
Faranah (Guinée) – Dans les villages reculés de Foromoldou et Souloukoudou Konkodou, sous-préfecture de Kobikoro, deux simples hangars couverts de bâches bleues incarnent désormais l’avenir de 150 enfants jusque-là privés d’école. C’est du moins le constat fait sur le terrain par nos confrères d’Allureinfo.net.
Ces abris, construits à la hâte mais avec détermination par l’association Kobikoro 2.0, se transforment en salles de classe pour la rentrée scolaire 2025-2026. Le sol reste sablonneux, les murs inexistants, mais l’essentiel est là : l’accès à l’éducation.
« Lors du RGPH 4, je suis descendu sur le terrain. Ce que j’ai vu m’a brisé le cœur : le nombre d’enfants en âge d’être scolarisés mais non inscrits dépassait largement ceux qui allaient à l’école. Il fallait agir », confie Tamba Abou Mansaré, responsable communication de l’association.
Une mobilisation citoyenne sans attendre l’État
Face à ce constat alarmant, Kobikoro 2.0 – composée de ressortissants, de cadres et d’amis de la localité – a décidé de ne pas attendre l’intervention des institutions. Avec des moyens modestes mais une volonté immense, elle a financé la construction des hangars, installé des tables-bancs et recruté deux enseignants, rémunérés 700 000 GNF par mois chacun.
À ce jour, près de 9 millions de francs guinéens ont été investis, uniquement grâce aux contributions de membres et sympathisants. Des manuels scolaires et fournitures de base (ardoises, cahiers, livres) sont en cours d’acquisition pour permettre aux enfants de commencer leur apprentissage dans les meilleures conditions possibles.
Un appel à la solidarité
L’initiative ne veut pas s’arrêter là. Kobikoro 2.0 ambitionne de reproduire ce modèle dans d’autres villages enclavés de la région et au-delà. Pour cela, l’association lance un appel pressant à la diaspora guinéenne, aux ONG, aux entreprises, aux institutions internationales comme l’UNICEF et Plan Guinée, mais aussi à l’État.
« Notre ambition est claire : que chaque enfant, même sous un hangar, puisse apprendre à lire, à écrire, à rêver », résume Tamba Abou Mansaré.
L’école comme symbole d’espoir
Dans ces villages oubliés, l’école ne se mesure pas à la solidité du toit, mais à la force d’un rêve. Ces deux hangars rappellent qu’avec peu, il est possible de changer beaucoup, et que chaque enfant mérite d’avoir sa chance, même au cœur de la pauvreté.
Dans ces villages reculés, soutenir cette initiative, c’est miser sur l’avenir. Car parfois, l’espoir tient simplement… sous une bâche bleue à Faranah.
Gbassikolo.com avec Allureinfo.net
Faranah est pourtant la ville de SÉKOU SANTAN TOURÉ, DANSA KOUROUMA, BALLA SAMAOURA…