L’accord du 13 MARS 2O18 (par Elhadj Mamadou Kolon DIALLO)

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Le Mardi 13 Mars, 2018, la crise qui paralysait, certainement bloquait littéralement le système éducatif guinéen a pris fin. Tout au moins provisoirement, par un accord entre le Gouvernement guinéen et la direction du Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée (SLEG).
Il convient de s’en réjouir, disons-le avec modération comme dirait l’autre. D’abord parce que l’accord ne règle pas la crise de l’enseignement de manière pérenne, ensuite parce qu’Alpha Condé est ce qu’il est. C’est à dire cynique et machiavélique !

Il faut se réjouir de cette issue, parce qu’elle met un terme à la vacance des cours pour les pauvres élèves. Elle met fin à l’angoisse des parents d’élèves et au calvaire des malheureuses populations. J’ai bien dit se réjouir avec modération, parce que cet accord est loin de régler pour de bon la crise endémique et permanente que subit l’éducation guinéenne depuis l’indépendance.

Il ne faut pas non plus se voiler la face, ni se faire d’illusion. Par ce que cette concession d’Alpha Condé n’a pas été faite de gaieté de cœur, ni dans l’intérêt de la Guinée. Elle a été faite par instinct de conservation de la bête politique que le cupide au vu du climat social qui prévaut.

En dépit de toutes ces remarques, cet accord a été accueilli et salué par un concert, je dirai euphorique de félicitations et de louanges. Ce par la quasi-totalité des médias publics et privés pour une fois confondus comme pour y voir une lueur d’espoir, une avancée significative voire même une VICTOIRE. Sur la lancée, comme il arrive souvent dans notre beau pays, un brin d’euphorie a pris le pas sur la sagesse et la raison.

On se félicite à tour de bras, tout et son contraire entre autres. On a félicité le Ministre Conseiller à la Présidence (Tibou Camara) pour son rôle et son entregent dans l’aboutissement heureux de la crise. On a de même félicité le Médiateur de la République pour ce que d’aucuns ont appelé son exploit personnel.

Enfin le clou, le summum de la salve avec émotion et tremolos dans la voix des louanges dithyrambiques magnifiant le rôle sage et hautement PATRIOTIQUE de celui qu’on désigne par la formule devenue rituelle le « Professeur Alpha Condé, Président de la République, Chef de l’état, Commandant en Chef des Forces Armées de la Guinée » pour le dénouement heureux et pacifique de la crise.

Le tout en ignorant pour ceux qui effectivement ne le savent pas, mais pour tous les autres en feignant simplement d’ignorer :

1. que c’est Alpha Condé qu’aujourd’hui, qui est directement et personnellement la source et l’origine de la crise en déclarant la grève sauvage et illégale.

2. que c’est encore lui Alpha Condé qui en violation de la constitution et usurpation du rôle et des fonctions de la Haute Autorité de le Communication qui a diabolisée et pousser Aboubacar Soumah à la radicalisation en menaçant de fermer tout media qui lui donnerait la parole.

3. Et le plus grave de tout, c’est encore lui Alpha Condé qui en violation flagrante délibéré de la constitution qui a concentré entre ses seules mains TOUS les pouvoir (exécutif, législative et judiciaire) qui était expressément prévus séparés et indépendants. Et qui de ce fait décide tout et tout seul du sort de la nation comme dans un régime personnel et dictatorial au lieu et à la place du régime démocratique voulu par la constitution.

Et bien au vu de tout ce qui précède, je ne partage pas les louages et félicitations adressées au professeur Président. Mieux je m’insurge contre elles.
Tant pis, si ce faisant mon son de cloche est différent et même contraire au concert ambiant d’éloges. Tant pis, si je rame à compte courant. Tant pis, si je heurte et même choque bien de gens. Quoi que heurter et choquer qui que ce soit n’est ni mon intention, ni mon désir et ni ma volonté.

Elhadj Mamadou Kolon DIALLO
Instituteur à la retraite

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