Conakry la coquette, devenue poubelle géante : symbole de l’échec d’une politique de pilotage à vue (Reportage)

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La ville de Conakry, la capitale guinéenne, par ailleurs principal centre d’affaires du pays, est méconnaissable, défigurée par les ordures, abandonnée, livrée à elle-même et ployant sous le poids d’une insalubrité quasi sauvage.

Même  si le gouvernement dit avoir investi beaucoup d’argent avec ses partenaires et d’effort également dans la lutte contre ce phénomène, la capitale guinéenne reste l’une des plus sales en Afrique de l’Ouest.

Après des jours de constats effectués dans plusieurs communes, la rédaction de Mosaiqueguinee.com vous livre ce grand reportage sur la grande insalubrité dans la ville de Conakry.

Sous un soleil de plomb, cet enfant, comme plusieurs autres dans différents dépotoirs de Conakry, tourne et retourne les sacs de déchets jetés au point de regroupement d’ordures du quartier Yattayah, commune de Ratoma, en espérant en tirer quelque chose.

Ici, l’endroit habituel indiqué pour regrouper les ordures avant qu’elles ne soient transférées au grand dépotoir de Dar-es-Salem, est plein à craquer.

Des citoyens et PME qui transportent ces ordures, fatigués de traverser les tas d’ordures entassés çà et là, les déversent désormais à même le sol.

Ces ordures, à force d’être déposées à même le sol, débordent et se déversent sur l’asphalte. Ce qui ralentit, par moment, la circulation à ce niveau.

Toujours dans la commune de Ratoma, le marché d’Enco 5, ressemble à un dépotoir géant.

Aux bords de la transversale qui relie  Enco 5 à Sangoyah, des dames vendeuses, sorties probablement pour chercher de quoi faire nourrir leurs différentes familles, respirent et cohabitent avec les ordures.Impuissante et inconsciente du danger auquel elle est exposées et exposent des familles qui consomment les feuilles de patates qu’elles vendent, elles ne semblent même pas inquiéter.

Le bac à ordures installé dans ce centre de négoce pour permettre de regrouper les ordures avant leur d’être déportées au grand dépôt, n’est nullement utilisé.

Cependant, les ordures sont entassées tout aux alentours.

Comme au marché d’Enco 5, les mêmes réalités sont remarquables au grand marché de Matoto, et, presque dans tous les autres de la capitale guinéenne.

Dans marché, à la différence un tout petit peu de celui d’Enco 5, il n’y a de bac à ordures et même un dépotoir suffisant.

Conséquences, vendeuses, acheteurs et condiments, cohabitent, dans un sacré désordre, tous explosés aux ordures et l’odeur nauséabonde que ces immondices dégagent.

Le long du tronçon Cosa-T5, le terre-plein est transformé en lieu de dépôt d’ordures.

Des citoyens, par manque de lieu de dépôt,  combiné à un ‘’incivisme exacerbé’’, viennent déposer, à même le goudron parfois, des ordures.

C’est le cas, par exemple, du rond-point Enco 5 où les ordures débordent jusque sur l’asphalte.

Dixinn et Kaloum aussi touchées

Si la haute banlieue semble le lieu le plus touché par l’invasion des ordures dans la capitale guinéenne, les communes de Kaloum et Dixinn ne sont pas épargnées.

Dans la commune de Dixinn, en plus des ordures et leurs ordures pestilentielles, illustration dramatique, un espace situé derrière le camp Boiro, les eaux usées également, fatiguent les citoyens.

Derrière le camp Boiro précisément, la route étant petite, les ordures, par le fait d’être déposées à même le sol, réduisent le passage à une seule voie.

La création d’un ministère de tutelle n’a fondamentalement rien changé

En mai 2019, à la surprise générale de tous, le président de la République a pris un décret, pour créer le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement, confié à El Hadj Papa Koly Kourouma, alors que la politique d’assainissement de la ville, tous les derniers samedis de chaque mois, initiée par le PM Kassory, était déjà en cours.

En dépit de cette initiative qui était perçue comme une volonté manifeste du gouvernement, de lutter contre l’insalubrité, le résultat sur le terrain est sans grand effet.

La seule activité dudit ministère était résumée aux samedis assainissement chaque fin de mois, et même celle-ci ne se tient plus.

Raison : les sociétés recrutées pour s’occuper de la gestion des ordures, sont en phase d’installation, a expliqué un jour, un cadre dudit département.

Construction et modernisation des points de regroupements

Annoncée pour tous les points, la construction des points de regroupement d’ordures n’est effective partout.

Au point de regroupement de Yattayah par exemple, sur financement du BND et de la Banque islamique, les travaux sont en cours.

Jusque-là, la politique de lutte contre les ordures n’a rien donné.

Mais comme cela semble être le cas pour tous les autres secteurs, la bataille contre l’insalubrité aussi sera dans la nouvelle Constitution.

MohamedNana & Hadjiratou Bah in Mosaiqueguinee

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Le Forgeron
Le Forgeron
11 mars 2020 16:09

Merci aux auteurs de cet article! Pas besoin de quemander des soux pour la riposte contre le corona! Avec ces tas d immondices les guinéens sont deja vaccinés contre toutes sortes de virus. L’ incompétance légendaire du communiste m est connue avant son arrivée à la mangeoire. Il a toujours fait escale chez les miens, quand il était en séjour à Abidjan ou à Dakar. A l’ époque il ne revait pas de suite présidentielle. J’ avoue tout de même, dans sa position actuelle, il se manifeste en famille, toutes les fois qu un décès nous frappe… Ici je rappelle… Lire la suite