En moins de deux semaines, le premier ministre chef du gouvernement et le président de la république ont annoncé avec vigueur que « les prochaines années seront dures pour les Guinéens ». C’est d’abord Kassory Fofana qui a donné le ton lors du premier forum de concertation entre le gouvernement et le secteur privé qui a eu lieu à Conakry mercredi 17 mars.
Ensuite, ce dimanche 28 mars, c’est au tour du chef de l’Etat Alpha Condé d’annoncer aux populations de Fria que « nous allons souffrir cette année ». C’était lors de la visite des zones rizières, apparement prometteuses (200 hectares) dans la capitale de l’alumine, Fria pour tenter d’assurer l’autosuffisance alimentaire aux Guinéens.
Ces deux discours ne sont pas anodins. Car, ils donnent déjà le ton sur l’orientation de la déclaration de politique générale du premier ministre prévue le 7 avril prochain devant les députés au Palais du peuple. Il faut bien préparer les esprits, dit-on.
En outre, cette alerte lancée par les deux têtes du pouvoir exécutif guinéen n’a rien de surprenant quand on sait que l’Etat sur fonds propres a organisé deux élections en Guinée en 2020 : les législatives le 22 mars et la présidentielle le 18 octobre. Une première en Guinée. Dès lors, la position nette du trésor public guinéen, c’est-à-dire sa capacité de paiement ou sa surface financière est devenue très affaiblie.
Alors, si les Guinéens doivent serrer la ceinture ce qu’ils ont d’ailleurs toujours fait au regard de la cherté de la vie qui les attend en lien non seulement avec la pandémie du coronavirus mais aussi du mois de ramadan qui se pointe à l’horizon, l’Etat, pour faciliter les choses devrait, lui-aussi, réduire son train de vie. Cela va de la diminution du parc d’automobiles et des crédits alloués pour le carburant à la suspension de la rubrique (achats d’autres biens et services contenus dans le budget national de développement BND – soit un montant de plus de 4 mille milliard de francs guinéens) ainsi que d’autres dépenses et allocations spéciales de crédit non visibles.
Toujours pour faciliter les choses et donner de bons exemples, les institutions républicaines, la Présidence de la république et la Primature, devraient également accepter de réduire leurs fonds de souveraineté estimés à plusieurs centaines de milliards de nos francs. Elles devraient serrer la ceintures elles-aussi. Ça y va dans l’intérêt de chacun et de tous pour abréger les souffrances des populations. Déjà, la décision du président interdisant les paiements publics en liquidité et en chèque à partir du 1er mai 2021 est salutaire une manière de sécuriser les recettes publiques.
« Gouverner autrement » devrait aussi dire « donner de bons exemples » pour uniformiser la galère entre gouvernants et gouvernés. Que chacun fasse ses devoirs, c’est une question de responsabilité individuelle et collective !
Avec Guineenews