J’ai lu votre article avec attention mais sans surprise, je suis au regret de vous dire que vous êtes beaucoup plus dans la narration de vos ambitions politiciennes, que dans un débat discernant.
Quoi de plus normal, la liberté d’expression étant un bien commun à nous tous.
Avons-nous réellement besoin de la philosophie de l’antipathie politicienne répétitive et sans intérêt pour le citoyen guinéen ?
La réponse est évidemment non…
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La sagesse n’a de valeur que si elle peut aider l’homme à vaincre son obstacle. (Paulo Coelho).
On n’a pas besoin d’attendre la venue d’un messie pour comprendre et intégrer dans nos génomes que le dialogue et la réconciliation sont les maillons indispensables à l’instauration d’une paix durable.
Votre réflexion laisse entrevoir 2 éléments :
1-votre inimitié politicienne un peu excessive envers le président de la république. C’est votre droit, même si votre argumentation manque d’objectivité. Je n’ai nullement la prétention de vous forcer au plébiscite du président pour ce qu’il fait, cependant il ne mérite pas non plus que vous lui fassiez chanter ramona chaque fois que vous vous exprimez sur l’actualité Guinéenne.
2- L’éventuel coup de baguette magique que vous espérez de son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France, pour instaurer un dialogue sous prétexte que le président de la République ne facilite pas le dialogue.
La puissance de l’antipathie politicienne que vous paraphrasez envers le président est si débordante que vous me mettez dans le désespoir d’entreprendre un débat plus serein et rationnel avec vous, sur la situation guinéenne actuelle. Hors, la Guinée a plus que jamais besoin d’un débat dépassionné, si nous voulons avoir une thérapie efficace à nos vicissitudes.
La population guinéenne est certes fatiguée, mais surtout malade des pratiques irrationnelles de certains intellectuels politiciens qui confondent désire égoïste d’exprimer leur vision politicienne rébarbative, et le vrai débat au-delà des frontières politiciennes et ethniques.
Vous dites que le président ne veut pas dialoguer !
Franchement, ce n’est pas sincère. C’est loin de la vérité. N’oubliez pas que la question de débat réconciliation a été le premier thème mis sur la table par le président au lendemain de l’investiture en 2010. Faisons preuve de discernement.
Récemment le projet de réconciliation a été lancé sous les hospices du président de la république au palais du peuple. Ce projet n’a des chances de réussir, à la seule condition que nous Guinéens acceptions d’assumer notre passé, resplendissant ou malheureux. Nécessité oblige.
Vous citez sélectivement 3 cas de crimes relativement récents, mais vous dressez le mur du silence sur les nombreux crimes commis dans le passé (avant l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir) sans la moindre enquête.
La mémoire sélective est une extrême injustice.
Quelques remarques à votre attention :
1- Les inconnus responsables de l’assassinat de Mme Boiro et Mr Diaouné sont désormais connus grâce à la perspicacité et au professionnalisme des agents de la sécurité.
2- Le feu Colonel Alama Keita (paix à son âme) un brillant officier sorti de l’école Russe dont vous faites allusion, est un proche. Il est l’une des victimes de l’excessive et injuste réaction de certains jeunes déjà conditionnés à mettre en branle par les jets de pierres(armes parfois) pour un oui ou pour un non, leur férocité déconcertante.
Si le coupable n’est pas pris en flagrant délit, dans un écosystème socio- politique revanchard à outrance, l’enquête est loin d’être simple.
Notre regretté Colonel Alama Keita a été pris pour cible, parce que simplement il était un officier de la république, un symbole. Il a été tué à coup de grosses pierres par les jeunes manifestants anarchistes prêts à tout pour rendre écarlate le climat. Dessein de rêve de certains politiciens.
Pourtant, il n’avait rien à voir dans une coupure de courant. J’avais publié un article qui lui avait été consacré.
Nous vivons les mêmes scènes chaque fois que les manifestations se produisent, le but étant de semer suffisamment d’anarchie. C’est regrettable.
3- Les violences ne datent pas d’aujourd’hui.
Il n’est pas exagéré de dire que d’énormes efforts ont été fournis dans la réforme de l’armée depuis l’avènement du pouvoir Alpha Condé. Vous rendez les forces de l’ordre responsables des violences générées par les jeunes manifestants. C’est un peu trop simpliste.
Je pense qu’il faut allez plus loin dans la recherche de la vérité et sans apriorisme.
A une certaine époque de notre histoire, la notion de rigueur des enquêtes après crime ne faisait pas parti de nos traditions.
Rappelez-vous de l’assassinat :
– De Kandas Condé à Kankan, officier de la douane
– Du capitaine Sow Diawadou, un brillant capitaine de l’aviation
– Du célèbre capitaine Mansaré, ex directeur de l’école militaire
-De l’homme d’affaire Liman,
-Du colonel Panival etc. Pour ne citer que ces 5 cas parmi tant d’autres.
Ils ont tous péri sans aucun semblant d’enquête. Alpha Condé n’était pas encore président.
Il est donc exagéré de dire aujourd’hui que les crimes ne bénéficient d’aucune enquête sérieuse.
Les représentations diplomatiques à Conakry sont largement impliquées dans la recherche des solutions au dialogue en Guinée, singulièrement les diplomaties Française et Américaine.
Son excellence l’ambassadeur de France que vous interpelez, mouille suffisamment sa chemise depuis son arrivée dans la réconciliation en guinée.
Il n’a été dit par aucune diplomatie occidentale ou africaine que le Président de la république est un obstacle au dialogue franc.
Vous êtes dans une posture d’opposition systématique à la rengaine envers le président de la république. Ce n’est pas raisonnable.
Il est indécent de continuer de demander de l’aide à son excellence Mr l’ambassadeur, sachant bien que nous guinéens surtout politiciens, sommes consciemment les seuls responsables de cette déficience récidivante du dialogue.
La diplomatie nous aide à nous reconstruire, mais ne saura inventer un théorème mathématique pour notre propre réconciliation.
Les violences communautaires somme toute, ne peuvent en aucun cas être considérées comme solution au problème de dialogue. La résultante est connue de tous : morts d’hommes, casse, vandalisme…
Mr DIAKITE ! Vous serez d’accord que, lorsqu’on tient au dialogue et à la réconciliation, il est paradoxal et insensé de tenir une réunion dans un restaurant Parisien loin de la guinée, pour décider du départ par insurrection d’un président de la république démocratiquement élu. C’est catastrophique comme philosophie pour un pays qui commence à poser les balustrades d’une ascension démocratique.
Apparemment vous êtes partisan de cette façon de procéder. Je me demande, pourquoi parlez-vous alors de dialogue ! Pour amuser la galerie ! Soyons raisonnables et plus rigoureux cher confrère.
La transgression des lois de la république pour affronter l’Etat dans la rue, dans un contexte épidémiologique sévère en raison d’Ebola, est-elle une volonté pour ou contre la sérénité et la paix entre Guinéens ? La réponse n’est pas dans une boule de cristal. L’urgence, c’est d’abord Ebola.
Une nouvelle flambée d’épidémie (que Dieu nous protège) par mauvais contrôle des sujets contacts (comme le cas actuellement en Guinée) en raison des manifestations anarchistes, mettra un nouveau coup d’arrêt à tout (économie, dialogue etc..). Vous n’en parlez point en tant que professionnel de la santé. C’est dommage.
Nous devons commencer par nous respecter nous même avant d’exiger aux autres de nous aider.
Quelle que soit la bonne volonté d’un Ambassadeur, il ne pourra jamais imposer un dialogue si excellent qu’il soit, si nous même sommes réfractaires à notre propre réconciliation.
L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. (Michael Moore).
Combien de fois l’appel au dialogue a été lancé par le gouvernement ! Sommes-nous incapables de comprendre que personne d’autre ne viendra imposer la paix en guinée, pendant que nous ronflons dans nos sommeils !
On ne tirera aucun profit dans les refrains de violence. La violence obéit au principe de : 2 pas avant, 4 pas en arrière.
Le meilleur choix pour l’opposition c’est de revenir au dialogue.
Lorsqu’on veut jouer le rôle de sapeur-pompier, on ne se promène pas avec un bidon d’essence autour du foyer d’incendie.
Il s’agit plus d’un combat de haine, loin de tout combat politique républicain. Tant que certains guinéens continueront à mettre au-devant cette haine épidermique, le cercle vicieux persistera et dans ces conditions Mr Diakité, pardonnez-moi, il est stérile de solliciter de l’aide aussi magique qu’elle puisse paraitre de son excellence l’Ambassadeur de France.
Difficile de chercher une aiguille dans une botte de foin.
Un proverbe célèbre de chez nous : Il est extrêmement périlleux de vouloir chercher une aiguille volontairement cachée sous la plante du pied de celui qui prétend assurer la recherche.
Réfléchissons et revenons aux meilleurs sentiments sans tabou ni haine politicienne pour un dialogue au bénéfice de tous.
Vive La Guinée
Vive la paix.
Docteur Solian KONATE