Le président Alpha Condé s’est félicité des 21 milliards $ de fonds récoltés par la Guinée lors du Groupe consultatif des 16 et 17 novembre à Paris. Pour autant, les ambitions du pays sont-elles crédibles et créent-elles les conditions d’une croissance inclusive ?
Durant deux jours, à Paris, investisseurs, partenaires techniques et financiers sont venus soutenir le PNDES (Plan national de développement économique et social) de la Guinée.
Le Groupe consultatif a été soutenu par la Banque mondiale, la BAD, la BID (Banque islamique de développement), la Badea (Banque arabe pour le développement économique en Afrique), le FMI, le PNUD, ainsi que par des partenaires bilatéraux et des investisseurs privés.
Avec 21 milliards de dollars de promesses annoncées lors de la cérémonie de clôture, «la République de Guinée peut être fière de la tenue de ce Groupe consultatif car les résultats obtenus sont largement au-dessus de nos espoirs», s’est félicité Alpha Condé. Des sommes qui permettront de financer le PNDES 2016-2020, à travers principalement d’une cinquantaine de projets structurants.
Pendant deux jours, la délégation guinéenne a multiplié les échanges avec les partenaires publics et les investisseurs privés, à grand renfort marketing, accompagné par le groupe Havas tandis que la banque Rothschild était missionnée pour la rédaction du rapport du PNDES, qui expose les détails du plan de relance.
De nombreuses personnalités et des représentants d’institutions internationales ont animé les débats. Bruno Le Maire représentait la France : «Vous pouvez compter sur le soutien durable et complet de la France», a déclaré le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire.
Priorité à la diversification économique
Avec «une croissance de 6,7 % pour 2017 et une ambition d’atteindre une croissance à deux chiffres à l’horizon 2020», d’après Malado Kaba, la ministre de l’Économie, la Guinée présente des indicateurs financiers encourageants pour les investisseurs étrangers.
La profonde restructuration de l’administration accompagne la diversification de son économie : «Nous voulons élargir et diversifier nos sources de richesses, d’emplois et d’exportations, pour faire de la Guinée une pierre angulaire dans le cadre de l’intégration régionale», a-t-elle poursuivi.
L’Agence de promotion des investissements privés (APIP) a été restructurée et le Guichet unique pour les investisseurs a permis le renforcement du cadre institutionnel. L’État a également créé un Guichet unique minier et a digitalisé le cadastre, tout comme les licences minières. Un Guichet unique foncier verra le jour dès 2018.
Enfin, la Guinée s’est dotée d’un Code des investissements plus attractif, ainsi que le nouveau Code minier, dans la foulée de l’adhésion à l’ITIE (initiative de transparence dans les industries extractives).
Le secteur de l’énergie est également placé au coeur des réformes. Les financements du PNDES devraient permettre la réalisation de projets-clés comme le barrage hydroélectrique de Souapiti (550 MW).
Parmi les récentes réalisations, la mise en service du barrage hydroélectrique de Kaleta (240 MW), la construction des postes de Hamdallaye, Kaloum et Kipé, l’injection de l’énergie thermique de K-Energie dans le réseau, l’alimentation des neuf villages de Bouré et l’installation des lampadaires solaires. Le taux d’accès à l’énergie électrique a été porté de 18,1 % en 2014 à 29 % en 2015.
Enfin, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de développer le secteur de l’agriculture qui contribue peu à la richesse produite (14,2 % du PIB en 2010) alors que 80 % des terres arables sont inexploitées. Le potentiel est considérable puisque l’agriculture constitue la principale source de revenu pour 57 % des populations rurales.
L’économie de la Guinée a montré sa capacité de résilience, deux ans après l’épidémie d’Ebola. Les grandes réformes engagées par le gouvernement et la volonté de redynamiser le secteur privé, attestent d’un retour de la Guinée sur le devant de la scène internationale, en fin de présidence guinéenne de l’Union africaine. Avec un bond de 18 places au Doing Business 2017, la volonté politique suffira-t-elle à convaincre les investisseurs ?
Poursuivre les réformes en matière de gouvernance
La présence des institutions internationales – venues plus nombreuses que les acteurs privés – atteste de leur intérêt pour la Guinée : « À travers la SFI, la Banque mondiale apporte son soutien » mais il faudra « une amélioration du climat des affaires pour attirer les investissements. C’est un effort de longue durée », prévient Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Un soutien qui demeure conditionné aux résultats de la Guinée en matière de gouvernance et d’appropriation des meilleures pratiques requises par la Banque mondiale et par le FMI.
De son côté, Barbara Pesce Monteiro, du PNUD, a souligné « l’importance d’une bonne gouvernance » pour accompagner le développement économique. Et Akinwumi Adesina, le président de la BAD, d’ajouter : « Avoir du potentiel est important mais cela ne nourrit pas ! Le PNDES doit mettre l’accent sur un développement accéléré, nous n’avons pas le choix. Nous sommes déjà à la traîne».
Par Marie-France Réveillard — African Business
Pour www.nlsguinee.com
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Gbassikolo epargner nous de ce type d´article, etes vous au courant que depuis Decembre c´est WEEE TEEFA votre Kaleta de 240MW ne fournit même pas 90MW. Alpha condé à utiliser Kaleta pour un deuxiéme mandat et maintenant pour bien preparer son 3ieme mandat il nous parler de SOUAPITI, fournir de l´electricité au pays voisin PITITI PATATA du n´importe quoi.