ne semblait pas inquiéter les familles des personnes concernées, espérant qu’après la grâce présidentielle du 24 décembre, une deuxième vague de condamnés allait également suivre.
Mais en déclarant ce samedi ne plus accordé de grâce jusqu’à la fin de son mandat, Alpha Condé a fait voler en éclat, l’espoir pour de nombreux détenus ou exilés, de recouvrer leurs libertés.
Pour ses détracteurs, l’espoir d’un signe d’apaisement suscité par le décret d’Alpha Conde, « était trop beau pour être vrai. Le rêve n’a pas duré, la désillusion est totale .Toute cette histoire n’est qu’une gigantesque tromperie, une manœuvre angbansannée pour libérer et accorder l’impunité à des criminels malinkés. En effet, 52% des 159 personnes graciées sont malinkés et ne sont pas des prisonniers politiques », pouvait-on lire chez notre confrère Guineepresse.info.
Pour Haroun Gandhi, économiste et analyste politique, ce n’est peut être « qu’une question d’heures ou de jours, car on comprendrait mal pourquoi certains bénéficient de largesses auxquelles d’autres n’auraient pas droit ».