L’opposition guinéenne demande l’annulation des résultats des élections communales…

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En Guinée, les résultats des élections communales continuent de diviser pouvoir et opposition. Celle-ci récuse les résultats définitifs publiés par la Commission électorale. Les partis de l’opposition conduite par leur chef de file, Cellou Dalein Diallo, demandent même l’annulation des résultats et dénoncent une confiscation du pouvoir par le régime de Conakry. Celui-ci récuse toute accusation de fraude.

« Régime corrompu »

Le scrutin du 4 février dernier avait été marqué par un fort taux d’abstention malgré une campagne électorale aux allures d’une élection présidentielle ou législative. Mais pour le pouvoir comme pour l’opposition, douze ans après les dernières élections communales, le contrôle des communes urbaines et communautaires est crucial dans la perspective de la présidentielle de 2020. Pour tenter de sortir de la crise, c’est une semaine marathon qui a commencé mardi pour le pouvoir à Conakry. Après la rencontre entre le président Alpha Condé et les syndicats au palais de Sekhoureyah, le président guinéen et l’opposition tentent de trouver un compromis.

Mais celui-ci semble compliqué, puisque l’opposition estime que les résultats définitifs des communales publiés par la CENI sont faux. « La loi est claire en la matière : le code électoral interdit aux magistrats d’annuler ou d’écarter un PV de bureau de vote. Or cela a été massivement utilisé comme moyen pour réduire l’électorat de l’UFDG et celui de l’opposition en général », assure Ousamane Gaoual Diallo, député de l’opposition. « Le chef d’Etat a entendu cela à la suite de la grève et il a demandé à la CENI d’être à l’écoute des arguments de l’opposition qui vont être présentés. Mais il s’agit tout simplement de rétablir la légalité », poursuit Gaoual Diallo qui répond à ceux qui accusent l’UFDG de jouer avec le pouvoir de la rue et non celui de la République. « La République, c’est la rue face à un régime corrompu. »

Action en justice

Les accusations de l’opposition sont rejetées par le parti au pouvoir qui soupçonne l’opposition en général et l’UFDG en particulier de vouloir prendre le pouvoir par tous les moyens. « Si l’opposition ne veut pas les résultats publiés par la CENI, elle doit porter plainte devant la justice », s’agace Ibrahima Tioye, qui fait partie de la cellule de communication du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). « Mais ce n’est pas ce qu’elle fait. Elle essaie de faire sortir ses militants dans la rue. Ils brûlent les pneus dans la rue et souvent ce sont des militants très violents ».

Ibrahima Thuoye décrit Alpha Condé comme un « homme de paix ». »C’est quelqu’un qui a toujours tendu la main à l’opposition. Malheureusement, nous avons en face une opposition qui veut conquérir le pouvoir par tous les moyens », estime-t-il. À son ascension au pouvoir fin 2010 et au lendemain du massacre du 28 septembre, qui avait fait au moins 150 morts dans un grand stade de Conakry, le président Alpha Condé avait promis de réconcilier les Guinéens sevrés par 50 ans de pouvoir autoritaire

Un comité de réflexion regroupant des religieux et des personnalités de la société civile a été mis en place. Mais les Guinéens attendent toujours de voir comment le pouvoir de Conakry veut « prendre le zébu par les cornes ». Une population qui doit, dans le même temps, continuer à faire face à la grève des enseignants qui se poursuit. Des négociations sur des augmentations des salaires ont débuté.

DW Afrique

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