La crise dans laquelle se débat la Guinée semble sans fin et sans fond. Rien ni personne ne paraît en mesure de l’enrayer ni de répondre à ces questions devenues lancinantes : jusqu’à quel point le crédit et l’autorité des principaux acteurs publics peuvent-ils s’affronter sans ébranler le système politique lui-même ? Jusqu’où la défiance et l’exaspération peuvent-elles enfler sans provoquer une crispation majeure ? {jcomments on}
A première vue, les apparences sont sauves. Le Président préside, son entourage divise avec des ostracismes bien réglés ça et là.
Chacun pourtant, sait bien que cette façade ne masque plus : l’impuissance du pouvoir, l’absence de stratégie commune de l’opposition, l’évanescence des règles du jeu politique.Autant que l’impuissance à sortir le pays de l’ornière où il s’enfonce toujours, cette folle irresponsabilité nourrit la crise politique. On pourrait n’y voir qu’une affaire d’hommes, de dirigeants sans vision, imagination ni courage pour affronter les défis actuels. On n’en tire qu’un constat de décès des partis anémiés et fossilisés, incapables de mobiliser les énergies intellectuelles, d’animer le débat public, de faire le lien entre corps social et corps politique et d’inventer l’avenir. Mais cela n’explique pas tout de l’impasse actuelle du pouvoir.
Les institutions à l’évidence, y ont aussi leur part de responsabilité, elles continuent à protéger le Président de la République et à garantir sa légitimité. Pas son autorité, tant il est isolé par le pouvoir et sa relation est asphyxiée avec le pays par son entourage, qui l’enferme dans ses certitudes, voire dans sa cécité.
Le curseur est braqué sur 2015.
L’élection présidentielle enfin, pièce maîtresse des institutions, elle menace d’en devenir le maillon faible. D’abord parce qu’elle occupe tous les esprits, jusqu’à l’obsession. On le constate par l’impossibilité de l’opposition de prendre une option, quant à la candidature unique ou non d’ici 2015. Cette question urticante doit être posée et ainsi donner la possibilité aux politiques d’ouvrir un débat fécond à propos, qui clarifierait désormais sa position.
En constatant d’autre part, la guerre civile verbale, permanente, obsolète et paralysante du camp
présidentiel ; et le pays malheureusement englué dans une forme de guerre tant aussi corrosive pour les institutions et la démocratie. Les communales dont on ne peut en aucun cas faire l’économie, se tiendront sans nul doute en début d’année 2015 avec un nouveau fichier électoral, permettant ainsi d’éloigner la Guinée d’un trouble majeur. Les législatives ont juste fait voir la réelle capacité de l’opposition de nuire, les communales mettront définitivement fin à toute velléité du pouvoir d’espérer remettre ça.
Les Présidents Bagbo, Wade et Sarkozy pour ne citer que ceux-là, n’ont pas résisté à la volonté du peuple d’avoir une alternance voulue et indispensable, le Pr Alpha Condé ne fera pas exception dans un pays où l’espoir n’existe plus.
A bon entendeur, salut !