Une suggestion à Koro-Prési (31 Janvier 2018)

0 0 votes
Évaluation de l'article

Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd’hui est le 2566e jour de l’ancien « Guinea is back » et du nouveau « changement radical » – déjà 07 ans et 10 jours ! Aladji-Professeur-Président voici ma suggestion SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réalisable et Temporellement définie) du mois pour améliorer un peu votre Sanseman : grand boss, pardon il faut nous inventer des solutions durables à notre inconscience chronique et à notre insouciance morbide. En voici un bon exemple, fourni par les journalistes du site d’information AfricaGuinee.com, l’un des plus sérieux du pays. Il nous livre le 04 les résultats d’une enquête investigatrice troublante sous vos yeux. « A la gare routière de Bambéto à Conakry les passagers à destination des pays voisins n’ont aucun mal à se doter d’un carnet de vaccination pour franchir tranquillement les frontières. Ce document qui est exigé au niveau des frontières de beaucoup de pays est délivré à tout demandeur sans qu’aucune dose de vaccin ne lui soit administrée. Ce carnet de vaccination de couleur jaune s’obtient sans encombre en déboursant seulement un montant forfaitaire qui varie entre 25.000 et 30.000 GNF soit environ 2.5 euros. Sur ce carnet de 12 pages vous retrouvez au moins 4 cachets rectangulaires de la division prévention estampillés « Le Chef de Division Prévention et Vaccination Internationale ». Un responsable syndical précise « Présentez-vous juste devant les lignes qui sortent du pays comme la Sierra Léone, le Liberia, le Sénégal. Les syndicalistes vont vous donner mais je ne connais pas le prix actuel. J’avais l’habitude de chercher pour des voyageurs c’est entre 20.000 et 25.000 francs guinéens. Mais à ce jour j’ignore le prix, ils collaborent avec le service médical qui fournit ça, c’est valable pour les vignettes aussi ». Il nous indique le coin du livreur. Arrivé, ce dernier demande 25.000 et la pièce d’identité avec laquelle le demandeur voyage, il prend le passeport et sort un carnet jaune des tiroirs avec des cachets et des pré-signatures. Il s’éclipse pendant un moment, le temps pour lui de remplir le formulaire. Bien que nous sommes le 02 janvier 2018 il met sur le carnet 25 décembre 2017 et nous le rend. Si l’on insiste pour être vacciné également la réponse est immédiate « c’est un papier que tu as demandé tu l’as eu, si tu parles de piqures ou autre rends-le nous et va te vacciner. C’est les médecins qui ont envoyé ces documents pour aider tout le monde. Donc c’est légal, à vous entendre vous faites un doute. Mais c’est légal ce document, partout où vous passez, c’est le même qu’on vous donnera, ce n’est pas Bambéto seulement, c’est dans toutes les gares, quand c’est fini, les médecins vont envoyer encore, voyez les cachets on les fait avant de les envoyer, ici on ne fait que remplir juste l’identité de la personne ». Vos sbires n’ont rien appris après la catastrophe nationale du virus Ebola – nous sommes donc ouverts à tous les prochains serial-killers-cadeau du monde : peste, fièvre de Lassa ou de Marbourg et même pourquoi pas les 1e cas de Chicoungounia dans la sous-région ! Et après vous insultez officiellement vos homologues parce que tous nos pays voisins qui exigent des carnets de vaccination aux Guinéens depuis l’épidémie d’Ebola mettent la plus part de ces faux documents grossièrement falsifiés directement dans leurs poubelles de bureau de frontière. Et les enquêteurs de rappeler en conclusion qu’en Guinée l’obtention des documents dans l’illégalité est monnaie courante. Des permis de conduire, des certificats de visite et contre visite, des passeports, des faux avis de recherche livrés par certains tribunaux du pays pour des gens en quête d’asile à l’étranger sont des problèmes journaliers en Guinée. Patron, c’est vrai que nous étions au bord d’un grand précipice quand vous êtes venus au pouvoir comme un messie en décembre 2010 pour nous faire espérer de nouveau – depuis hélas nous ne faisons que des grands pas en avant !

Finalement une petite photo panoramique, rien que pour vous, de Conakry où je suis en immersion totale depuis la mi-décembre après une année d’absence. Que vous dire de ce que mon œil extérieur, toujours sans complaisance ni giottisme, voit autour de lui : croyez moi ou pas mais franchement je trouve que la désorganisation chronique habituelle est un peu plus organisée dans la majorité des domaines de la vie de tous les jours. Les routes goudronnées sont beaucoup moins cabossées et donc plus rouables à Conakry et à l’intérieur du pays – pour la majorité c’est du rafistolage rapide comme d’hab. mais c’est quand même un progrès qui tiendra je l’espère au moins jusqu’à mon prochain départ. Les rares feux de circulation, bien placés pour séduire nos partenaires et frères-investisseurs qui arriveront bientôt, fonctionnent encore presque tous et maintenant environ 50% des chauffards comprennent de quoi il s’agit et les respectent. Les policiers dans les rues sont moins ripoux et plus efficaces pour bloquer les Mad Max locaux donc les bouchons de circulation délirants, causés même par 2 motos en sens inverse, sont plus rares et n’ont rien à voir avec ceux du passé. Parfois des barrières physiques métalliques sont mises en place dans certains lieux critiques pour empêcher les taxi-maitres d’accomplir leurs rodéos urbains. Quelques rares ministres et hauts d’en haut n’utilisent plus leurs sirènes hurlantes pour forcer leur passage dans nos go-slow urbains mais leurs miliciens assis sur le fauteuil avant de leurs chars officiels hurlent presque aussi fort pour leur frayer le passage supérieur. Parmi les points sombres persistent la roublardise fainéante, la malhonnêteté devenue héréditaire de la majorité de vos interlocuteurs du secteur public et les coupures intempestives d’électricité qui sont de retour en force. Pour ceux qui comptent venir visiter le bled après le 04 février, fin des élections communales, n’oubliez surtout pas vos torches et piles Duracell Ultra (celles qui éclairent 26h sur 24) en venant, ceci jusqu’au lancement de la dernière farce électorale du PPAC en 2020, le barrage de Souapiti qui « éclairera même ceux qui ne le voudront pas » ! Pour notre sport national, les MBD (Mariages, Baptêmes, Décès), là aussi on se professionnalise en famille de manière continue et cela compense bien pour notre nullité dans toutes les autres disciplines sportives. Rajoutez-y les multiples lectures du saint Coran à chaque occasion possible (réussite, échec, anniversaires, constructions et destructions de bâtiments…etc.) et cela vous garanti un agenda hebdomadaire plus chargé que celui du Zuckerberg, au moins un bon repas par jour, un autre à emporter pour le diner dans un sachet plastique noir, des jus à gogo et pour les plus rusés ou démunis un bon morceau de viande de bœuf qui sera immédiatement séchée pour le reste de la semaine vu l’absence généralisée de congélos dans les domiciles. Expliquez-moi pourquoi après tout cela quiconque de plus de 50 ans penserait à sortir volontairement pour aller suer et trimer ailleurs pour 400.000 GNF par mois ? J’ai même vu des parents qui me disent qu’ils sont partis volontairement en retraite anticipée pour pouvoir participer plus facilement aux MBD ! Ici il n’y a que les jeunes écervelés et désespérés pour penser à aller travailler ou à parcourir le désert et la Méditerranée. Ainsi va notre pays bien-aimé en début 2018 – En tout cas sachez que nous avons tous bien attaché nos ceintures pour les 2 dernières années de votre Sanseman, promis-juré…

NB : lire la suite sur : https://aotdiallo.wordpress.com/

Aot Diallo

 

Subscribe
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments