En déclarant le samedi 26 décembre qu’il n’accorderait plus de grâce jusqu’à la fin de son mandat, le Chef de l’Etat aurait-il trahi son engagement à œuvrer pour une décrispation sociopolitique après sa victoire à la présidentielle dernière ? Bah Oury n’est pas du même avis. Selon lui, il faut bien réécouter cette déclaration pour ne pas en avoir une « interprétation tendancieuse ». Lisez plutôt cet extrait d’un entretien qu’il a accordé à notre partenaire…
{jcomments on}
« D’abord je me réjouis que 171 personnes aient bénéficié de la grâce présidentielle, la veille de noël. Cet acte politique est important pour la Guinée entière car s’inscrivant dans une dynamique de décrispation politique et d’apaisement national. Ensuite, il ne faut pas perdre de vue que le droit de grâce est une prérogative constitutionnelle du Président de la République qui peut l’exercer de manière discrétionnaire sans avoir l’obligation de justifier sa décision. Donc sa déclaration au siège du RPG est en conformité avec la loi. Toutefois il faut réécouter ce qu’il a effectivement proclamé pour ne pas en avoir une interprétation tendancieuse. En ce qui me concerne, j’ai compris qu’il ne fera plus de grâce pour de nouveaux délits au risque d’être accusé d’encourager l’impunité et que le « passé appartient au passé ».
A ceux qui estiment qu’il a été trahi par le Président, BAH s’est montré plutôt confiant : « Au cours des entretiens que j’ai eus avec le Président, j’ai eu la ferme conviction qu’il souhaite profondément aller dans le sens de l’apaisement et de la décrispation politique dans le pays. Je souscris totalement à cette approche qui sert l’intérêt national. Un pas important est franchi le 24 décembre dernier. Il est vrai que toutes les personnes concernées par l’affaire du 19 juillet 2011 ne sont pas encore élargies, c’est pour cela que je continuerai toujours de militer en faveur d’eux tous sans aucune exception et sans aucune préférence. Je garde l’espoir que cette triste affaire sera bientôt un vilain souvenir pour tout le monde. Cet espoir est nourri également par la décision présidentielle de créer un ministère de la réconciliation nationale. Cela veut dire que le passif politique sera soldé dans les meilleurs délais pour enclencher effectivement le processus de réconciliation nationale dont la Guinée a besoin. Il nous appartient de le soutenir et de l’entretenir pour notre intérêt collectif.. »