À l’attention du président de l’assemblée nationale de la Guinée
Suite à l’arrestation et l’inculpation de Mr. Ousmane Gaoual, notre organisation a jugé utile de vous adresser cette lettre de rappel et de mise en garde. L’inculpation de Mr. Ousmane Gaoual est révélatrice de la culture de violence et d’impunité que Pottal-Fii-Bhantal n’a eu de cesse de dénoncer au cours des dernières années…
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La persistance des pratiques hors-la-loi dans notre pays n’est pas une forme de malédiction collective ou une expiation divine de crimes occultes. Elle n’est en réalité que le résultat de la démission de leaders comme vous qui – comme de milliers de haut-cadres et dirigeants guinéens – ont choisi de vivre une vie d’indignités en trahissant la mission dont ils sont investie.
Notre organisation regrette que Mr. Ousmane Gaoual ait lancé des appels – même voilées – à des vengeances sur des citoyens innocents. Ces propos auraient dû être jugés par des mesures disciplinaires de l’assemblée nationale. Il faut rappeler toutefois que ces déclarations étaient principalement adressées à Mr. Bantama Sow qui – bien que membre du gouvernement – a publiquement déclaré que le RPG a infiltré des agents de renseignements dans les rangs de l’UFDG. Cela n’a soulevé la moindre protestation de la part de l’assemblée nationale dont le rôle principal est de censurer les membres du gouvernement.
De nombreux crimes ont été commis sous vos yeux sans que la justice guinéenne n’engage des enquêtes. Le plus récent est celui de Mali Yembering. L’accusé principal des exactions contre des citoyens dans cette localité, à l’instar d’inculpés de crimes contre l’humanité, se moque publiquement de la justice et des institutions de la république. L’assemblée nationale que vous dirigez n’a fait aucune démarche pour interpeller le ministre de la justice, ni les accusés et leurs responsables hiérarchiques.
Le zèle des magistrats contre un député de l’assemblée – avec des arguties de flagrant délit- montre le peu d’égards que les législateurs de la nation ont acquis sous votre leadership. Votre silence sur des violations des procédures de levée d’immunité parlementaire montre une piètre compréhension de votre rôle dans les institutions républicaines et elle trahit une pauvreté morale incompatible avec la charge que vous avez. Votre décision consciente de vous faire un instrument docile de l’exécutif et un complice de la violation des dispositions constitutionnelles et parlementaires de notre pays est une trahison du principe fondamental de la division des pouvoirs de toute démocratie. Vous avez rejoint la cohorte de présidents de nos assemblées nationales successives dont la léthargie a permis de façonner le despotisme et de consolider l’autocratie dans notre pays. Ce comportement a de tragiques conséquences. Il expose de millions de citoyens au règne de l’arbitraire et sape l’avenir de toute une nation.
Il est plus que jamais impératif que les forces démocratiques se mobilisent pour enrayer l’état de fait de nation hors-la-loi que vous contribuez à maintenir.
Nous en appelons en particulier aux militants des partis politiques qui ont payé un lourd tribut de la violence de l’état pour qu’ils contraignent les leaders à faire focus sur la lutte contre l’impunité et le respect de la constitution. Nous leur assurons de notre entière disponibilité pour conjuguer nos efforts dans ce sens.
La commission centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon
Ampliation
· Députés de l’assemblée nationale