Peuples d’Afrique, chers frères, sœurs et amis de la CEDEAO,
Après deux jours de confusion, depuis le mercredi 26 juillet 2023, le chef de la Garde présidentielle nigérienne, le général Omar Tchiani, a pris la parole ce vendredi 28 juillet 2023 à la télévision nationale pour s’autoproclamer nouveau Président du Niger. Ce coup de force fait suite à une divergence entre le président Mohamed Bazoum et le général Omar Tchiani face à la volonté du président de réformer sa garde.
Le président légal et légitime est toujours séquestré par le groupe armé aux commandes du général récalcitrant, qui se rend ainsi, coupable de haute trahison d’Etat. Les populations sorties pour manifester leur opposition à ce renversement illégal du Président élu ont été violemment réprimées par des hommes de la Garde présidentielle usant d’armes de guerre. Il y a eu de nombreux blessés. C’est un miracle qu’il n’y a pas eu des morts.
Ce coup d’Etat sonne comme une défiance à l’égard de la CEDEAO qui s’est assignée pour objectif principal de mettre fin aux coups d’Etat militaires dans la sous-région sous l’égide de son nouveau président, en l’occurrence le président nouvellement élu à la tête du Nigeria, Bola Tinubu, lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation tenu à Bissau en Guinée-Bissau le 9 Juillet 2023.
Ce coup d’Etat est la conséquence directe du laxisme de la CEDEAO face au capitaine immature Ibrahima Traoré du Burkina Faso qui, se servant du fallacieux prétexte de ravitaillement, renversa le chef de la Transition Sandaogo Damiba qui avait signé des accords d’un processus démocratique de retour à l’ordre constitutionnel dont il respectait les termes. Aujourd’hui, le jeune Ibrahima Traoré, en manque d’inspiration et de vision claire, arme des civils et des communautés entières contre d’autres communautés et se livre ainsi à un véritable génocide contre une partie de sa population. Une pratique qui compromet durablement l’équilibre, la stabilité et la paix sociale au Burkina Faso et dans les pays limitrophes.
Chers citoyens et dirigeants de la CEDEAO, le coup d’Etat du 26 Juillet 2023 au Niger est une forfaiture de militaires qui trahissent leur serment et leur nation dans notre sous-région. C’est un défi majeur que nous sommes tenus de relever définitivement pour sauver l’avenir de nos jeunes Etats.
C’est le moment où les dirigeants doivent oser prendre de grandes et courageuses décisions pour résister au mal et sortir d’une situation inacceptable. Les États-Unis d’Amérique sont un exemple qui doit nous inspirer : entre 1861 et 1865, les Etats du Nord, sous le leadership d’Abraham Lincoln, ont défendu le droit et la liberté des esclaves au prix d’une guerre civile les opposant à onze États confédérés du Sud dirigés par Jefferson Davis. Ils avaient le choix entre se battre pour leurs convictions et la justice ou se plier au diktat des racistes et des criminels organisés.
Il y a des missions qui n’ont pas besoin de force pour s’accomplir, mais de discernement, de réflexion et de diplomatie. Cependant, face à des criminels récidivistes et sans scrupules, des soldats inconscients qui se transforment en groupes de terroristes contre les institutions républicaines et le peuple, la seule réponse efficace reste la manière forte. La CEDEAO doit y recourir et il est temps qu’elle en fasse usage.
Ce putsch à Niamey place l’Afrique de l’Ouest devant une décision capitale et lui offre en même temps l’opportunité de remettre des militaires inconscients et ambitieux à l’ordre et corriger les failles contagieuses qui commencent à faire école dans la sous-région. La CEDEAO doit faire un choix décisif entre ces deux situations :
1- Si la CEDEAO affiche les mêmes faiblesses qu’au Burkina Faso en tolérant ces nouveaux putschistes et les laisse s’installer au pouvoir, nos armées ne serviront plus à défendre l’ordre républicain et le peuple. Tout président qui ne donne pas aux militaires ce qu’ils veulent ou prend une décision qui ne leur plaît pas sera déposé dans les heures qui suivent. Nos populations et nos Etats seront les otages des bandes armées qui abusent de leur position et des moyens que l’Etat a mis à leur disposition pour le servir. La question du pouvoir sera de nouveau une affaire de force et nous périrons sous la loi du plus fort. Il s’ensuivra des risques de guerres civiles dans les années prochaines.
2- Si le putsch de Niamey est rejeté et ses auteurs matés, non seulement il n’y aura plus de nouveaux putschs, mais aussi les juntes au pouvoir actuellement dans l’espace CEDEAO vont toutes respecter leurs engagements et le chronogramme fixé de retour à l’ordre constitutionnel.
Nous préconisons que la CEDEAO donne un délai impératif de trois mois aux putschistes pour se repentir et se rendre, faute de quoi la Communauté passera à l’action militaire en bombardant le palais ou le camp militaire où se retrancheront les dirigeants de la junte en question, pour que ces derniers soient contraints à la fuite ou à la clandestinité. Cela donnerait la possibilité aux militaires républicains de reprendre le dessus et d’assumer leur rôle.
Le délai de trois mois permet à la CEDEAO de mettre sur pied une force militaire d’intervention au Niger pour réduire et conjurer le coup d’Etat. Il donne aussi aux mutins le temps de réflexion et de se raviser.
Comme le disait Martin Luther King, « Certains pensent à tort que les problèmes vont se résoudre avec le temps. Cela est une erreur. Car, non seulement une fosse ne se remplit pas avec le temps si ceux qui l’ont faite continuent à la creuser », mais aussi, à force de rester passif devant des criminels organisés, le temps lui-même devient un allié de ces forces primitives qui sont entrain de prendre nos Etats en otage.
Sadio Barry,
Président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG)
Moi aussi, je suis contre les bases militaires étrangères sur le sol africain et contre une monnaie coloniale. Les ONG ne me dérangent pas. En revanche, je veux de vraies élections et non des bras cassés qui parce qu’ils portent une arme estiment qu’ils sont les seuls à pouvoir décider. Que je sache aucun militaire n’a développé un pays, et les nôtres ont déjà montré leur incompétence et leur caractère nuisible.
Gandhi, à l’état actuel des choses en Afrique, qu’il ait coup d’état ou pas, tout ce que l’écrasante majorité des Africains veut, c’est de voir leur Continent libre, décider leur sort, négocier avec qui ils veulent sans pression extérieure comme cela se fait ailleurs . On ne veut plus des bases militaires étrangères sur le sol africain, ni une monnaie coloniale, ni des ong, on veut une liberté et une indépendance totale .les élections sont les derniers de nos soucis .Regardez bien, les pays qui sont l’avant garde de ces protestations, ne parlent même pas des élections tout simplement parce… Lire la suite
@Youssouf, à force de mettre tout le monde dans le même sac, vous finissez par dire n’importe quoi. Un coup d’état quel qu’il soit n’est pas bon, pour la simple raison que ce sont souvent des brutes qui prennent un pouvoir qu’ils ne connaissent pas, et où ils ne trouvent qu’avantages en oubliant les devoirs et les contraintes. Un Doumbouya soi disant patriote prend le pouvoir pour tendre la main ensuite en voulant 600 millions pour faire des élections !!! Pour moi Macky Sall ne vaut pas mieux qu’Alpha Condé sur le plan politique, Kagamé m’a déçu sur le plan… Lire la suite
« Ce coup d’état au Niger est une belle illustration, sur ce site, à part vous, tous ceux qui ont apprécié et applaudi le coup d’état de Doumbaya, rejettent celui de Thiani contre Bazoum, qu’est-ce qui les motive à le faire ? La réponse, on la connait tous . » IBK elu sous un second mandat renverse = Coup d’Etat qui n’a pas lieu d’etre Roch elu sous un second mandat renverse = Coup d’Etat qui n’a pas lieu d’etre Bazoum elu sous un premier mandat renverse = coup d’Etat qui n’a pas lieu d’etre Sonko appel a un coup d’Etat =… Lire la suite
Africain, vous remarquerez que très souvent, les opposants au pouvoir Guinéen apprécient ailleurs ce qu’ils rejettent en Guinée ou apprécient en Guinée ce qu’ils rejettent ailleurs .Imaginez si Alpha Condé avait osé dissoudre un parti politique en Guinée ce que ses opposants auraient dit pourtant, c’est ce que Macky Sall vient de faire au Sénégal avec les applaudissements des opposants d’Alpha Condé en Guinée . Oui il y a eu des morts sous Alpha Condé mais il y a eu des morts aussi sous Macky pourtant, ceux qui sont opposés à Alpha Condé traitent différemment ce dernier aucune condamnation sinon… Lire la suite
« …Ce qui est acceptable en Guinée ne l’est pas au Niger tout simplement parce qu’on est opposé au pouvoir guinéen …. » dixit Bangoura, On ne peut qu’être malheureusement d’accord avec vous dans la FORME quand je lis entre autres @Badou qui a accueilli le coup d’Etat en Guinée avec des propos dithyrambiques à l’endroit de Doumbouya et @Bah Oury (« Un coup de poignard contre la démocratie en Afrique ») qui s’accommode pourtant bien avec les putschistes de Conakry en dépit qu’ils ont montré leur « vrai visage ». Par ailleurs, pour ce qui nous concerne à l’UFDG,; je redis comme je l’ai faits… Lire la suite
On n’importe pas la démocratie dans un pays avec les armes à la main ou avec des interventions militaires. Le peu de lucidité qui a incité Sadio Barry a proposé un délais plus long (3 mois) que celui proposé par la CEDEAO comme si « bombé sa poitrine » pouvait faire reculer des mutins devrait pourtant le guider aussi a ne pas donner plus de crédit ou à ne pas croire au « coup de poker » de la CEDEAO. « Coup de poker » qui cache mal son impuissance face à ce qui est devenu une « mode » ou le désarroi dans le quel elle a… Lire la suite
Youssouf Bangoura
Au bas-mots 120 victimes, c’est le total ou seulement le jour du coup d’état ? Youssouf ça creve les yeux, le cas d’Alpha CONDÉ et Bazoun n’est pas pareil, Alpha à fait un coup d’état constitutionnel avec beaucoup de morts, de privations de libertés et violations de droits humains. Alpha CONDÉ à fait un 3eme mandat illégal, BAZOUN est à son premier mandat légitime, il a été démocratiquement élu. Non Youssouf Bangoura vous êtes incroyable à des moments. Même un fanatique pire du dictateur d’Alpha CONDÉ n’aurais soulever de tels appréciations.
Pourquoi ne pas demander à Sékouba Konaté et sa force africaine toujours en attente (de savoir jusqu’à quand ils vont attendre) ? Il est vrai que ce n’est pas la force de la Cedeao, mais celle de l’UA. Oh mince alors !!!
C’est extraordinaire, on applaudit le coup d’état en Guinée qui a fait au bas mot 120 victimes et on condamne avec fermeté le coup d’état au Niger avec zéro victime . Ce qui est acceptable en Guinée ne l’est pas au Niger tout simplement parce qu’on est opposé au pouvoir guinéen .
On est mal barré en Afrique de L’OUEST, même pas 5 jours du coup d’état au Niger, En Sierra Léone, les autorités disent avoir déjoué une tentative de coup d’Etat. La police a arrêté plusieurs personnes y compris des officiers supérieurs de l’armée, la Guinée Bissau à failli sombré dans un coup d’état, la Gambie aussi.
Tres bien dit, Sadio. Mais 3 mois, c’est trop long. La CEDEAO doit se mobiliser et neutraliser ces fous immediatement. Si on attend 3 mois, les mercenaires russes de Wagner seront les maitres a Niamey avant ladite intervention; ce sera plus difficile et il y aura des degats collateraux majeurs. Il faut que les putchistes du Niger servent de lecon aux autres et elimine toute velleite de putch ailleurs.