La nature, on peut l’observer et la comprendre. L’homme, on peut l’observer et comprendre le contraire. La nature est fidèle à ses signes : L’hiver a ses signes annonciateurs, l’été a les siens. Le rire de l’homme n’est pas forcement signe de bonheur. Les larmes de l’homme ne sont pas forcement signe du malheur. La seule probabilité certaine chez l’homme, c’est qu’il a un jour de naissance et un jour de mort. Tout le reste n’est que donnée variable. D’où pour reprendre l’autre : L’homme est un inconnu connu…
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Pourquoi le guinéen n’arrive pas à passer du gain individuel au gain collectif ? Pendant que d’un côté, un groupe A traite un groupe B de combattants politiques de la 25ème heure, de l’autre côté, une région C crie fort, qu’elle a aussi des fils compétents capables d’assumer des postes de responsabilité. Certes, Guinéen et Gagnant sont tous mots de 7 lettres, commençant tous par la 7ème lettre de l’alphabet français ‘’G’’, mais dans notre société, ces deux mots ne semblent pas faire bon ménage.
J’appelle gagnant, celui qui gagne et fait gagner son pays. Mais, quand on a une vision sélective ou régionaliste du gain, on peut être sûr de laisser un héritage qui aura pour nom ‘’DIVISION’’. Ne défendre qu’une partie de la Guinée, c’est marginaliser l’autre partie. La marginalisation est une injustice et l’injustice ne gère pas les hommes. L’injustice divise et fait bouger les hommes.
Il est dommage et très regrettable de constater encore dans ce monde du 21ème siècle, ce siècle de compétence qui bouge à toute vitesse, que certains leaders d’opinion et intellectuels guinéens n’utilisent leur intelligence que pour la cause de leur région. En réalité, à l’idée de croire que de tels intellectuels existent encore en Guinée, il m’arrive de tenter de donner raison à mon père, qui disait souvent ceci : « Pour mieux vivre en Guinée, il faut refuser d’analyser la situation guinéenne. »
Par ailleurs, le lieu de naissance ne fait pas forcement l’homme. L’homme devient ce qu’il fait continuellement. Aucune région n’est supérieure à une autre. On ne doit pas être condamné à appartenir à une région ou à un groupe donné pour bénéficier d’une nomination. Le seul critère de nomination doit être la compétence et l’intégrité. Si les uns et les autres sont conscients qu’au-delà de l’appartenance ethnique, régionale ou politique, il y a l’aspect compétence, j’ai une certitude mathématique que beaucoup commenceront par se construire solidement avant de se verser dans la politique. D’où la logique : A compétence égale, on choisit son homme. Ceci dit que la compétence est la règle du choix.
Les intellectuels qui étaient censés comprendre que la promotion de la compétence accroit le nombre de compétents, s’ils sont les premiers à avoir des analyses bancales et subjectives relatives aux nominations des cadres, à se poser la question de savoir si on est intellectuel pour servir ou desservir ? Ces cadres guinéens sont-ils intellectuels, semi-intellectuels ou pseudo-intellectuels ? Un vrai intellectuel est celui qui est convaincu que c’est la compétence qui ceinture le monde et qui fait de lui(monde) un village planétaire. Un vrai intellectuel est un avocat infatigable de la compétence. Etre intellectuel, c’est être capable de forger son identité dans l’objectivité. Etre intellectuel, c’est être capable de comprendre que pour réussir le développement économique et social, il faut logiquement que la compétence soit totale. Enfin, être intellectuel, c’est être capable de comprendre que gouverner le pays n’est pas une arithmétique où la clé de répartition des membres du gouvernement doit être proportionnelle aux régions naturelles.
Très malheureusement que la société guinéenne est une société de peu de science ou d’un semblant de science. Or, peu de science éloigne de la compétence.
Pour finir, je pense et dis ceci : Si dans les nominations, les critères objectifs cèdent le pas aux critères subjectifs, on peut être sûr de vivre dans une société où chacun pensera qu’il est ministrable.
Pr. Guillaume Hawing