Dans une déclaration qui vient de parvenir à notre rédaction, le Député-UFDG M. Ousmane Gaoual Diallo soutient que le Ministre de la justice garde des sceaux, a renoué avec les démons du Camp Boiro. « Démissionnez » !, a-t-il exigé…
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BANNISSONS LA TORTURE !
Monsieur le garde des sceaux, vous renouez avec les démons du Camp Boiro.
Démissionnez !
Vos tortionnaires, en plein jour sapent les libertés individuelles et collectives dans une Guinée qui se veut démocratique.
De nos jours, la plupart des traités généraux relatifs aux droits de l’homme, ratifiés par notre pays affirment que la torture est absolument interdite. Même dans les conflits armés, ces traités insistent sur le fait que la torture n’est pas permise. «Elle est une des pires violations des droits fondamentaux de la personne, détruisant sa dignité, son corps et son esprit avec des effets néfastes sur sa famille, sa communauté et sur l’image de son pays».
Or en Guinée, la torture reste une pratique courante, et solidement encouragée par les autorités que vous incarnez et qui garantissent une impunité totale aux auteurs de ces actes ignobles. Le Ministre de la justice si prompt à réagir sur des faits mineurs est sur ce coup muré dans un silence coupable aux yeux de la population guinéenne toute entière.
La vidéo insoutenable qui fait actuellement le tour des réseaux sociaux, mettant en cause une des équipes des forces de sécurité n’a toujours pas fait réagir notre super Garde des Sceaux. À défaut de traduire les auteurs de cette barbarie à ciel ouvert devant les juridictions, tant bien même qu’il s’indignerait, personne ne le croirait tellement l’impunité sélective est érigée en système dans son département.
Monsieur le ministre, l’usage de la torture et d’autres formes de mauvais traitements existent dans notre pays. Vous avez là une occasion à la fois pédagogique et disciplinaire pour indiquer le bannissement de la torture dans notre pays. Faute de quoi, Démissionnez !
Ne vous cachez surtout pas derrière une hypothétique plainte de la victime instruisez à votre procureur l’ouverture d’une enquête criminelle sur les éléments disponibles.
Des sanctions administratives urgentes s’imposent avant que l’enquête n’aboutisse. L’enquête sur la mort du journaliste vous rappelle sûrement que la justice peut accélérer lorsqu’elle le souhaite.
La torture est un abus de pouvoir omniprésent dans notre société, nous devrions nous obliger à dénoncer publiquement les tortionnaires qui exercent encore au sein des forces de défense et de sécurité guinéennes. Ces affreux criminels ‘’légaux’’ salissent l’image et la mémoire de notre pays.
Il faut rappeler aux forces de défense et de sécurité que la sauvagerie doit disparaître de leurs rangs, que des forces de sécurité qui tuent arbitrairement, qui torturent et se rendent coupables de traitement dégradant n’ont pas plus d’honneur. Une justice qui ne juge pas ses propres criminels devient elle même criminelle.
L’histoire guinéenne est jonchée de cadavres, de mutilés physiquement et moralement, d’orphelins, de veuves et surtout de bourreaux sans qu’il n’y ait eu
la moindre parcelle de justice. Les affres du camp Boiro, les massacres du
28 septembre et plus récemment l’assassinat des militants de l’opposition sous votre regard indifférent font actes monsieur le Garde des Sceaux.
Les forces de Défense et de sécurité puisque c’est d’eux, dont il s’agit, apparaissent dans la mémoire des guinéens comme des brutes conduites par des irresponsables, psychopathes par moments auxquels la justice garantie une impunité totale.
CELA DOIT CESSER.
La démocratie est incompatible avec la torture. Elle se perd et se déforme dans la torture. Dans le Discours sur le colonialisme, Aimée Césaire avance que « l’homme, en s’habituant à traiter d’autres hommes comme du bétail, comme des êtres humains de seconde main, a creusé sa tombe».
«La torture détruit l’humanité de la victime d’abord et s’empare de l’âme du bourreau et de la conscience universelle ensuite». BANNISSONS LA !
Ousmane Gaoual
DÉPUTÉ
Vice-président de la commission défense et sécurité
Membre de la commission des lois.