Depuis l’accession d’Alpha Condé au pouvoir, la répression, ce mal endémique de la Guinée, a ressurgi avec une virulence qui rappelle les années noires, celles des pendaisons publiques et du Camp Boiro. On attendait de celui qui passe pour « le premier président démocratiquement élu de la Guinée » qu’il nous fasse oublier le fouet de Lansana Conté et la terreur de Sékou Touré. On attendait de l’ancien prisonnier politique la réhabilitation des Droits de l’Homme, assortie d’un respect scrupuleux de la vie humaine. Par ses paroles comme par ses actes, il se situe hélas aux antipodes de toute valeur juridique et morale.
Ces derniers mois ont été particulièrement sanglants. Sortis massivement pour faire barrage à la modification de la constitution lui permettant de briguer un troisième mandat, les Guinéens ont dû affronter non plus seulement les balles des gendarmes et des policiers mais aussi celles des soldats que le régime, pris de panique, a réquisitionnés pour aider au rétablissement de l’ordre. 60 morts, rien que d’Octobre à Janvier ! Parallèlement, plus de 400 personnes ont été arrêtées pour les raisons les plus fallacieuses : fabrication et stockage d’armes de guerre, assassinats, complicité d’assassinats, insurrection, complicité d’insurrection, atteinte aux intérêts supérieurs de la nation etc.
-Oumar Sylla dit Foyinké Mengué, responsable de la mobilisation et des antennes du FNDC (qui se retrouve pour la troisième fois derrière les barreaux).
-Ousmane Gaoual Diallo, ancien député, directeur de la communication du parti d’opposition, UFDG
-Malick Condé, maire-adjoint de Matam
-Etienne Soropogui, leader du mouvement « Nos valeurs communes »
-Cellou Baldé, ancien député
-Abdoulaye Bah, ancien maire de Kindia
-Mamadi Condé dit Madic 100 frontières, militant de l’UFDG.
-Souleymane Condé président de la section FNDC de Boston (USA)
-Amadou Diouldé Diallo, journaliste, historien
Fait à Conakry le 25 Avril 2021
Tierno Monénembo, écrivain guinéen