Dix mois après l’apparition de l’épidémie Ebola en Guinée, les services sanitaires guinéens ont dû mal à venir à bout de ce fléau dévastateur. Le pays est pris en ‘’otage par un mal ‘’exterminateur’’. Ebola tue notre économie, décourage les investisseurs, tue les emploies, bref détruit tout sur son passage.
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La Guinée et les Guinéens subissent de plein fouet les conséquences de cette maladie. En effet, toutes les prévisions ou projections faites par l’Etat, en matière de développement socio économique, sont faussées ou reléguées au second plan. La Guinée vit désormais au rythme d’une épidémie qui se familiarise malheureusement avec nous. La coordination de riposte en charge de cette ‘’pandémie’’, pilotée par Dr.Saboka Kéîta, ne serait-il pas à bout de souffle ? Tout porte à le croire ! Cette coordination est triplement malade de sa gestion, stratégie et communication. Sans compter la mauvaise gestion des fonds alloués à cet effet. De nouvelles préfectures, notamment au Foutah, sont touchées. Pire, les préfectures qui avaient réussi à circonscrire l’épidémie, sont à nouveau touchées. C’est le cas de Télimélé, tout particulièrement, où on s’était félicité d’avoir vaincu le virus.
En effet, les difficultés majeures rencontrées par la coordination et ses partenaires se situent au niveau du suivi des contacts, qui quittent d’une préfecture à une autre sans être sous contrôle. Mais à ce niveau, il faut néanmoins parler du rejet et de la réticence de certaines populations qui ne croient point en l’existence de l’épidémie Ebola. Ces populations, à plusieurs endroits affectés, rejettent les services de la croix rouge, ou s’en prennent à ceux-ci en brûlant leurs engins roulants. Tout ceci concourt, en réalité, à compliquer la tache à la coordination et ses partenaires qui, à mon avis, devraient associer les chefs coutumiers, sages et ‘’tradi-thérapeutes à la campagne de sensibilisation.
Aujourd’hui, avec le concours financier et logistique de nos partenaires bi et multilatéraux, surtout la France, la Guinée devrait parvenir dans les prochains mois à couper les chaines de contamination, pour vaincre cette épidémie. Dix mois après son apparition en Guinée, on est encore loin de la vaincre. D’ailleurs, à en croire certains spécialistes, le virus pourrait resurgir à nouveau, comme ce fut le cas au mois de juin, où on a enregistré le plus grand nombre de cas infectés. Une nouvelle flambée de l’épidémie est à éviter à tout prix dans le contexte actuel, où le gouvernement envisage l’ouverture des écoles en début d’année. Déjà, ses conséquences sont énormes : elle a ralentie les activités des multinationales telles que Rio Tinto, CBG, GAC (Guinea Aluminia Corporation). Mieux, elles découragent les investisseurs dans le secteur minier, où 2/3 des revenus de l’Etat proviennent. Halte donc à Ebola !
Mouloukou Traoré
Source: Guinée7sur7