Un proverbe mandingue dit : « si tu veux terrasser un négateur, il faut le terrasser dans la cendre ». Ceci pour dire que pour confondre publiquement un homme de mauvaise foi, il faut s’arranger à ce qu’il y ait des traces bien visibles dont personne ne pourra nier l’évidence. Il n’est pas facile d’ouvrir les yeux du monde sur un mensonge millénaire érigé en vérité. Le Sénégalais Cheikh Anta Diop l’avait appris à ses dépens en publiant pour la première fois Nations nègres et culture qui révélait l’origine nègre de la civilisation égyptienne….
À l’époque, seul le Martiniquais Aimé Césaire avait cherché à lui trouver (en vain) des soutiens dans la France progressiste.
Quand je me trouvai — malgré moi — engagé dans cette enquête sur l’histoire mandingue, il y a une question qui revenait invariablement : « c’est qui tes sources? » J’ai dû répondre au moins une centaine de fois à cette question, en disant que « mes sources sont africaines et maliennes », que c’est dans la bouche même des griots mandings que je prenais mes informations. Malgré cette précision, il a fallu attendre la publication de mon livre pour mettre fin à ce sournois harcèlement. Tous ceux qui me demandaient avec malice « c’est qui tes sources ? » ont disparu subitement de ma route, après avoir pris connaissance de mes révélations. Les plus grands contestataires qui me promettaient de grands débats se sont miraculeusement évanouis dans la nature. Certains ont même dû quitter Montréal précipitamment. Les plus honnêtes m’avouèrent qu’ils n’ont pas d’argumentaire contre ma démarche. Un chercheur africain (qui croyait maîtriser cette histoire) est allé jusqu’à me suggérer d’attendre 5 ans pour publier mon 2e tome afin de « laisser le temps aux lecteurs de digérer toutes les informations » contenues dans le 1er tome. Et aujourd’hui encore j’attends ce débat de fond (et non de personnes) qui ne vient pas.
Viendra-t-il seulement un jour ce débat de fond ? Comment peut-on débattre de quelque chose qu’on ne maîtrise pas et qu’on ne cherche pas à connaître ? Comment peut-on contester un ouvrage documenté, s’appuyant sur une investigation rigoureuse et multidisciplinaire, alors que l’on ne sait même pas pénétrer le sens d’un texte écrit noir sur blanc, à fortiori en faire une analyse critique ? Comment peut-on parler de sa propre histoire alors qu’on ne maîtrise pas sa propre langue? Comment peut-on s’abriter derrière la tradition orale sans comprendre ni les chansons de griots ni les codes utilisés par eux ?J’abrège ces interrogations et en viens directement aux faits. Aussi bien au niveau des griots traditionalistes (qui n’ont jamais été à l’école du Blanc) qu’au niveau des historiens ou ethnologues africains qui se sont servis de ces griots pour écrire leurs versions de l’épopée mandingue, les aveux selon lesquels cette épopée n’est pas l’histoire véritable de l’empire du mali sont légion. En doutez-vous ? Suivez-donc ces démonstrations.
Djibril Tamsir et son « obscur » griot de village
Dès l’introduction de « Soundjata ou l’épopée mandingue » (Présence Africaine, 1960), Djibril Tamsir Nianedonne le ton et avertit d’emblée son lectorat : « il (le griot) est assermenté et n’enseigne que ce que sa « corporation » exige car, disent les griots : « Toute science véritable doit être un secret ». Aussi le traditionaliste est-il maître dans l’art des périphrases, il parle avec des formules archaïques ou bien transpose les faits en légendes amusantes pour le public, mais qui ont un sens dont le vulgaire ne se doute guère. »
Outre la mise en garde, claire et sans ambages, Djibril Tamsir Niane s’accorde même le luxe de mépriser son public qu’il qualifie de « vulgaire » et incapable de pénétrer les codes narratifs des griots. Qu’est-ce qui justifierait donc une telle arrogance chez cet historien de formation qui avoue pourtant que son récit « est plutôt l’œuvre d’un obscur griot du village de Djeliba Koro dans la circonscription de Siguiri en Guinée » ? Monsieur Niane va jusqu’à faire tenir à cet « obscur griot » ces discours comminatoires : «… Mais malheureux, n’essaie point de percer le mystère que le manding te cache; ne va point déranger les esprits dans leur repos éternel; ne va point dans les villes mortes interroger le passé, car les esprits ne pardonnent jamais: ne cherche point à connaître ce qui n’est point à connaître. »
On ne peut aller plus loin dans l’aveu. Djibril Tamsir Niane et son « obscur griot » ne se contentent pas seulement d’avertir le public que le repas qu’on va lui servir est avarié, ils le défient aussi de pouvoir y déceler les vermines qui s’y cachent, et par finir, on le menace de le châtier s’il tentait quoi que ce soit pour extirper ces vers. Quel culot ? Pensez-vous qu’il y a eu des réactions de protestations contre cet historien ?
Bien au contraire, on se prosterna devant lui en Afrique et cet ouvrage qui jure avec le bon sens, fut cité comme une référence historique sur le vieux continent et enseigné dans les écoles. Mieux que cela, près d’un demi-siècle après, la plupart des textes qui apparaissent sur l’Histoire du Mali ne sont que de pâles copies de ce conte. Et c’est cela que bien de nos congénères appellent encore « notre histoire » et veulent tuer le premier « imprudent » qui se hasarderait à élever la voix contre. Sans même se douter que cette légende dorée, à laquelle ils s’accrochent avec tant d’ardeur, ne fait qu’appauvrir une histoire très riche qu’elle ampute de son étendue et de ses acteurs. Et c’est avec ce même conte consensuel qu’on a échafaudé toute ce brouhaha autour de cette mythique constitution de kouroukan fougan qui serait intervenue à la suite de la mythique « bataille de krina » et serait l’œuvre de « Soundjata Kéita » et de ses supposés alliés, tous des personnages de conte…
Youssouf Tata Cissé et le grand griot Wâ Kamissoko de Krina
Après le bon coup réussi haut les mains par Djibril Tamsir Niane, dans l’impunité la plus totale, ce fut le tour de l’ethnologue malien Youssouf Tata Cissé de tenter sa chance au jackpot, en allant dénicher au fin fond de Krina (un lieu tout aussi historique que Djeliba Koro), un griot de grande envergure en la personne du grand Wâ Kamissoko (Wâ-Djan), paix à son âme, griot assermenté et très imbu de la culture et de l’Histoire mandingues. Ayant en prime une franchise à vous couper la gorge.
D’emblée, ce griot aussi avertit l’ethnologue : « Ce que je viens de faire enregistrer là est une manière de dire les choses : sache par conséquent que chaque « morceau de la parole » a un autre sens, une autre signification.»
Ne s’arrêtant pas à cette mise en garde, il lui expliqua les motifs de sa démarche, en y allant de sa critique virulente contre l’ignorance crasse qui s’est emparée de la mémoire mandingue : « les vrais déprédateurs, les pires fossoyeurs des valeurs du manden ne sont pas ceux que l’on pense, mais les Malinkés eux-mêmes, car l’oubli de soi, de ses origines, de ses qualités et de sa dignité conduit aux pires reniements. C’est cela qui est mortel pour un peuple, et c’est cela que je crains le plus pour mon peuple. »
Après ce rude éclaircissement, le Grand Griot de Krina y alla encore avec la savate, assénant cette vérité crue à ceux qui se prétendent « nobles » ou se revendiquent d’une ascendance aristocratique : « Si l’on devait révéler l’origine secrète et la nature intime de chaque pouvoir, beaucoup de personnes qui se prennent pour ce qu’elles sont, verraient alors la distance qui séparent leur origine des hauteurs où elles se trouvent présentement placées.»
Malgré ces signes avant-coureurs, l’ethnologue Cissé insista tant et si bien qu’il réussit à réunir en 1975, à Bamako, un colloque autour de ce griot volubile d’une franchise désarçonnante. Et pour aggraver la situation, il y invita des sommités telles qu’Amadou Hampâté Ba qui ne recule devant aucune astuce pour tirer les vers du nez de son interlocuteur. Arriva ce qui devait arriver en pareille circonstance. Non seulement ce fier griot ne se hasarda pas à dresser un portrait idyllique du passé manding, il y alla de ses critiques acerbes contre les autres griots qui n’arrêtaient pas de le harceler pour qu’il taise ou falsifie la parole du manden. Tout en avouant qu’il ne déchirera pas le voile qui couvre le domaine du sacré, il y alla de ses déclarations sur l’esclavage sauvage qu’on pratiquait alors au Manden et qui justifia les expéditions punitives de « Soumahoro » contre cette farouche contrée.
Sans ménagement, il indexa « Fakoli » et « Tiramakan » pour leurs pratiques esclavagistes et leurs contributions dans les assassinats politiques perpétrés par « Sonjata ». Mais la plus grande révélation, et aussi la plus subtile, c’est quand il laissa entendre aux oreilles bien aiguisées que « Sonjata » et « Fakoli », c’est une et même personne. Se servant de son art de maître de la parole, il y alla d’une tournure magistrale : « Si Niani Massa Kara Kamara périt assassiné par Fakoli qui avait poussé son épouse à le trahir, c’est parce qu’il avait refusé de suivre le chemin que lui imposait le serment prêté, et respecté les clauses de l’entente à laquelle tout le Manden avait souscrit. C’est pourquoi il est dit que Makan Sondyata n’a cassé la tête de qui que ce soit, ou enchaîné quelqu’un sans raison…»
Voilà le secret éventé en deux phrases où le même personnage est désigné d’abord sous son titre de parricide (Fakoli), puis sous son titre d’usurpateur (Sondyata transformé par l’ethnologue Cissé en Soundjata dans la transcription française). Si cette astuce a échappé à ceux qui écoutent sans entendre, elle n’a pas échappé à ceux qui sont rompus dans l’investigation ou ceux qui avaient déjà une base dans la connaissance du passé manding.
Dire que « Fakoli » et « Sonjata » sont une et même personne, c’est dire avec ruse que c’est « Sonjata » ce farouche esclavagiste que lui-même a dépeint sans complaisance. Mieux que cela, c’est dire que « Sonjata » est en fait le fils de Kankouba Kantè, la sœur de « Soumahoro », que la légende présente comme la mère de « Fakoli » (qui n’est autre que « Sonjata »). Par voie de conséquence, la mythique « Sogolon Kondé » (soi-disant mère de Sonjata) se trouve automatiquement reléguée dans l’univers des personnages fictifs.
Et de fil en aiguille, en tirant toutes les conséquences, on en arrive à d’autres révélations propres à se foutre une balle dans la tête… Un véritable séisme propre à entraîner un univers mental dans le gouffre de la vérité historique. Le résultat de tout cela est que Wâ Kamissoko, ce griot d’une connaissance encyclopédique, fut sacrifié par les conservateurs des bois sacrés. On lui décocha un influx magique qui lui occasionna un cancer de l’os d’origine inconnue. Il mourut dans la verdeur de l’âge, emportant avec lui ses autres secrets. C’est cela le Manden : le terrorisme mystique. La vanité de l’ethnologue Youssouf Tata Cissé en prit un rude coup qui le tracassera le reste de ses jours. Le moins que l’on puisse dire, il ne s’en est pas aussi bien tiré que Djibril Tamsir qui s’en est sorti sans mort sur la conscience.
La mort, ou plus précisément l’assassinat de Wâ Kamissoko — honneur à sa mémoire — nous a laissé en contrepartie un ouvrage, la grande geste du Mali, d’une richesse inestimable en informations qui, triées et racolées une à une dans le bon sens et recoupées avec d’autres informations, aident à reconstituer totalement la mémoire occultée du Manden et sa généalogie escamotée par les révisionnistes et les fils renégats, et parricides, rebaptisés pour échapper au jugement de l’histoire.
Outre ces grandes révélations du Grand Griot de Krina, l’ethnologue Youssouf Tata Cissé, malgré ses manipulations et ses distorsions pour des raisons familiales (sa mère est une Kèta), y est allé aussi de sa contribution. En rappelant notamment que « Tiramakan » n’est qu’une déformation de « tara Makan » (parti à la Mecque), qu’il est le même personnage que « Dan Massa Woulani » et que « Fakoli » est un titre collectif. Et aussi en avouant dans son avant-propos que : « Il faut noter dès maintenant que les leçons reçues de la sorte comportent mille et un détails qui ne figurent pas dans les récits qu’on va lire: c’est dire qu’il existe une histoire « secrète » et une histoire « sacrée » du Mali qu’il faudrait un jour pouvoir écrire. »
C’est difficile de faire un aveu plus grand que cela. Quand de pareils propos tombent dans l’oreille d’un investigateur acharné, c’est comme lui dire avec un sourire en coin : « Le meurtrier que tu traques depuis des lustres n’est pas loin, il rôde dans les parages. »
L’ethnologue Youssouf Tata Cissé eut cet autre mérite de mettre le doigt sur l’imposture de Djibril Tamsir Nianequi s’est abrité derrière un prétendu « obscur griot » pour donner la version qui l’arrangeait, puisque Djibril Tamsir Niane n’a jamais remis la retranscription malinké de ce récit qu’il aurait reçu du griot, comme ce fut le cas avec Wâ Kamissoko. Quand un historien, un ethnologue ou un journaliste va recueillir un témoignage d’une telle ampleur, la moindre des choses c’est de l’enregistrer au cas où il aurait des contestations. Rien qu’à voir la structure très romancée du récit de Djibril Tamsir Niane, on se doute qu’il ne vient pas d’un griot, mais d’un homme instruit à l’école du colon.
L’ethnologue malien a eu d’autres mérites que je mentionnerai à la fin de cet article. Auparavant, je vais citer un autre griot dont la contribution est aussi capitale.
Le milliardaire malien et le griot Binta Gawlo Madani
Une fois n’est pas coutume. Cette fois-ci, ce n’est ni un historien ni un ethnologue qui est allé dénicher la perle rare pour qu’il renseigne le peuple manding sur son passé occulté. Ce n’est ni plus ni moins que le milliardaire malien de l’époque (Babani Sissoko) qui est allé chercher un griot de renom, Binta Gawlo Madani (reconnu comme une autorité en la matière). Avec sa voix puissante qui fait regretter de ne pas être griot traditionaliste, Gawlo Madani, lui aussi fait montre d’une franchise qui confine à la brutalité. À maintes reprises, il interrompt son récit pour dire : « Ce détail aussi est faux! Il a été inventé par les jeunes griots! Ça ne s’est pas passé ainsi! »
Mieux que cela, Gawlo Madani est à ma connaissance le seul griot à aborder le personnage de « Sonjata », sans détours et sans complaisance, en insistant sur sa fourberie et sur le meurtre sordide perpétré sur son « camarade » (en réalité son frère) Kamandjan Kamara pour lui dérober son « Allah delhi garan », un fétiche aux vertus miraculeuses. Après que ce dernier l’eut aidé à regagner le Manden, après son exil. Il insiste aussi sur le fait que c’est « Soumahoro » qui a sanctifié Sonjata et l’a imposé aux Mandenka comme chef. Entre mille et un petit détails, Gawlo Madani, aussi Maître de la Parole que Wâ Kamissoko, profite d’un passage pour glisser discrètement que « Sonjata » est un homonyme de « Tiramakan ». Mieux que cela encore, il profite d’un autre passage pour nommer ainsi Sonjata : « Ah Koromanka Boula Fakoli, fils de Hadja (femme ayant fait le pèlerinage à la Mecque) ».
Et ce troublant détail est totalement passé inaperçu aux oreilles de son hôte Babani Sissoko qui, à la fin du récit, se plaignit ainsi : « Pourquoi n’as-tu pas mentionné Fakoli dans ton récit ? » Voyez-donc un peu comment les esprits sont si conditionnés par la légende qu’ils ne pigent plus rien dès que l’on raconte le même récit d’une autre façon. Non seulement Gawlo Madani a mentionné Fakoli, il a aussi mentionné Tiramakan comme étant d’autres titres de Sonjata. Cependant, ce rusé griot se contenta de répondre à son hôte : « Tu as raison! ». Et récidivant dans sa technique de nwâra (griot traditionaliste), il répéta : « Djata! » Puis, il marqua un court temps d’arrêt avant d’enchaîner : « Fakoli était dans l’armée de Soumahoro qui a voulu lui prendre son unique femme… c’est ainsi que Fakoli a quitté l’armée de Soumahoro pour entrer dans l’armée de Djata » (une formule consacrée par le milieu des traditionalistes pour masquer un des plus grands secrets de cette histoire qui, s’il est révélé, ruinera à jamais le mythe de Sonjata alias Fakoli, simplement parce que les réalités du Manden ancien ne correspondent plus avec cette islamisation à outrance qui a modifié beaucoup de nos mœurs et les a diabolisées).
Malgré cet appel du pied, Babani Sissoko n’y pigea rien et insista encore sur cette question de « Fakoli ». C’est alors que Gawlo Madani s’écria : « Baba, laisse la parole ici. La parole n’est pas bonne. La parole mange. Si cela sort, tout le Manden va être au courant. Laisse ton petit Gawlo vivre un peu… » Après quoi il se mit à énumérer certaines appellations de Fakoli (alias Sonjata) : Houpi, Yayiri, Gamayiri, Makan Djiki, Fakoli… Il s’étendit ensuite sur ses qualités de Boula et ses immenses pouvoirs de sorcier-magicien.
(A suivre…)
Mountaga Fané Kantéka
Publié pour la première fois le 11 décembre 2007.
Qui est Mountaga Fane Kanteka ?
Après un bac de langues et littérature au Lycée Askia Mohammed de Bamako, Mountaga Fané Kantéka s’envole pour la France où il décroche une maîtrise de Droit privé mention carrières judiciaires, et interrompt ses études au niveau du DEA en sciences criminelles. Rentré au pays, il devient journaliste et collabore avec Le Républicain, La Cravache et Le Malien, puis s’en va s’installer à Montréal où il obtient un DESS de journalisme à l’université de Montréal. Là-bas, il a collaboré avec La Presse, le Québec Soccer, le Courrier Laval et Syfia International Canada. Ecrivain-poète prolifique, MFK a dans sa besace plusieurs œuvres inédites et protégées par le Bureau malien de droits d’auteur dont il est membre. Sa première publication littéraire (Odyssées noires / Amours et mémoire d’Outre-monde / La main de Soumahoro et la mort d’un mythe), est le premier tome d’une saga historique qui balaie radicalement toute la légende autour de l’empire du Mali et de son présumé fondateur Sonjata Keita. Une révolution ! Au-delà de l’histoire proprement dite du Mali et de l’Afrique en général, cette première étape nous plonge dans les arcanes de l’histoire humaine, de l’Égypte-Nubie à nos jours.
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Note de la rédaction: ce texte nous a proposé par notre contributeur et Doyen Saidou Nour Bokoum