Encore un Brutus Doumbouya pour couillonner !…

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Sékou Touré, le ratiocineur qui avait su infuser le culte de sa personnalité dans l’esprit des Guinéens, passait alors aux yeux de certains d’entre eux pour un démiurge. Ils croyaient dur comme fer que le révolutionnaire maximaliste avait dégoté et but l’élixir de vie.

Vingt six ans que le maximaliste bridait leur esprit et leur imagination en glamourisant le mystère, les artifices et les intrigues.

Vingt six ans que le suppôt du diable les enfumait et leur bourrait la caisse avec des cornichonneries communistes et des décervelages révolutionnaires.

Vingt six ans que le sophiste de la Révolution s’évertuait à décerveler la Guinée et à atrophier les intelligences dans le pays.

Vingt six ans que Amadou Sékou Touré alimentait une relation de suspicion et d’espionnite entre les Guinéens, se servait de la chape de plomb de la Révolution pour staliniser le pays et embrigader les Guinéens.

Et brusquement clap de fin pour le demi-dieu après vingt six ans de pouvoir absolu !

Ça fait un peu plus de quarante-et-un ans (41 ans) depuis ce 26 mars 1984, jour de délivrance pour des millions de Guinées.

Et aujourd’hui. L’on dit bien aujourd’hui avec tous les développements que connaît le temps présent, on a encore un Brutus Doumbouya pour couillonner.

Comme tout le monde vous avez entendu le tricheur, dans son bavardage du 2 décembre 2025, pomper des idées surannées on ne peut plus révolutionnaires en faisant miroiter un « paradis sur terre » dont il détiendrait la clé de la porte d’entrée. Lui et ses comparses illusionnistes, sont déterminés « à faire de la Guinée un pays émergent, un véritable paradis sur terre où nos enfants se sentent fiers de participer à son rayonnement. » Alors se faisant tout à tous, il invite les diaspourris ayant les dents longues, les diasripoux rapaces, et les jeunes diaspos cupides, toutes activités cessantes à l’extérieur, à rentrer dare-dare au bercail « pour bâtir ensemble notre nouvelle Guinée, notre paradis, terre de richesse et d’innovations. »

Didon ! musique : nous avons à la guitare solo Morissanda Kouyaté, à la calebasse Oussou Kouthioun de Gaoual,  au violoncelle (nyenyeruou) Boubacar Bah, à la flûte (ceerdu) l’arlequin Cellou Baldé, et l’inimitable voix de Bah Guérémassoye qui, tout en faisant grincer les sistres (laladhe) reprend pour le compte de Brutus Doumbouya la célèbre chanson de Sory Kandia Kouyaté qui, au fort de la révolution sanguinaire de Sékou Touré, chantait : « Notre Guinée est devenu un lieu vivable ! Regardez la Guinée à la claire de lune ! La Guinée est devenu un pays où il fait bon à vivre ! Même si vous marchez partout dans le monde jusqu’à l’usure complète de vos chaussures, je vous jure que vous allez revenir en Guinée… La Guinée est devenu un pays de cocagne ! » Seulement on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. La voix éraillée et chevrotante de Bah Guérémassoye irrite. Certes ils sont attachés à un même timon mais les instrumentalistes de l’orchestre du « paradis sur terre » ne synchronisent pas ; en fait chacun joue son instrument selon sa folie.

Camarades ! il y a mensonge, il y a manipulation. Même dans le gouvernement ils se mentent les yeux dans les yeux. Personne ne fait crédit de voir la Guinée de Brutus Doumbouya devenir « un véritable paradis sur terre où nos enfants se sentent fiers de participer à son rayonnement ».

Du reste Cellou Baldé, transfuge de l’UFDG et bombardé ministre de la jeunesse le 29 juillet 2025, envoie aussitôt toute sa famille en France où ses cinq enfants et sa femme viennent de faire une demande d’asile à Paris.

Il n’y a pas un seul ministre dans « La République des Foutriquets ! » qui n’a pas fait fuir sa famille à l’étranger.  

Alors on veut tromper qui ? L’imbécile, toi le niais, oui toi qui s’enfles de nationalisme chauvin, de patriotisme militariste. Il faut avoir le cœur sur les lèvres et oser le dire. Parce qu’au lieu de monter aux barricades, on se laisse embobiner par les stipendiaires de Brutus Doumbouya qui nous font miroiter « un paradis sur terre » en Guinée.

Camarades ! les supporteurs de Brutus Doumbouya font parade des gisements de fer de Simandou et promettent monts et merveilles.

Pour se désaveugler, l’on s’accorde à l’optimisme que Candide de Voltaire définit comme étant « la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. »  

Et dans le chapitre l’Eldorado Voltaire parle d’une contrée où les populations décident de leur propre volonté de ne jamais quitter. Parce qu’ayant tout à leur portée. Cacambo et Candide sont de passage dans cette contrée mirifique. C’est l’Eldorado. Candide demande à leur hôte, un vieillard de cent soixante et douze ans, comment on prie Dieu dans l’Eldorado. Le vieillard répond : « Nous ne le prions point, nous n’avons rien à lui demander ; il nous a donné tout ce qu’il nous faut, nous le remercions sans cesse. » On est vraiment dans un pays de cocagne ! C’est d’autant plus merveilleux dans l’Eldorado, qu’il n’y a pas d’Assemblée nationale, pas de flic, pas de pandore, pas de bidasse, pas de gabelou, pas de palais de justice, pas de cour suprême, donc pas de prison. Ce qui est mis en exergue et valorisé dans l’Eldorado c’est « le palais des sciences ».

Autrement dit le plus important c’est l’instruction, la formation de l’homme dans l’enseignement des mathématiques et de la physique. C’est dans ce domaine qu’il faut absolument former les élèves et étudiants guinéens. C’est dans ce domaine qu’il faut investir en construisant des écoles, en dotant les élèves gratuitement de table banc et de fournitures, en assurant un enseignement de qualité par la formation du corps enseignant, en développant les filières sciences et technologies. Hé ! le woba woba ne produira que la médiocrité. On bombe la poitrine de fierté nationale tout en cachant la poussière sous le tapis. Il faut avoir le cœur sur les lèvres et reconnaître la médiocrité de l’enseignement inculqué aux élèves et étudiants guinéens.

Camarades ! « le paradis sur terre » c’est de la poudre de perlimpinpin. C’est un gros mensonge politique. Ne vous laissez pas emballer par cette illusion. L’ambition personnelle de Brutus Doumbouya c’est de légitimer sa dictature militaire le 28 décembre 2025.

Nous faisons face, sans exagération, à une dictature militaire sans précédent.

Le mercredi 03 décembre 2025, Brutus Doumbouya, candidat à la farce présidentielle du 28 décembre 2025, prend un décret qui liste les nouveaux gouverneurs et préfets. Lisez avec votre parti pris !

Gouverneur de Conakry : Général Mahawa Sylla

Directeur de cabinet Mohamed Sidi Sacko.

Gouverneur de Nzérékoré : colonel Moussa Condé

Directeur de cabinet El hadj Tidiane Soumah.

Gouverneur de Kankan : Colonel Ali Badara Camara

Directeur de cabinet Alia Camara.

Gouverneur de Faranah : commissaire général de police Lamine Keïta

Directeur de cabinet Amara Kaba.

Gouverneur de Kindia : Contrôleur général de police Mamadou Camara

Directeur de cabinet Lanfia Kouyaté.

Gouverneur de Boké : Général Aboubacar Diakité

Directeur de cabinet : Mme Nialen Condé.

Gouverneur de Labé : Général Boundouka Condé

Directeur de cabinet : Siné Magassouba.

Gouverneur de Mamou : Colonel Robert Soumah

Directeur de cabinet : Mamadi Kandia.

Faut-il fermer les yeux sur l’ostracisme des Peuls qui ressort de ce décret ou avoir la main sur la conscience pour considérer comme responsable Brutus Doumbouya qui donne les mains à leur exclusion dans son édit ?

Ah, non ! on ne souffre pas du syndrome de Calimero et ce n’est pas non plus par vanité qu’on dénonce l’ostracisme qui frappe les Peuls. C’est de la tarte à la crème parce qu’effectivement ça dure depuis 1958.

Pas un seul « foulé façon », ne souffrant pas du syndrome de l’imposteur, n’a été bombardé gouverneur ou directeur de cabinet dans une région administrative de la contrée dans l’édit de Brutus Doumbouya comme pour donner un coup de caveçon aux présomptueux. Et à tout prendre il faut convenir que l’hégémon a ses faiseurs attitrés et sait employer à front découvert la pétulance verbale des Peuls stipendiaires là où ils sont le plus politiquement malléables et rentables : crier des slogans en sa faveur pendant la mamaya présidentielle et chanter pouilles à l’adversaire politique.

Dans bien des années, ce que les critiques vont flétrir c’est plus le zèle des impétrants à leurs postes de nomination que l’autoritarisme même du système en vigueur qui raconte des sornettes.

Il faut donc prendre cette illusion de Brutus Doumbouya de faire du bled « un véritable paradis sur terre » pour une rigolade. Tout simplement. Parce qu’un « paradis terrestre » n’existe pas et n’existera jamais de jamais.

Il ne faut pas se donner carrière en disant du n’importe quoi pour enthousiasmer l’électorat politique. C’est qu’il faut, loin de tout discours propagandiste à la sékoutouréenne, c’est de créer concrètement des emplois fiables et durables.

Le diagnostique du sociologue Alpha Amadou Bano Barry sur l’enseignement en Guinée est fiable. Il faut renverser la tendance : inciter élèves et étudiants à s’engager et à réussir dans les filières scientifiques et techniques. Mettre l’accent dans la formation professionnelle en lien avec ces filières. L’on ne dit pas qu’il faut casser les filières littéraires. Seulement l’on ne pourrait pas envisager développer la Guinée, de nos jours, qui a un retard considérable à tous les niveaux, lorsqu’on engouffre 90% des élèves guinéens dans la filière des lettres et sciences humaines.

C’est en développant les filières scientifiques qu’on arriverait à « cultiver notre jardin » suivant le mot de Candide. Du reste le précepteur Pangloss de lui donner raison : « Vous avez raison, car quand l’homme fut mis dans le jardin d’Eden, il y fut mis ut operareteur eum, pour qu’il travaillât ; ce qui prouve que l’homme n’est pas né pour le repos. »

Martin d’en rajouter de façon doctorale : « Travaillons sans raisonner, c’est le seul moyen de rendre la vie supportable. »

C’est justement ce qui manque dans la Guinée de Brutus Doumbouya : l’emploi, la sécurité, la liberté, la démocratie. Après plus de quatre ans de commandement à la tête du pays, le voilà qui donne le change à ses allocutaires désœuvrés, sans emploi, qui s’ennuient à mort dans les cafés du commerce et les estaminets.

Prenez à toutes mains l’argent que l’équipe de campagne de Brutus Doumbouya vous filera mais défilez-vous le 28 décembre 2025. Ne votez pour aucun des ces neuf candidats en carton ! Boycottez cette bouffonnerie présidentielle du 28 décembre ! Boycottez Brutus Doumbouya qui, non seulement, n’a pas de parole, mais, est un illusionniste.   

Les citoyens sont en brassières, ils ne sont pas libres dans leur conduite.

Le candidat Faya Lansana Millimouno annonce que, son directeur adjoint de campagne, Massa Douago Guilavogui, a été enlevé le 2 du mois courant à Matoto, un quartier de Cona-crimes.   

C’est dire que si vous faites de la politique en dehors du camp de Brutus Doumbouya, vous vous mettez en danger dans la contrée. Pour tout dire l’on parangonne la terreur de la révolution sékoutouréenne à la terreur des enlèvements actuels en Guinée-Conakry.

L’on croit bien que Faya Lansana Millimouno protestera contre l’enlèvement de son directeur adjoint de campagne en retirant sa candidature face à Brutus Doumbouya qui a barre sur ses concurrents choisis et soudoyés pour leur figuration. Chacun des huit candidats à la présidentielle du 28 décembre 2025 aurait reçu gratuitement deux cent mille euros (200.000 euros) de la part de Brutus Doumbouya. Si cela est vrai le cupide politicard, Faya Lansana Millimouno, réfléchirait à deux fois avant de jeter le bébé avec l’eau du bain. Ça va se savoir !…

Le nerf de la guerre a perverti les mœurs ; et cette bombance présidentielle est une sinécure pour tous les aigrefins. Ainsi Maître Galissa Hady Diallo, membre du collectif pour la défense du leader du MoDeL Aliou Bah qui est au placard par abus d’autorité, parangonne maintenant la candidature de Brutus Doumbouya. L’on entendrait presque Aliou Bah criait du fond de son cachot : « Joué ! Trahi ! »                    

Cet édit de Brutus Doumbouya, pris au cours de la campagne électorale, fait question. Est-ce qu’il en a le droit en tant que candidat ? La question est posée aux professionnels.

 

Benn Pepito

 

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