Crimes du 28 Septembre 2009 : neuf ans après, le gouvernement guinéen poursuit le déni de justice.

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Coalition pour la justice et la démocratie en Guinée – En ce jour du 9-ème anniversaire des massacres et viols publics de 2009, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon se joint aux victimes et à tous les citoyens guinéens épris de justice pour condamner sans appel le déni de justice que le gouvernement guinéen continue de pratiquer.

Neuf ans après les massacres et les viols publics, les victimes sont toujours dans l’attente de justice. Les survivants vivent dans le dénuement, l’abandon ainsi que sous les menaces et le chantage d’agents du gouvernement. Les présumés coupables dont certains sont inculpés vivent dans la plus grande quiétude. Certains ont bénéficié de promotion dans les rangs de l’administrions et de non-lieux sans aucune justification. Tel est le cas du gouverneur de Conakry, Mr. Mathurin Bangoura et Bienvenue Lamah, capitaine de gendarmerie.

Nous sommes réunis sur l’esplanade des Nations-Unies pour interpeller les gouvernements et les citoyens soucieux de justice et de démocratie à travers le monde, sur le déni flagrant de justice que le gouvernement guinéen pratique ouvertement.

Certes, des diplomates et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme continuent à suivre de près le dossier de ces crimes. Nous saluons leurs efforts en faveur des victimes ainsi que les pressions diplomatiques qu’ils exercent sur Mr. Alpha Condé et son principal complice, le ministre de la justice, Mr. Sacko.  On peut mentionner notamment l’ONU, les Etats-Unis et l’Union Européenne.

Mais, pour mettre fin aux évasions du gouvernement guinéen, nous demandons à ces partenaires et aux instances internationales d’imposer des délais précis pour le début des procès des accusés.  En outre, l’ONU doit demander au président guinéen d’arrêter de faire des crimes de septembre 2009 un outil de manipulation politique et de division ethnique. Mr. Alpha Condé doit annuler les non-lieux en catimini qui ne sont que des obstructions de justice.  Aussi, les fonctionnaires accusés doivent être radiés sans délai de l’administration et des forces de sécurité. Ils doivent être soumis à une détention préventive pour mettre fin aux campagnes d’intimidation et de chantage auxquels ils soumettent des victimes et des témoins.

 À défaut, des sanctions drastiques doivent leur être imposées ainsi qu’à tous les agents de l’état impliqués dans le déni de justice au premier chef desquels Mr. Alpha Condé qui a prouvé à travers maintes déclarations publiques sa complaisance en faveur des présumés coupables et son manque de compassion pour les victimes.  Ces sanctions doivent être suivies de la constatation officielle par l’ONU et la CPI de la carence de la justice guinéenne et de sa dessaisie du dossier des crimes de 2009.

Des actions drastiques sur ce dossier sont d’autant plus urgentes que la Guinée fait face à des échéances électorales avec des incertitudes qui laissent entrevoir une répétition des tragédies et violences d’état du passé.  

Les membres de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon sont conscients du fait que quel que soit l’engagement des instances internationales, la participation des guinéens reste indispensable pour mettre fin au déni de justice. Ceci explique nos actions de ces neuf dernières années et notre volonté de les mener jusqu’à ce que justice soit faite et que la culture d’impunité politique soit éradiquée en Guinée.  

En ce jour anniversaire, nous réitérons nos appels à la mobilisation de tous le guinéens à cet effet.  La justice est la seule garantie de la coexistence pacifique des groupes ethniques de notre nation. Elle est la seule cure contre les crimes et le gâchis qui ont essaimé notre histoire et la seule garantie d’une démocratisation de la vie politique en Guinée.

Les membres de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon invitent donc les leaders politiques à faire d’une priorité le dossier des crimes contre l’humanité du 28 Septembre et l’éradication de l’impunité dans notre pays en général.  À défaut, les élections ne seront jamais transparentes. De surcroit, comme par le passé, elles seront des occasions de violence contre les citoyens avec des ciblages ethniques pour diviser et désarmer les guinéens.

Nous lançons le même appel à la société civile. Nous appuyons sa récente mobilisation pour contrer une éventuelle violation des dispositions constitutionnelles sur le nombre des mandats. Nous restons disponibles pour étendre et inscrire cette lutte dans son cadre de revendications sur la justice.

Aux leaders religieux nous rappelons qu’ils doivent être les porte-étendards moraux de la Guinée. À ce titre, leurs prières pour la paix et le repos des âmes des victimes doivent être assorties d’appels exigeant que les criminels répondent de leurs actes et que les victimes soient rendues dans leurs droit. C’est la seule garantie de la paix que tous les citoyens souhaitent verra le jour.

 Enfin, notre organisation salue le courage de guinéens qui livrent un combat honorable pour l’érection d’un état de droit dans notre pays. Encore une fois, nous réitérons notre engagement ferme à participer à ce combat crucial pour l’avenir de notre pays.

 

Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon et opposition républicaine

La Coalition

Ampliations :

1.        Représentants des Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU

2.        Conseil de Sécurité et de paix et de l’Union africaine

3.        Commissaire Droits de l’Homme de l’ONU

4.        Pramila Patten Commission des Nations Unies contre la violence sur les femmes

5.        Représentant de l’Union européenne en Guinée, Ambassade de France, Ambassade des États-Unis, Ambassade d’Angleterre, Ambassade de Chine et de l’ambassade de Russie en Guinée

6.        Représentant de l’Union européenne à l’ONU

7.        Système de justice mondiale du département d’État américain

8.        Commission du droit de l’Assemblée nationale de la Guinée

9.        Ministre de la Justice et Ministre des droits de l’homme de la Guinée

10.      Ambassades de la Guinée auprès des Nations Unies et les États-Unis

11.      FIDH / OGDH

12.      Association Guinéenne des Victimes : AVIPA, AFADIS, AGORA

13.      Human Right Watch

14.      Human Right First

15.      International Crisis Group

 
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