Cher petit Papa Noël,
Je serai très heureux de te revoir bientôt, au soir de Noël. L’idée même de ta venue me redonne l’espoir, et me confine à faire le pied de grue devant le sapin.
Mais si tu as surement dû penser à mes cadeaux ainsi qu’à ceux de milliers de gens, bien ficelés dans tes étrennes, tes hottes et tes traineaux à chiens chargés à ras bord, laisse-moi te faire une petite confidence, secret de polichinelle !…
{jcomments on} L’humanité n’a pas du tout été sage encore cette année.
Il en a d’ailleurs presque toujours été ainsi entre enfants de Dieu : des guerres insensées ; des famines ; des enfants abandonnés ; une profusion de violence ; de la méchanceté gratuite ; du racisme ; de la xénophobie ; de l’indifférence ; de l’égoïsme ; de l’égotisme ; de la discrimination ; j’en passe…
De nouveau cette année, il ya eu trop de sang d’innocents versé à Conakry, en Syrie, en Palestine ; l’homme persévère dans sa stupidité belliqueuse et meurtrière au nom de sa soi-disant bigoterie à servir le même Dieu ou le même homme. Pis, les extrémismes populaires d’un autre âge ont marqué un regain fulgurant, incarnés par des politicards pyromanes en plein cœur de l’Occident parangon de la liberté et de la démocratie pourtant. Le coup porté aux acquis sociopolitiques séculaires de l’humanité est fatal ; notre vivre – ensemble et notre avenir menacés.
Quand tu descendras à minuit sur les toits du monde, Papa Noël ne m’apporte ni iPhone 7, ni chocolat fourré, ni la dernière console de jeu, ni Stars Wars 6 sur un plateau d’or ou sur la piste des étoiles ; encore moins de jouets ou de gadgets, répands juste de la générosité, de la tolérance et l’acceptation dans les cœurs et les esprits. Je t’en serais bien reconnaissant…
À ma chère Guinée, plus particulièrement, tu octroieras pardon et empathie. Tâche surtout, gentil paternel, à inoculer une bonne dose de responsabilité, de patriotisme, de bonne gestion aux dirigeants politiques. Ce ne sera pas de trop ! Avant de tourner casaque, père Noël, je t’en revaudrais tant si tu administrais une cure de désethnicisation à toute épreuve, une thérapie civique sans limites au Guinéen, et taisais à jamais ces négationnistes délurés d’un passé cauchemardesque, qui ont le vent en poupe ces derniers temps.
Nonobstant notre nature belliqueuse, sadique, outrancièrement exacerbée d’année en année, j’espère, cher Papa Noël, que tu ne renonceras pas à déposer sous le sapin de toutes les chaumières du monde un peu d’amour et de fraternité. Comme tu n’as pu t’en priver chaque an, débonnaire et généreux que tu es, malgré notre caractère revêche.
Il me tarde, bien-aimé Papa Noël, d’être au lendemain de Noël pour voir si tu as apporté tous ses présents que je t’ai commandés.
En dépit de ton calendrier surbooké, tu voudras bien lire, daron préféré, ces quelques lignes, elles en valent bien la peine. Tu t’en apercevras.
Enfin, mon Papa Noël adoré, quand tu débarqueras du ciel à minuit, attention à ne pas rester bloqués tes lutins et toi dans la cheminée ; et couvre-toi bien, car il fait très fret dehors.
À tantôt, Papa Noël, je t’aime.
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